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Le « Saturday Night Live » made in France gagne son pari

Gad Elmaleh était, jeudi, le maître de cérémonie et l’acteur principal de ce premier numéro adapté de la fameuse émission nord-américaine.

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Publié le 06 janvier 2017 à 01h31, modifié le 06 janvier 2017 à 09h29

Temps de Lecture 3 min.

C’est peu de dire que M6 misait gros en tentant d’adapter pour le public français l’émission mythique nord-américaine « Saturday Night Live » (SNL), lancée en 1975. Et ce n’est pas dire moins que tout le monde attendait au tournant ce premier numéro, diffusé jeudi 5 janvier et confié à l’humoriste et comédien Gad Elmaleh, à la fois maître de cérémonie et acteur de la plupart des saynètes.

Ce dernier est un « pro », adoré du public, qu’on ne présente plus. Et sa connaissance du stand-up américain – qu’il a même essayé là-bas, en anglais – ne pouvait que bénéficier à cette transplantation culturelle risquée.

On dira très simplement qu’on n’a pas autant ri depuis belle lurette devant une émission comique française – et de manière quasi continue au cours des quelque deux heures et vingt minutes du programme, agrémenté de sketchs filmés et de chansons interprétées en plateau (Jain, Vianney et Maître Gims).

Incidents et improvisations

La chaîne s’est moquée de tout le monde avec Elmaleh lançant, dès son monologue introductif : « On s’est donné un défi à M6 de faire une émission sans Cyril Hanouna. » Et de montrer furtivement ledit Hanouna présent dans la salle au début de l’émission… M6 s’est également payé une bonne tranche d’autodérision en garnissant ce premier « SNL » de parodies de certaines de ses émissions phares.

Ainsi, la bande de rigolos réunie autour d’Elmaleh aura tapé dans le mille dès le premier sketch, une hilarante parodie du « Meilleur Pâtissier » avec le meneur de la soirée en pâtissier artiste-intello à mèche blonde face à Malik Bentalha en Jalouli, auteur d’un gâteau qui n’a rien à envier au « doubidchou de Sofia, roulé sous les aisselles », du Père Noël est une ordure. Le tout arbitré par Marc-Antoine Le Bret, qui imite à la perfection le cuisinier Cyril Lignac.

Le jeune transformiste vocal a montré plus tard la palette de son talent mimétique dans un enchaînement virtuose passant de Laurent Ruquier à Karl Lagerfeld, d’Emmanuel Macron à Marine Le Pen.

La scène de ballet classique avec Elmaleh en collant à coque XXXL et la danseuse qui se prend le mur, le débat des primaires entre Hamid Bergeron (Elmaleh) et Jean-Michel Benhabdela (Jamel Debbouze), avec accent « c’est bon comme là-bas », étaient à hurler de rire. Mais le plus drôle était sûrement la parodie d’« Une ambition intime », de Karine Le Marchand, incarnée par un Ahmed Silla déchaîné et d’une drôlerie absolument irrésistible.

Dans ce sketch, comme en d’autres moments de l’émission, les incidents – la moustache postiche que perd Elmaleh – et les moments d’improvisation qui partent en vrille occasionnent des fous rires auxquels les comédiens ont du mal à résister, pour le bonheur du public présent dans la salle de l’Elysée Montmartre, à Paris. Seul le direct, aussi excitant que périlleux, le permet.

Un succès perfectible

Il y aura eu, en deuxième partie de soirée, des moments qu’on aura trouvés moins drôles : l’épisode VII, 5 de Star Wars téléporté dans une PME de la banlieue lyonnaise, l’orchestre ringard managé par un producteur très seventies joué par Gérard Darmon – et, aussi, le sketch en monologue de ce dernier, moyennement amusant. Mais, quiconque connaît un peu l’original nord-américain sait que « SNL » est d’une qualité très variable et qu’on n’y rit pas toujours de manière égale.

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Si ce premier essai avait été un échec, il aurait été difficile d’imaginer une suite à cette mouture française du show américain ; s’il avait été une réussite sans la moindre anicroche ou baisse de régime, il aurait créé un redoutable précédent difficile à surpasser pour le prochain numéro.

En étant un succès perfectible, le « SNL » made in France pourrait avoir de beaux jours devant lui, à condition de trouver, pour ses prochains rendez-vous, qu’on espère aussi bien produits et distribués que ce pilote, un meneur ou une meneuse à la hauteur de la tâche : Valérie Lemercier ? Florence Foresti ? José Garcia ? Who else ? A moins que Gad Elmaleh ne décide de rempiler ?…

Le « Saturday Night Show », avec Gad Elmaleh, Jamel Debbouze, Charlotte Gabris, Elodie Fontan, Kev Adams, Fatsah Bouyahmed, Ahmed Sylla, Arié Elmaleh, Malik Bentalha, Marc-Antoine Le Bret, Philippe Lacheau, Tarek Boudali, Julien Arruti, Vincent Desagnat. En rediffusion sur www.6play.fr.

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