Des troubles lors du ramadan sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem

Second jour de heurts entre Palestiniens et police israélienne.

V. B.
Israeli policemen (C-top) point their guns towards muslim protesters (unseen) barricaded inside Jerusalem's Al-Aqsa mosque during clashes between Israeli police and Muslims protesting Jewish visits to the site on the Muslim holy month of Ramadan, on June 27, 2016. Islamic officials said that trouble began when Israel allowed israeli settlers into the compound in breach of a tradition which only allows worshippers to enter during the last 10 days of Ramadan, which are now in progress. / AFP PHOTO / THOMAS COEX
Israeli policemen (C-top) point their guns towards muslim protesters (unseen) barricaded inside Jerusalem's Al-Aqsa mosque during clashes between Israeli police and Muslims protesting Jewish visits to the site on the Muslim holy month of Ramadan, on June 27, 2016. Islamic officials said that trouble began when Israel allowed israeli settlers into the compound in breach of a tradition which only allows worshippers to enter during the last 10 days of Ramadan, which are now in progress. / AFP PHOTO / THOMAS COEX ©AFP

C’est une antienne de longue date. Des heurts ont repris lundi, pour le second jour consécutif, entre policiers israéliens et manifestants palestiniens sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem. En cause, la présence jugée incongrue par les autorités musulmanes de fidèles juifs sur le troisième lieu saint de l’islam (qui est aussi le premier lieu saint du judaïsme) alors que le dernier tiers du mois de jeûne du ramadan vient de débuter.

Ces dernières années, la police israélienne, qui contrôle tous les accès à l’esplanade, appliquait une règle tacite qui assure l’exclusivité de celle-ci aux musulmans durant les dix derniers jours du ramadan. Les juifs et les touristes étrangers sont alors interdits d’entrée. La non-application de cette règle a donc mené aux troubles qu’elle est normalement censée éviter.

"Les autorités d’occupation insistent pour imposer de façon brutale et injuste les groupes de juifs", ont accusé les dignitaires musulmans et du Waqf, la fondation jordanienne chargée de la gestion des lieux. Elles "rompent l’accord tacite qui régnait depuis des années afin de tenter de prouver que ce sont elles qui ont le dernier mot sur l’esplanade des Mosquées et non le Waqf", insistent-ils dans un communiqué. Depuis juin 1967, Israël contrôle le lieu saint qui surplombe la vieille ville de Jérusalem, située dans le secteur est, palestinien. Les autorités jordaniennes ont imputé, comme d’habitude, à Israël la responsabilité de toute escalade de la tension sur l’esplanade.

Suite à ces "infiltrations" jugées provocatrices par les musulmans, des Palestiniens se sont barricadés dans la mosquée Al Aqsa, qui jouxte le dôme du Rocher (ou Haram al Charif, le "noble sanctuaire" en arabe), la fameuse couple dorée qui domine la vieille ville de Jérusalem.

Creuset du conflit israélo-palestinien

Ceux-ci ont affronté à coups de pierres la police israélienne déployée en nombre et qui a tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Dix suspects ont été arrêtés. Dimanche, une matinée d’affrontements avait fait sept blessés parmi les fidèles musulmans.

Ces troubles surviennent dans la foulée du renforcement de l’aile droite, ultranationaliste, du gouvernement israélien. Ils s’inscrivent surtout dans la longue lignée des troubles qui affectent régulièrement ce lieu doublement saint et qui font de lui l’un des creusets du conflit israélo-palestinien. On se souvient des violents heurts de l’automne 2014 qui avaient marqué la colère des Palestiniens devant la présence massive de militants juifs du courant nationaliste religieux. Ceux-ci réclamaient le droit de pouvoir prier sur "leur mont" du Temple, premier lieu saint du judaïsme. Un statu quo entre les représentants des deux confessions interdit aux juifs d’y prier (sauf en contrebas de l’esplanade, au niveau du mur des Lamentations). Ceux-ceux-ci peuvent toutefois y accéder à des moments bien précis.

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