Le pape François à Assise pour prôner la paix au côté d'autres dignitaires religieux

Le pontife argentin doit arriver en fin de matinée en hélicoptère dans la cité médiévale. Après un déjeuner avec des victimes de la guerre, plusieurs tête-à-tête sont prévus avec l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, chef spirituel des anglicans, le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée Ier, ainsi que des représentants musulman et juif.

AFP
Le pape François à Assise pour prôner la paix au côté d'autres dignitaires religieux
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Le pape François est attendu mardi en Ombrie, dans le centre de l'Italie, pour clôturer avec des dignitaires d'autres grandes confessions les rencontres d'Assise qui tentent depuis 30 ans de promouvoir la paix à travers le dialogue interreligieux.

Le pontife argentin doit arriver en fin de matinée en hélicoptère dans la cité médiévale. Après un déjeuner avec des victimes de la guerre, plusieurs tête-à-tête sont prévus avec l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, chef spirituel des anglicans, le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée Ier, ainsi que des représentants musulman et juif.

A 16H00 (14H00 GMT), tous les participants seront invités à se retirer pour prier pour la paix en même temps mais dans des lieux séparés -- afin de laisser chacun prier à sa manière -- avant de converger à une cérémonie commune où sera lu un message de paix.

Une victime de la guerre, puis le patriarche de Constantinople Bartholomée, un patriarche bouddhiste japonais, un musulman et un juif, doivent s'exprimer lors de cette cérémonie, avant le discours très attendu du pape.

Dans le contexte de conflits armés où des chrétiens sont victimes en Afrique et au Moyen-Orient et d'attaques terroristes perpétrées par des extrémistes se prévalant de l'islam, ce rendez-vous annuel vise aussi à désolidariser les grandes religions des prédicateurs de haine.

"Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de paix face à la guerre qui est partout dans le monde", a reconnu dimanche le pape François lors de la prière de l'angélus sur la place Saint-Pierre à Rome.

"En suivant l'exemple de Saint François (d'Assise), un homme de fraternité et de douceur, nous sommes tous appelés à offrir au monde un témoignage fort de notre engagement commun pour la paix et la réconciliation entre les peuples", a-t-il ajouté.

François d'Assise - dont le pape a choisi le nom - s'est illustré en particulier par son rôle pacificateur lors de la cinquième croisade au XIIIe siècle en dialoguant avec un sultan, une scène représentée dans la somptueuse basilique érigée en son honneur, devant laquelle le pape s'exprimera mardi.

- 'Image d'unité' -

Il y a 30 ans, la première rencontre interreligieuse de ce type, à l'invitation du pape Jean Paul II, a représenté un moment historique pour l'Eglise catholique et le rapprochement de religions souvent séparées par des siècles d'hostilité et de massacres.

Depuis dimanche, environ 500 représentants des différentes traditions religieuses, ainsi que des laïcs, prennent part à une série de tables rondes thématiques -- terrorisme, environnement, migrants, Irak... -- suivies par 12.000 participants aux rencontres.

Le dialogue entre chrétiens et juifs "a permis de sortir de stéréotypes millénaires de mépris, mettant fin à l'idée d'un peuple juif déicide", s'est ainsi félicité lors d'une table ronde le grand rabbin de Milan Alfonso Arbib. "Mais le défaut du dialogue est qu'il concerne souvent les élites!", a-t-il prévenu, en soulignant le retour en force de l'antisémitisme et de l'intolérance religieuse.

"Combien d'autres inquisitions et combien de générations de convertis devra-t-on voir?", s'est interrogé le grand rabbin de Turquie Isak Haleve en insistant sur la nécessité d'éduquer.

Pour Mohammed Sammak, conseiller politique du Grand Mufti du Liban, "affronter le thème de l'extrémisme religieux est un devoir avant tout des musulmans, qui doivent libérer leur religion du dérèglement auquel les extrémistes ont soumis l'islam en l'utilisant comme instrument de vengeance, mouvement totalitaire au nom de la religion".

Chaque année depuis 30 ans, la communauté catholique Sant'Egidio organise ces rencontres dans une ville différente, avec toujours la photo de famille multicolore qui avait tant frappé en 1986.

Pour Marco Impagliazzo, président de Sant'Egidio, "il faut montrer une image d'unité", seule réponse au terrorisme "qui divise et cherche à déstabiliser par la violence". "Assise se veut une réponse contre le pessimisme", insiste-t-il à l'adresse des critiques doutant de l'efficacité de telles discussions entre personnalités déjà modérées.

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