Un juge sur sept ne veut pas de foulard islamique en salle d'audience
- Publié le 14-01-2017 à 13h16
- Mis à jour le 14-01-2017 à 13h17
Le voile islamique inspire plus de réticence auprès des magistrats que la kippa juive, ressort-il d'une enquête menée par le Human Rights Center de l'Université de Gand, et dont fait écho De Standaard samedi. D'après l'enquête, à laquelle ont participé 255 magistrats néerlandophones et 263 francophones, les répondants se contentent d'une "attitude respectueuse" des justiciables en salle d'audience, bien qu'il soit souvent demandé aux jeunes d'ôter leur casquette. Quatorze pour cent des magistrats interrogés (11% du côté néerlandophone, 17% du côté francophone) déclarent toutefois "avoir un problème" avec les couvre-chefs religieux et affirment qu'ils demanderaient à leurs détenteurs - qu'ils soient plaignants, victimes ou témoins - de les retirer.
"Nous constatons une différence claire en fonction de la religion", explique le professeur Eva Brems, qui a dirigé l'étude. "La kippa, le turban ou le couvre-chef catholique sont considérés comme moins problématiques. Un faible pourcentage des magistrats, mais non moins significatif, a une perception négative du voile islamique, sans doute en raison des préjugés croissants", ajoute-t-elle. Ces magistrats se disent "gênés" par les foulards islamiques.
"L'idée selon laquelle l'interdiction du voile est normale se répand comme une trainée de poudre même parmi les magistrats neutres. C'est inquiétant", poursuit Eva Brems. "Il y a pourtant une différence entre liberté de religion et manque de respect", conclut-elle.