Attentat de Nice : 84 personnes décédées et 202 blessés, dont 52 en urgence absolue et 25 en réanimation

Le camion avait été loué deux jours avant à Saint-Laurent-du-Var, commune limitrophe de Nice.

Rédaction web (avec AFP)

Au moins 84 personnes sont mortes, dont 10 enfants, ce jeudi soir dans un attentat sur la Promenade des Anglais de Nice, fauchées par un camion qui a foncé dans la foule sur une distance de deux kilomètres. Il y a également 202 blessés dont 52 en urgence absolue et 25 en réanimation. C'est ce qu'annonce François Molins, le procureur de Paris.

L'homme a tiré dans la foule avec un pistolet avant d'être abattu a affirmé des sources proches de l'enquête.

Des papiers d'identité au nom d'un Franco-Tunisien ont été retrouvés à l'intérieur du camion. Il a été formellement identifié selon des sources policières. Il s'appelle Mohamed Lahouaiej Bouhlel.

Islamiste radical? Valls dit "sûrement", Cazeneuve dit "non"

Selon Manuel Valls, "c'est un terroriste sans doute lié à l'islamisme radical d'une manière ou d'une autre (...). Oui c'est un acte terroriste et nous verrons quelles sont les complicités", a déclaré M. Valls sur la chaîne de télévision France 2. Toutefois, Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, n'a confirmé aucun lien entre le tueur de Nice et l'islamisme radical contredisant les propos de Manuel Valls.

Selon Le Figaro, le camion avait été loué deux jours avant à Saint-Laurent-du-Var, commune limitrophe de Nice.

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Perquisitions au domicile du chauffeur

Une perquisition a eu lieu vendredi matin au domicile supposé du chauffeur du camion.

La perquisition a débuté vers 09H30 en présence de membres du Raid lourdement armés, a précisé une voisine du chauffeur. Vers 11H00, des membres de la police technique et scientifique étaient toujours présents dans l'appartement supposé du jeune homme de 31 ans, situé dans un petit immeuble d'un quartier populaire de l'est de la ville.

En milieu de journée, les forces de l'ordre ont ensuite barré la rue et semblaient fouiller avec notamment un chien, à une centaine de mètres de l'immeuble, un petit camion aux deux portes arrière grand ouvertes. Une inscription incomplète "Votre dépot Open..." était visible sur l'une des portes du véhicule, ainsi que la mention de la commune de Saint-Laurent-du-Var. Une petite explosion a pu être entendue pendant ces opérations, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Un des voisins du chauffeur présumé de jeudi soir avait évoqué auprès d'une journaliste de l'AFP le fait qu'il garait près du petit immeuble modeste de ce quartier populaire de l'est de Nice un petit camion, semblable à un véhicule de déménagement.

Dans l'immeuble lui-même, la porte de l'appartement du 1er étage était fracassée et grand ouverte vendredi matin, alors que des membres de la police scientifique en combinaison y recueillaient encore des indices en fin de matinée.

L'ex-femme du chauffeur a été placée en garde à vue.

84 personnes tuées dont des enfants

"Au moment où il a été abattu par les policiers, il avait fait feu plusieurs fois", a souligné vendredi l'ex-maire de Nice et actuel président de la région de la ville, Christian Estrosi. En outre, une "grenade inopérante" a été retrouvée dans le camion ainsi que "des armes longues factices". François Molins, procureur de Paris, fait l'inventaire des choses retrouvées dans le camion frigorifique : un pistolet automatique de calibre 7.65mm, un chargeur, des cartouches, un pistolet factice. De faux fusils d'assaut, une grenade, un GSM en cours d'exploitation et d'autres documents qu'il reste à analyser.

Alors que le feu d'artifice touchait à sa fin, vers 23H00 un camion blanc a foncé à pleine vitesse dans la foule, qui rassemblait des milliers de personnes dont de nombreux étrangers.

L'attentat n'a pas encore été revendiqué. Toutefois, "l'attaque correspond très exactement aux appels au meurtre des organisations terroristes islamistes", a souligné François Molins. L'enquête a été confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris.

Attentat de Nice : 84 personnes décédées et 202 blessés, dont 52 en urgence absolue et 25 en réanimation
©AP

La cité azuréenne est reconnue comme l'un des foyers français du radicalisme islamiste. Plusieurs dizaines de jeunes Niçois se sont rendus en Syrie et en Irak pour combattre dans les rangs de l'Etat islamique.

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Prolongation de l'Etat d'urgence

Attentat de Nice : 84 personnes décédées et 202 blessés, dont 52 en urgence absolue et 25 en réanimation
©AFP

Le président de la République a annoncé la prolongation de trois mois de l'état d'urgence, qui devait s'achever le 26 juillet. De même, il a annoncé qu'il ferait "appel à la réserve opérationnelle, c'est-à-dire à tous ceux qui à un moment ont été sous les drapeaux ou dans les effectifs de la gendarmerie pour venir soulager les effectifs de policiers et de gendarmes.

Le chef de l'Etat réunira un conseil restreint de sécurité et de défense vendredi à 09H00, a indiqué l'Elysée. A l'issue de ce conseil, François Hollande se rendra à Nice avec le Premier ministre Manuel Valls.

Ce dernier a fait part de son "immense" douleur, assurant dans un tweet que "les Français feront face".

Contexte de menace terroriste très élevée

Ce nouvel attentat intervient dans un contexte de menace terroriste très élevée puisque la France intervient en Syrie contre le groupe jihadiste Etat islamique.

Il est a priori le plus important commis en Europe depuis les attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015 à Paris et 32 morts le 22 mars 2016 à Bruxelles, commis par le même réseau du groupe Etat islamique.

La France avait déjà basculé dans l'ère de la violence jihadiste les 7, 8 et 9 janvier 2015 lors des attentats contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts et ont été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives.


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