"Une solution à deux Etats": Mais que veulent les Israéliens et les Palestiniens? (SYNTHESE)

AFP

Le conflit vieux de plusieurs de décennies entre Israël et les Palestiniens est revenu sous les feux de l'actualité avec la condamnation par l'ONU de la colonisation israélienne et un discours du secrétaire d'Etat américain sortant John Kerry.

Mercredi John Kerry a prévenu que la politique menée par le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu menace la perspective d'un règlement de paix final avec les Palestiniens sur la base d'une solution à deux Etats.

La solution à deux Etats

L'idée date de 1947 avant la création de l'Etat d'Israël, lorsque les Nations Unies ont voté la partition de la Palestine à la fin du mandat britannique en deux Etats juif et arabe.

Après la guerre de 1967, Israël a conquis la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza.

Au début de années 90, des négociations de paix ont conduit aux accords d'Oslo qui devaient aboutir à un Etat palestinien. Mais cet objectif ne s'est pas matérialisé, les deux parties s'accusant mutuellement de cet échec.

Depuis, Israël a construit des dizaines de colonies en Cisjordanie occupée où vivent plus de 400.000 Israéliens et 2,6 millions de Palestiniens.

Ces colonies sont considérées par la communauté internationale comme le principal obstacle à la paix et le Conseil de sécurité de l'ONU a voté vendredi une résolution condamnant la colonisation par 14 voix contre 0, tandis que les Etats-Unis, les grands alliés d'Israël refusaient d'imposer leur veto pour la première fois depuis 1979.

Les deux parties croient elles toujours à cette solution?

Officiellement, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirme qu'il soutient la solution à deux Etats tout en se félicitant que son gouvernement, considéré comme le plus à droite de l'histoire du pays, est celui qui est le plus favorable à la colonisation.

Le ministre de l'Education Naftali Bennett chef du Foyer Juif, un parti nationaliste religieux fervent partisan de la colonisation refuse catégoriquement la création d'un Etat palestinien en appelant à l'annexion de la majeure partie de la Cisjordanie ce qui rendrait pratiquement impossible la création d'un Etat palestinien.

Du côté palestinien, le président Mahmoud Abbas soutient la solution à deux Etats ainsi que l'initiative de paix lancée par la France.

Mais la population palestinienne est de plus en plus sceptique. Selon un sondage publié le mois dernier, près des deux tiers des Palestiniens ne croient plus en la viabilité d'une telle solution.

Dans la bande de Gaza, les islamistes du Hamas, grand rivaux du Fatah de Mahmoud Abbas refusent de reconnaître Israël.

Les négociations peuvent-elles reprendre?

La tentative de John Kerry de relancer les négociations a échoué en 2014. Depuis les discussions sont au point mort.

Benjamin Netanyahu affirme qu'il est prêt à tout moment à des négociations bilatérales directes avec Mahmoud Abbas, mais sans conditions préalables, autrement dit sans geler la colonisation comme le réclament les Palestiniens.

Benjamin Netanyahu exige également que les Palestiniens reconnaissent Israël comme un Etat juif.

Accepter une telle demande pour les Palestiniens reviendrait à renoncer avant même l'ouverture de négociations au droit au retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants.

La France doit organiser une conférence de paix internationale le 15 janvier en présence de représentants de 70 pays mais sans les Israéliens ni les Palestiniens. L'objectif est d'élaborer un plan permettant une reprise des négociations.

Israël s'oppose à cette initiative tandis que Palestiniens y sont favorables.

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