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Israël en alerte face à des incendies dévastateurs

VIDÉO - Des dizaines de milliers d'habitants ont reçu l'ordre jeudi d'évacuer Haïfa, la troisième ville du pays, en raison des incendies qui ont atteint le cœur de l'agglomération. Selon les autorités, la moitié des départs de feu seraient d'origine criminelle.

Correspondant à Jérusalem

Quatre-vingt mille résidents de Haïfa ont dû être évacués jeudi alors que des feux de forêts et de broussailles, favorisés par la sécheresse et attisés par des vents violents, se sont propagés à plusieurs quartiers résidentiels. «Nous sommes confrontés à de nombreux foyers d'incendie que nous avons le plus grand mal à contrôler», a déclaré en milieu d'après-midi Yona Yahav, le maire de cette ville portuaire d'environ 270 000 habitants située au nord d'Israël. Les images spectaculaires de plusieurs tours cernées par les flammes et de collines baignées par des fumées rougeâtres tournent en boucle sur les principales chaînes de télévision. Une prison située sur les hauteurs de la ville a été évacuée, plusieurs routes ont été coupées pour permettre l'évolution des secours et plus d'une centaine de personnes ont été hospitalisées - essentiellement pour des problèmes respiratoires.

Les pompiers israéliens semblent pris de vitesse par les dizaines de départs de feu recensés au cours des trois derniers jours, principalement dans le nord du pays ainsi qu'aux alentours de Jérusalem et dans la plaine côtière. Cette crise, d'une ampleur sans précédent depuis le grand incendie qui avait fait plus de quarante morts et dévasté la forêt du Carmel en décembre 2010, a contraint le gouvernement à solliciter l'aide de plusieurs pays.

La Turquie, la Grèce, la Croatie, l'Italie et Chypre se sont engagés à acheminer au plus vite une dizaine de canadairs. La France a annoncé jeudi soir dans un communiqué qu'elle envoyait trois avions de la sécurité civile. Benyamin Nétanyahou s'est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, qui a promis de mobiliser sur le champ deux bombardiers d'eau Beriev BE-200. Le gouvernement a enfin réclamé l'engagement d'un Boeing 747 «supertanker» américain qui devrait être déployé dans les vingt-quatre heures. Plusieurs unités de la défense civile ont été mobilisées et l'état-major a annulé les permissions prévues ce week-end.

Plusieurs suspects arrêtés

Surprises par la multiplication des foyers, les autorités croient pouvoir affirmer qu'une moitié d'entre eux est d'origine criminelle et accusent à mots à peine couverts des mains arabes de les avoir déclenchés. Plusieurs suspects ont été arrêtés, mais on ignore pour l'heure tout de leur profil ou de leurs motivations. «Il est probable qu'un mobile nationaliste soit à l'origine de certains incendies», a déclaré Roni Alsheich, le patron de la police, tout en précisant qu'un grand nombre des foyers a aussi démarré de façon accidentelle. «Tout incendie qui est le résultat d'une incitation à la haine sera considéré comme un acte terroriste», a prévenu Benyamin Nétanyahou, en visite à Haïfa. Naftali Bennett, le chef de file de la droite religieuse, avait accusé peu auparavant: «seule une personne à qui cette terre n'appartient pas est capable d'y mettre le feu.»

Plusieurs parlementaires arabes israéliens ont dénoncé jeudi ces accusations. «À mon grand regret, certains cherchent à exploiter une situation dramatique pour monter l'opinion contre notre communauté», a affirmé le député Ayman Odeh, tandis que les habitants de plusieurs localités arabes ont offert d'héberger des habitants de Haïfa. L'Autorité palestinienne, de son côté, a proposé d'apporter son concours aux soldats du feu israéliens. Le gouvernement israélien a accepté cette offre dans la soirée.

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