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Les manuscrits de Kafka restent la propriété de la Bibliothèque nationale d’Israël

La Cour suprême israélienne a donné raison à l’institution contre les derniers héritiers de l’exécuteur testamentaire de l’écrivain.

Par  (avec AFP)

Publié le 09 août 2016 à 15h13, modifié le 09 août 2016 à 16h27

Temps de Lecture 2 min.

Statue de Franz Kafka, à Prague, par l’artiste tchèque David Cerny.

La Cour suprême d’Israël a confirmé, lundi 8 août, une décision rendue en 2012 concernant les manuscrits de l’écrivain praguois Franz Kafka (1883-1924) détenus par la Bibliothèque nationale d’Israël : le fonds restera sa propriété. La Cour suprême a ainsi rejeté l’appel présenté par les sœurs Hoffe, héritières de Max Brod, un ami et exécuteur testamentaire de l’auteur du Procès, qui avaient été déboutées.

Cette décision met un terme à la longue procédure judiciaire entre la Bibliothèque israélienne et les deux sœurs. Elle avait débuté en 2009 lorsque l’institution avait réclamé le transfert de ce fonds évalué à plusieurs millions de dollars en obtenant gain de cause de la part du tribunal en 2012.

Partage de succession

Comment ces précieux documents se sont-ils retrouvés à Jérusalem ? Au gré des hasards de l’histoire. A sa mort en 1924, Kafka avait fait don de ses manuscrits à Max Brod. Ce dernier, fuyant la Tchécoslovaquie après l’invasion par l’Allemagne nazie en 1939, les emporta avec lui en Palestine. Les documents, dont plusieurs écrits rares, furent ensuite légués, après sa mort en 1968, à sa secrétaire, Esther Hoffe. Dans son testament, Brod demandait à son assistante de léguer à son tour ces archives à « l’université hébraïque de Jérusalem ou à la bibliothèque municipale de Tel-Aviv ou à une autre institution en Israël ou à l’étranger ».

Mais Esther Hoffe, morte en 2007, a partagé la succession entre ses deux filles, et la collection Brod est devenue l’enjeu de multiples disputes. Au début du procès contre les héritières d’Esther Hoffe en 2009, l’Etat d’Israël avait réclamé tous les documents, jugeant que telles étaient les dernières volontés de Max Brod. Mais les deux filles avaient argué qu’il avait fait don à leur mère de ses archives et qu’elles pouvaient en disposer comme elles le souhaitaient.

« Le Procès » vendu pour 2 millions de dollars

De son vivant, Esther Hoffe avait elle-même vendu le manuscrit original du Procès pour deux millions de dollars. Les autres manuscrits de Franz Kafka étaient conservés dans des coffres de banques, en Suisse et en Israël. Certains documents ont été vendus à des collectionneurs.

Lire le récit (en édition abonnés) : Kafka, une diaspora d’archives

En 2012, un tribunal avait ordonné que les archives soient transférées à la Bibliothèque nationale d’Israël, rejetant un appel d’Eva Hoffe, la dernière héritière vivante. Les juges ont rappelé lundi dans leurs attendus que « Max Brod ne voulait pas que ses biens soient vendus au meilleur prix, mais qu’ils trouvent une place appropriée dans un sanctuaire littéraire et culturel ». C’est donc en vertu du respect des dernières volontés du défunt que le fonds restera propriété de l’Etat israélien. Un dénouement ironique pour ces écrits que Brod aurait dû brûler, s’il avait respecté le souhait initial de Kafka.

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