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Accusé d’antisémitisme, Donald Trump est défendu par son gendre

Jared Kushner, petit-fils de survivants de la Shoah, estime que Donald Trump ne peut être blâmé pour les excès de certains de ses supporteurs.

Le Monde avec AP et AFP

Publié le 07 juillet 2016 à 12h47, modifié le 07 juillet 2016 à 19h16

Temps de Lecture 3 min.

« Mon beau-père n’est pas antisémite. C’est aussi simple que ça. Donald Trump n’est pas antisémite et il n’est pas raciste », affirme Jared Kushner.

Jared Kushner, 35 ans, mari d’Ivanka Trump et gendre de Donald Trump, petit-fils de survivants de la Shoah, est sorti de son silence, mercredi 6 juillet, pour affirmer que son beau-père et candidat à la Maison Blanche n’était ni antisémite, ni raciste.

M. Kushner tente ainsi de répondre à l’indignation alimentée au cours des derniers jours par un tweet de Donald Trump, montrant Hillary Clinton sur fond de billets de banque, avec une étoile rouge à six branches et ce slogan : « la candidate la plus corrompue de l’histoire ». L’entourage d’Hillary Clinton avait vivement dénoncé un montage « clairement antisémite ».

Personnage influent dans l’entourage du candidat

Diplômé d’Harvard et promoteur immobilier Jared Kushner – issu d’une famille du New Jersey qui traditionnellement finançait les campagnes démocrates –, est devenu ces derniers mois un proche conseiller de Donald Trump, voire son manager de campagne, comme le rapportait le New York Times, le 4 juillet. Paradoxalement, il fait équipe avec Chris Christie, qui, lorsqu’il était procureur fédéral du New Jersey, a fait condamner Charles Kushner – père de Jared –, en 2005, à deux ans de prison fédérale, notamment pour fraude fiscale.

Jared Kushner a publié une tribune dans l’Observer, journal dont il est propriétaire. Dans ce texte intitulé « Le Donald Trump que je connais », il raconte la mort d’un grand-oncle et d’une grand-tante aux mains des Nazis, la fuite de sa grand-mère et sa rencontre avec son grand-père, échappé d’un camp de travail, qui avait vécu trois ans terré dans les bois.

« Mon beau-père n’est pas antisémite. C’est aussi simple que ça. Donald Trump n’est pas antisémite et il n’est pas raciste. Mon beau-père est une personne incroyablement aimante et tolérante, qui a accueilli à bras ouverts ma famille et notre judaïsme depuis que j’ai commencé à fréquenter ma femme. Je connais la différence entre l’intolérance actuelle, dangereuse, et les étiquettes lancées à la cantonade pour marquer des points politiques. »

Il le décrit comme un homme « instinctivement pro-juif et pro-Israël », qu’il a vu accueillir « des gens de toutes les origines raciales et religieuses, dans ses entreprises et dans sa vie privée ». Il le décrit au contraire comme une « personne incroyablement aimante et tolérante ».

Selon lui, Trump ne peut être blâmé pour les excès de certains de ses supporteurs.

« Des accusations telles que “raciste” ou “antisémite” sont utilisées avec une insouciance telle qu’elle risque de vider ces mots de leur sens. (…) Que restera-t-il pour dénoncer les vrais racistes ? »

Dana Schwartz, une journaliste de l’Observer, a interpellé Jared Kushner dans une lettre ouverte. « Quand vous restez silencieux, et souriant en arrière-plan, vous, son gendre juif, vous approuvez tacitement ses supporteurs les plus haineux », a-t-elle écrit.

Le niveau de la campagne en question

Après la publication de son tweet que l’entourage d’Hillary Clinton avait dénoncé comme un montage « clairement antisémite », Donald Trump avait rapidement réagi, remplaçant l’étoile rouge par un rond rouge. Mais il avait aussi dénoncé « les médias malhonnêtes qui font tout pour décrire une étoile dans un tweet comme l’étoile de David plutôt qu’une étoile de shérif ou une simple étoile ».

Mercredi soir, en meeting à Cincinnati, dans l’Ohio, Donald Trump est revenu sur ce tweet, lançant à ses supporteurs : « J’ai dit [à mon équipe] : “vous n’auriez pas dû le retirer.” Ils ont retiré l’étoile. Je leur ai dit : “dommage, vous auriez dû la laisser, je l’aurai défendue.” »

Plus tard, il est revenu sur l’affaire et s’en est pris aux médias en tweetant la photo d’un livre à colorier pour enfants tiré de Frozen (La Reine de Neige). La couverture du livre arbore une étoile à 6 branches et le candidat s’interroge : « Où est l’indignation à propos de ce livre de Disney ? Est-ce aussi une étoile de David ? Les médias sont malhonnêtes ! # Frozen (La Reine de Neige) »

Hillary Clinton lui a répondu, en faisant, elle aussi, référence à la Reine des Neiges, en évoquant le « Do You Want to Build a Snowman ? » (Je voudrais un bonhomme de neige).

Les dérapages, volontaires ou non de Donald Trump, finissent par déranger les responsables du Parti républicain. « Les images antisémites n’ont rien à faire dans la campagne. Les candidats devraient le savoir », a déclaré Paul Ryan, le président (républicain) de la chambre des représentants, lors d’une interview radio, ajoutant qu’il demandait à Donald Trump de faire le ménage dans ses réseaux sociaux.

Le Monde avec AP et AFP

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