Un Français dit avoir donné à Netanyahu un million de francs

Un Français dit avoir donné à Netanyahu un million de francs

L'homme d'affaires français Arnaud Mimran jugé à Paris dans une vaste affaire d'escroquerie à la taxe carbone a dit avoir donné en 2001 au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu un million de francs français, en non un million d'euros.
Arnaud Mimran (c) arrive au tribunal à Paris avec son avocat Jean-Marc Fedida (d) le 25 mai 2016
Arnaud Mimran (c) arrive au tribunal à Paris avec son avocat Jean-Marc Fedida (d) le 25 mai 2016 - BERTRAND GUAY AFP
© 2016 AFP

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L'homme d'affaires français Arnaud Mimran jugé à Paris dans une vaste affaire d'escroquerie à la taxe carbone a dit avoir donné en 2001 au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu un million de francs français, en non un million d'euros.

Dans un entretien accordé lundi soir à la chaîne 10 de télévision israélienne, M. Mimran a précisé qu'il parlait en francs en non pas en euros, comme cela a été largement rapporté, quand il évoquait un don d'un million à M. Netanyahu au cours du procès en mai.

Un million de francs correspondait à 153.000 euros lors de la mise en circulation de l'euro en 2002.

Le bureau de M. Netanyahu a reconnu lundi que le Premier ministre avait reçu 40.000 dollars de donations de M. Mimran en 2001, mais a assuré que M. Netanyahu n'avait pas à ce moment là de fonction publique et que l'argent était allé à un fonds finançant des activités privées comme des interventions médiatiques ou des déplacements à l'étranger. M. Netanyahu n'avait donc commis aucune infraction au regard de la loi israélienne, disaient ses services.

“D'abord, je n'ai jamais dit un million d'euros, j'ai dit un million. C'était en 2001, donc c'était un million de francs français«, a déclaré M. Mimran à la chaîne 10.

“J'ai toujours les relevés bancaires: de Arnaud Mimran, mon compte personnel, à Benjamin Netanyahu, son compte personnel», a-t-il ajouté en anglais.

L'avocat de M. Netanyahu David Shimron s'en est tenu à sa version initiale selon laquelle la somme n'avait pas été transférée sur le compte personnel de M. Netanyahu mais sur celui d'un fonds finançant sa diplomatie publique.

«Toutes les accusations contre M. Netanyahu, exagérées par les médias, se révèleront sans fondement», a dit l'avocat cité par un porte-parole du Likoud, le parti de M. Netanyahu.

La justice israélienne a commencé à s'intéresser au dossier et à «examiner» les affirmations de M. Mimran.

M. Mimran est un des principaux prévenus dans un procès qui s'est tenu en mai à Paris pour escroquerie à la taxe carbone. La fraude, chiffrée à 283 millions d'euros, consistait à acheter des quotas d'émission de CO2 hors taxe dans un pays étranger, avant de les revendre en France à un prix incluant la TVA, puis d'investir les fonds dans une nouvelle opération. La TVA, elle, n'était jamais reversée à l'Etat.

Le jugement est prévu le 7 juillet.

L'affaire des dons de M. Mimran est la dernière en date d'une série de révélations qui entachent la réputation du Premier ministre israélien.

Le mois dernier, le contrôleur de l'Etat a publié un rapport sur les voyages à l'étranger de M. Netanyahu et de sa famille entre 2003 et 2005, mettant en évidence de possibles conflits d'intérêt.

Dans son interview à la chaîne 10, M. Mimran dit avoir financé des voyages en France pour M. Netanyahu et sa famille, après le retour de M. Netanyahu en politique.

«Bibi n'a jamais rien fait de mal, il n'a jamais essayé de cacher quoi que ce soit», a-t-il affirmé en désignant le Premier ministre par son surnom.