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Attaque antisémite à Marseille : l'agresseur bientôt devant la justice

Benjamin Ansellem, le professeur attaqué à la machette, devant le siège de la police au lendemain de son agression. BORIS HORVAT/AFP

En janvier dernier, un professeur juif de Marseille s'était fait attaquer à la machette par un adolescent radicalisé d'à peine 16 ans. Ce dernier sera jugé pour entreprise terroriste et tentative d'assassinat antisémite.

Le matin du 11 janvier 2016, Benjamin Ansellem, enseignant dans une école juive, était attaqué à coups de machette près de la mairie du 9e arrondissement de Marseille, devant témoins. La victime, qui portait la kippa dans la rue au moment de son agression, avait été légèrement blessée. Son agresseur avait été interpellé une dizaine de minutes plus tard par la brigade anti-criminalité: il s'agissait d'un adolescent turc, d'origine kurde, qui allait avoir 16 ans la semaine suivant son geste. Il sera renvoyé devant le tribunal pour enfants pour ses actes. La juge d'instruction en charge du dossier a retenu contre lui la tentative d'assassinat antisémite et l'entreprise terroriste.

Un adolescent radicalisé sur Internet

Selon Me Labi, avocat de la victime, l'adolescent a «totalement assumé les faits» devant la juge d'instruction. L'agresseur n'avait pas d'antécédents judiciaires, il n'avait pas non plus été repéré par les services de renseignements français. Cependant, il a très vite annoncé aux policiers qui l'interrogeaient avoir agi «au nom d'Allah» et du groupe État Islamique. L'enquête avait alors été confiée à la justice antiterroriste à Paris.

«Cet acte témoigne du risque pour certains individus isolés pas du tout connus des services de police et de renseignement de passer à l'acte sous l'influence de la propagande, diffusée notamment sur les réseaux Internet, par Daech», avait rappelé à l'époque le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. En effet, le jeune homme s'était semble-t-il radicalisé sur le web. Ses parents affirment n'avoir rien vu venir.

Inquiétudes autour d'une vague d'agressions antisémites

L'attaque subie par le professeur juif n'était pas un cas isolé à Marseille, ville où la communauté juive est particulièrement importante avec environ 70.000 membres sur 855.000 habitants. En effet, en octobre 2015, un rabbin, son fils et une troisième personne avaient été agressés au couteau alors qu'ils se rendaient à la synagogue. L'agresseur a été condamné à quatre ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis. En novembre, un autre enseignant juif avait affirmé avoir subi une agression antisémite: il avait reçu un important soutien, notamment de la communauté musulmane et de François Hollande, jusqu'à ce qu'il soit accusé d'avoir inventé son agression. L'homme a été mis en examen pour «dénonciation mensongère d'un délit imaginaire».

«On assiste à une duplication , une multiplication des attentats au couteau», analysait en janvier 2016 Michèle Teboul, présidente du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) de Marseille. Le président du Consistoire israélite de Marseille avait alors créé la polémique en incitant les juifs de la ville à «enlever la kippa dans cette période trouble, jusqu'à des jours meilleurs». Le grand rabbin de France avait très vite réagi: «Nous ne devons céder à rien, nous continuerons à porter la kippa.»

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