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Territoires palestiniens : les élections municipales prévues en octobre suspendues

Le Hamas a rejeté cette décision de la Cour suprême palestinienne, laquelle n’a fixé aucune autre date. Ces élections étaient censées être le premier scrutin organisé à la fois en Cisjordanie et dans la bande de Gaza depuis 2006.

Le Monde avec AFP

Publié le 08 septembre 2016 à 11h42, modifié le 08 septembre 2016 à 18h11

Temps de Lecture 3 min.

Le mandat du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a expiré en 2009, mais court toujours faute de présidentielle.

La Cour suprême palestinienne a décidé, jeudi 8 septembre, de stopper le processus pour les premières élections organisées en Cisjordanie et à Gaza depuis dix ans, en raison d’un différend sur les listes électorales et de l’impossibilité de les organiser à Jérusalem-Est, annexée par Israël. La décision illustre l’apparente incapacité des factions rivales à surmonter leur hostilité. Il n’était pas immédiatement clair s’il s’agissait d’un simple coup d’arrêt, d’un report ou d’une annulation pure et simple.

Les municipales prévues le 8 octobre étaient censées être le premier scrutin depuis 2006 à se tenir à la fois en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Ces deux territoires ne sont pas seulement séparés géographiquement par Israël, mais aussi politiquement par des années d’animosité entre le Fatah laïc, force palestinienne dominante dans la Cisjordanie sous occupation israélienne, et le Hamas islamiste, qui dirige sans partage Gaza soumise au blocus par Israël.

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Des divergences trop profondes

La consultation était donc très attendue comme un important indicateur des rapports de force politiques, mais aussi à cause des profondes incertitudes sur leurs résultats et leurs conséquences.

Cependant, les divergences sont si profondes que la tenue effective du scrutin était dès le départ largement mise en doute, y compris après l’annonce de la date du 8 octobre et après le début du processus électoral. Jeudi à Ramallah, en Cisjordanie, le président de la Cour suprême, Hicham Al-Hatou, a conforté les pessimistes en ordonnant l’arrêt de ce processus sans annoncer de nouvelle échéance. La haute cour doit se prononcer à nouveau le 21 septembre, mais il est peu probable qu’elle change d’avis d’ici-là, estiment les juristes.

Les Palestiniens savaient pertinemment ne pouvoir organiser d’élections à Jérusalem-Est, la partie orientale de la ville annexée et occupée par Israël et dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale indivisible et n’y reconnaît d’autre autorité que la sienne.

Querelle entre le Fatah et le Hamas

Les derniers jours ont mis en outre en lumière les querelles prévisibles de compétence entre Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas et dominée par le Fatah, et la bande de Gaza, dirigée sans partage par le Hamas.

Un tribunal contrôlé par le Hamas a ainsi annulé cinq listes du Fatah dans le secteur de Khan Younès (sud de la bande de Gaza) parce « qu’elles enfreignaient la loi électorale et ne remplissaient pas les conditions nécessaires », a dit une source judiciaire gazaouie.

Le Hamas a jusqu’alors refusé de céder le pouvoir à Gaza, pris en 2007 au prix de combats meurtriers avec le Fatah. Un an plus tôt, le Hamas remportait les législatives, dernières élections à s’être tenues conjointement à Gaza et en Cisjordanie. Mais le groupe considéré comme « terroriste » par Israël, les Etats-Unis ou l’Union européenne avait été privé de sa victoire.

Le Hamas dénonce une « décision politique »

L’arrêt de la Cour suprême « est une décision politique, a déclaré à l’AFP un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri. Nous rejetons la décision d’annuler les élections et nous appelons tout le monde à faire de même ».

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Depuis 2007, l’Autorité palestinienne, entité intérimaire créée en 1994, préfigurant l’appareil d’un futur Etat indépendant, n’exerce plus son pouvoir, à partir de Ramallah, que sur la Cisjordanie. Le Fatah et le Hamas restent à couteaux tirés, en dépit des efforts de réconciliation et la formation, en 2014, d’un gouvernement d’union qui a périclité. Le Parlement ne siège plus. Le mandat de M. Abbas a expiré en 2009, mais court toujours faute de présidentielle.

En 2012, des municipales avaient été organisées, mais le puissant mouvement islamiste armé Hamas les avait interdites à Gaza. Le groupe avait donc causé la surprise en acceptant de participer aux municipales cette année. L’organisation de ce scrutin passait pour un pari risqué de la part de M. Abbas, étant donné le danger d’une victoire du Hamas, y compris en Cisjordanie. Elle avait été largement présentée comme une erreur de calcul tablant sur une non-participation du Hamas.

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Le Monde avec AFP

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