Un sexagénaire qui portait la kippa a été blessé d’un coup de couteau, vendredi 19 août, dans une rue du quartier juif de Strasbourg, par un déséquilibré. Les jours de la victime ne sont pas en danger. L’agresseur, un homme de 45 ans suivi pour des troubles mentaux, a été mis en examen pour tentative de meurtre et écroué samedi 20 août, a-t-on appris du parquet de Strasbourg.
L’assaillant a été « interpellé par des témoins sans opposer de résistance » dans la foulée de l’agression, a précisé le parquet. Au moment des faits, il a crié « Allahou akbar » (Dieu est grand en arabe). Selon les autorités, « aucune motivation terroriste n’a été établie ». L’homme, âgé d’une quarantaine d’années, faisait l’objet d’un suivi psychiatrique.
En 2010, il avait déjà agressé une personne de confession juive dans le centre de Strasbourg, dans des circonstances similaires, passant à tabac et blessant à l’arme blanche un quadragénaire qui portait lui aussi une kippa. Ces faits lui avaient valu une mise en examen pour tentative de meurtre, mais il avait été finalement jugé pénalement irresponsable en raison de troubles mentaux, avant d’être hospitalisé d’office.
En 2015, le même homme avait également cassé des ordinateurs dans les locaux de la Caisse primaire d’assurance maladie, a fait savoir Maurice Dahan, responsable sécurité auprès de la communauté juive de Strasbourg. Après les faits de vendredi, l’ouverture d’une information judiciaire pour « tentative de meurtre » avec pour circonstance aggravante des motivations antisémites est envisagée.
« Ne reflète pas le climat à Strasbourg »
Le grand rabbin de Strasbourg, René Gutman, qui a confirmé le caractère antisémite de l’agression dans la mesure où la victime portait la kippa, a insisté toutefois sur le « contexte psychiatrique » dans lequel elle s’est produite. Elle « ne reflète pas du tout le climat qui règne à Strasbourg » où vit une importante communauté juive et où règne une « bonne entente et des relations très fraternelles entre juifs et musulmans. » Ce dernier a néanmoins demandé que des mesures soient prises à l’encontre de l’assaillant :
« Si cette personne peut ressortir en ville et, dès qu’il voit une personne en kippa, l’agresser au couteau, cela pose problème. »
Ces faits surviennent alors que la France est traumatisée par une série d’attentats djihadistes, dont certains visaient directement la communauté juive. Le 11 janvier à Marseille, un enseignant portant la kippa avait été blessé à la machette par un adolescent se revendiquant de l’organisation Etat islamique (EI).
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