« Pardon, Seigneur, pour autant de cruauté » - le pape François au camp d'Auschwitz
Le pape François arrive au camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau, dans le sud de la Pologne le 29 juillet 2016.
Photo : Stefano Rellandini / Reuters
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le pape François a visité vendredi le camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau, dans le sud de la Pologne, devenant le troisième souverain pontife consécutif à effectuer un pèlerinage là où le régime d'Adolf Hitler a exterminé plus d'un million de personnes, principalement des Juifs.
Le pape est entré dans le camp d'Auschwitz à pied, vêtu de sa longue aube blanche et marchant lentement sous la sinistre enseigne « Le travail rend libre », installée par les nazis il y a plus de 70 ans.
Le pape est entré dans le camp d'Auschwitz à pied, vêtu de sa longue aube blanche.
Photo : Kacper Pempel / Reuters
Il s'est ensuite rendu au camp de Birkenau, où les détenus étaient exterminés dans des chambres à gaz.
Le pape, à son arrivée au camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau
Photo : Osservatore Romano / Reuters
Cette visite privée du pape a duré près de deux heures et s'est déroulée dans un silence contemplatif complet, sauf quand le pontife a échangé quelques mots avec des survivants du camp et des gens qui ont lutté contre l'Holocauste.
Des responsables polonais et du Vatican ont expliqué que le pape a voulu témoigner de sa tristesse et rendre hommage aux victimes par son silence et ses prières.
Le pape se recueille devant le Mur de la mort.
Photo : David W Cerny / Reuters
Il a toutefois laissé un message en espagnol dans le registre des visiteurs du musée national d'Auschwitz-Birkenau : « Seigneur, prends pitié de ton peuple. Seigneur, nous te demandons pardon pour autant de cruauté. »
Il a ensuite signé de son nom latin, « Franciscus », et ajouté la date « 29-07-2016 ».
D'origine argentine, François est le premier pape à visiter Auschwitz qui n'ait pas vécu l'horreur de la Deuxième Guerre mondiale en sol européen.
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Ses prédécesseurs ont tous deux vécu les atrocités du conflit, Jean-Paul II en tant que Polonais de même que Benoît XVI, qui était Allemand. Benoît XVI avait même été membre des Jeunesses hitlériennes pendant son adolescence.
D'origine argentine, François est le premier pape à visiter Auschwitz qui n'ait pas traversé l'horreur de la Deuxième Guerre mondiale en sol européen.
Photo : Osservatore Romano / Reuters
Le pape a prié en silence pendant plus de 15 minutes avant de rencontrer plusieurs survivants du camp, les saluant individuellement, leur serrant la main et les embrassant sur les joues.
Le pape François rencontre des survivants du camps de concentration nazi d'Auschwitz-Birkenau, dans le sud de la Pologne.
Photo : David W Cerny / Reuters
Il a par la suite porté un grand cierge blanc jusqu'au Mur de la mort, où les prisonniers étaient exécutés.
Il a aussi prié dans la cellule sombre de saint Maximilian Kolbe, un religieux catholique polonais qui a sacrifié sa vie pour sauver celle d'un autre homme.
La forme blanche du pape n'était alors éclairée que par quelques éclats de lumière admis par une petite fenêtre.
Le pape avance lentement sous la sinistre enseigne « Le travail rend libre » installée par les nazis il y a plus de 70 ans.
Photo : POOL New / Reuters
Le pape a ensuite parcouru trois kilomètres jusqu'à Birkenau, le gigantesque camp satellite où les nazis exterminaient les Juifs, les Roms et d'autres victimes provenant de partout en Europe.
Les invités - dont des survivants du camp et des chrétiens polonais qui ont sauvé des Juifs pendant la guerre - se sont tenus debout respectueusement quand le pape est arrivé, sa voiture suivant les rails qui étaient jadis utilisés pour conduire les victimes jusqu'à leur mort.
Les centaines de personnes présentes ont applaudi son arrivée. Le pape a pris le temps d'examiner les plaques commémoratives écrites dans les 23 langues parlées par les prisonniers.
Le pape examine les plaques commémoratives.
Photo : Osservatore Romano / Reuters
Le rabbin en chef de la Pologne, Michael Schudrich, a récité le psaume 130, qui débute par les mots « Du fond de la détresse je t'appelle, Éternel ».
Le pape a incliné sa tête pendant que le psaume était lu, tout d'abord par le rabbin, puis par un prêtre polonais.
François séjourne depuis mercredi en Pologne dans le cadre des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). La journée de vendredi est consacrée au thème de la souffrance.
Une visite dans un hôpital pédiatrique
Après sa visite à Auschwitz, le pape s'est rendu dans un hôpital pédiatrique de Cracovie, où il a rencontré et béni plusieurs enfants gravement malades ou confinés à des fauteuils roulants.
Il a alors dénoncé « la culture du gaspillage » qui touche les sociétés développées.
« Les victimes de cette culture du gaspillage sont les plus faibles et les plus vulnérables, et cela est vraiment cruel », a-t-il dit.
Le pape rencontrait de jeunes pèlerins en soirée.
