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Fillon dénonce le «cancer» de l'antisémitisme et du racisme

François Fillon en visite au Mémorial de la Shoah. GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP

En visite au Mémorial de la Shoah, à Paris, l'ancien premier ministre a associé le combat contre l'antisémitisme à celui pour la défense de la France et de la République.

La proposition avait été lancée il y a plusieurs mois déjà. «Les responsables du Mémorial de la Shoah souhaitaient recevoir François Fillon pendant la campagne de la primaire», expliquent les proches de l'ancien premier ministre. Mais l'invitation n'avait pas pu être honorée avant ce lundi. Toute la matinée, le député de Paris a visité le musée parisien retraçant l'histoire des Juifs de France, a consulté certaines des archives - dont l'un des télégrammes de Klaus Barbie sur la déportation des 44 enfants d'Izieu. Le candidat à la présidentielle a longuement examiné le Mur des noms qui recense 76.000 juifs déportés de France et s'est recueilli dans la crypte creusée sous le parvis, accompagné par les représentants du Mémorial ainsi que par Serge Klarsfeld et son fils Arno.

Deux ans après les attentats de Paris, cinq ans après l'attaque d'une école juive à Toulouse, douze ans après l'inauguration des nouveaux espaces du Mémorial par Jacques Chirac (accompagné alors par le ministre de l'Éducation nationale François Fillon), le candidat de la droite à la présidentielle a tenu à faire part de son «émotion très profonde» qu'il a ressentie dans ce lieu d'études et de mémoire. Pour celui qui revendiquait il y a quelques jours encore être «chrétien», la visite était aussi une confrontation avec les heures les moins glorieuses du catholicisme. «Ce ne sont pas les nazis qui ont inventé l'étoile jaune, a ainsi rappelé le directeur du Mémorial, Jacques Fredj. C'est l'Église avec l'invention de la rouelle (un morceau d'étoffe qui a été imposée aux juifs au Moyen-Âge, ndlr).»

«L'antisémitisme est toujours présent»

C'était aussi l'occasion pour le candidat de rencontrer à nouveau des représentants de la communauté juive avec qui les relations n'ont pas toujours été au beau fixe ces derniers mois. En novembre, à quelques jours du second tour de la primaire qui allait le consacrer champion de la droite pour la présidentielle, François Fillon avait expliqué sur Europe 1 que dans le passé «on a combattu la volonté des Juifs de vivre dans une communauté qui ne respectait pas toutes les règles de la République française». La déclaration avait conduit le grand rabbin de France, Haïm Korsia, à demander un entretien avec l'ancien premier ministre.

François Fillon a visité les archives du Mémorial où lui a été présenté un télégramme de Klaus Barbie concernant la déportation des enfants d'Izieu. Le candidat était notamment accompagné de Serge Klarsfeld (écharpe rouge). GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP

Dans une courte allocution donnée en fin de visite du Mémorial, François Fillon a clairement souligné combien les fils qui ont conduit au génocide sont entremêlés. «On mesure devant la liste incroyablement longue des noms des victimes de la Shoah combien les Européens, les nazis singulièrement, et tous ceux qui leur ont prêté la main - en particulier le régime de Vichy - ont commis le crime ultime», a expliqué le député de Paris. «On mesure à quel point il est nécessaire aujourd'hui de faire le travail de mémoire pour lutter contre ceux qui nient ce crime et lutter contre l'antisémitisme et le racisme qui continuent à être une forme de cancer pour notre humanité, a-t-il ajouté. L'antisémitisme est toujours présent. On l'a vu avec les enfants assassinés à l'école de Toulouse, avec les victimes de l'Hyper Cacher.» Et pour justifier sa venue au Mémorial, il explique qu'«ici, on se bat pour défendre les juifs, lutter contre l'antisémitisme et à travers ce combat, on se bat pour défendre la France et la République». Un combat dans lequel le candidat à l'Élysée revendique sa part.

Fillon dénonce le «cancer» de l'antisémitisme et du racisme

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560 commentaires
  • OULLINOIS

    le

    Oui, agaçant ce rituel, et toujours envers les mêmes. Très juste, la remarque de notre ami vendéen sur les Lucs !

  • Arthur AARDVARK

    le

    Ce qu'il devrait aussi dénoncer c'est que les antisemites se plaignent d'etre victime du racisme ! Paradoxal ? NON pour celui qui reflechi.

  • Vendéen78

    le

    C'est insupportable cette repentance. Va t il au moins assister aux Lucs-sur-Boulogne au pèlerinage annuel en mémoire du massacre perpétré par les troupes républicaines des colonnes infernales pendant la guerre de Vendée ? Ce n'est pas sûr.