Gad Elmaleh: "L’anonymat n’est pas toujours facile à vivre"
Gad Elmaleh fait renaître Le Blond, son personnage, en bande dessinée et nous parle de sa nouvelle vie aux États-Unis.
- Publié le 18-03-2017 à 10h45
- Mis à jour le 18-03-2017 à 10h48
Gad Elmaleh fait renaître Le Blond, son personnage, en bande dessinée et nous parle de sa nouvelle vie aux États-Unis. "J e viens de temps en temps voir mes potes à Bruxelles. J’adore cette ville ! Je viens aussi souvent en Belgique pour mes spectacles et pour tourner des films. Je garde d’ailleurs un très bon souvenir du tournage de L’Écume des jours avec Michel Gondry. Je n’ai pas vraiment envie de vous dire que la Belgique est le meilleur public comme tous les humoristes… mais presque !", lance Gad Elmaleh, célèbre humoriste, qui a recommencé sa vie de l’autre côté de l’Atlantique, et plus précisément aux États-Unis, où il fait rire les Américains avec Oh My Gad !, son dernier spectacle.
Celui qui a récemment fêté ses vingt ans de scène n’a cependant pas oublié son public francophone. Il lui a d’ailleurs fait une surprise en donnant une seconde vie au Blond, personnage incontournable de ses sketchs, dans une bande dessinée, parue aux éditions Michel Lafon ce mercredi 15 mars. "P our être tout à fait franc, l’idée de transformer ce sketch en bande dessinée n’est pas totalement venue de moi, mais plutôt de la directrice de projet des éditions Michel Lafon. Depuis un moment, la maison d’éditions et moi nous tournions autour pour un projet de livre mais on ne savait pas exactement ce qu’on voulait faire : une biographie ou encore un livre sur les textes de mes spectacles. Puis est venue l’idée de faire Le Blond et j’ai adoré " , nous raconte l’humoriste de 45 ans, qui a imaginé les textes, les tableaux et les thématiques de la bande dessinée illustrée par Spoon.
Qui est réellement le Blond ?
"C ’est cette espèce de gars en face de nous, pas forcément blond de cheveux, qui n’est pas un rival mais une forme d’idéal. Il réussit tout, il travaille bien à l’école, sa chemise ne sort jamais du pantalon; quand il dort, il n’a pas la bouche ouverte. Tout marche pour lui. Quels que soient nos âges et nos origines, il y a toujours une personne qui fait tout mieux que nous, en fait. En le créant, j’ai donc voulu rendre hommage à tous ceux qui sont tombés un jour sur quelqu’un qui les intimidai t."
Est-ce le personnage de vos sketchs dont vous êtes le plus fier ?
"E n tout cas, c’est celui dont on me parle tous les jours, avec celui de Chouchou. Il y a quelque chose qui est resté dans la mémoire collective, mais les gens se reconnaissent plutôt en l’autre personne, celui qui n’arrive pas à faire les choses comme le Blond. Je vais monter dans le train ou commander un truc à manger, on va me dire : Le blond, lui, n’aurait pas fait ça (rires) ! Ça ne me dérange pas, j’en suis plutôt fier et en plus le personnage se décline, donc c’est génial !"
Avez-vous réellement connu un Blond dans votre vie ?
"A h oui, j’en ai connu même plusieurs (rires) ! Dans mon enfance, c’étaient des gars qui avaient des billes bien plus sexy que les miennes; à l’adolescence, c’étaient ceux à qui les filles disaient plus facilement oui pour danser un slow. Dans le métier d’acteur, c’étaient ceux qui étaient choisis sans passer le casting alors que moi je galérais. Il y a quelque chose d’assez arbitraire ."
Nous qui pensions que vous étiez un séducteur-né…
(Rires) "P as du tout ! Plus jeune, je ne l’étais pas mais j’ai appris sur le tard ."
Vous avez récemment fêté vos vingt ans de scène. Est-ce que le Gad de l’époque est le même que celui d’aujourd’hui ?
"N on, pas du tout. Profondément, dans l’âme et les valeurs, je n’ai pas changé. Mais heureusement que je ne suis pas le même dans mon métier. L’expérience, les projets, les envies sont différents. Ce métier est une succession de défis qu’on s’impose. Quand on en a accompli un, on passe à l’autre et c’est à la fin qu’on peut parler de carrière. Je n’aurais, par exemple, pas pu faire ce que je fais aux États-Unis il y a dix ans ou dans dix ans ."
Est-ce que les Américains sont aussi réceptifs à vos vannes que les Français ?
"Je n’ai jamais cru qu’il y avait des humours différents. Qu’on soit Belge, Marocain, Américain ou Français, l’humour est universel, il voyage. Aussi, l’humour que je pratique aux États-Unis est nourri, pour la plupart des gags, de choses que j’ai vécues sur le territoire américain. Je parle de mon arrivée aux États-Unis, pays où je suis inconnu. Les Américains aiment tout ce qui colle à la réalité, des histoires du quotidien dans lesquelles ils peuvent se projeter ."
Comment vivez-vous le fait d’être passé de la lumière à l’ombre en allant vivre aux États-Unis ?
"Il y a deux sentiments. Je ressens de l’apaisement parce que je suis plongé dans l’anonymat. Je peux être complètement rêveur installé sur un banc à observer les gens ou vaquer à mes occupations sans être reconnu. Mais, à un moment, pour un humoriste, ce qui apporte le confort émotif, c’est le rapport au public, proche et complice. Ce rapport me manque parce que je me nourris de mon public. Mes proches me manquent aussi. C’est pour ça que je fais tous les mois des allers-retours New York-Paris ."
Votre fils Noé baigne actuellement dans le monde de la mode. Il a d’ailleurs récemment participé à la Fashion Week de New York. L’avez-vous mis en garde par rapport au monde des strass et des paillettes ?
"I l faut savoir que je supporte mal les paillettes (rires) ! J’ai essayé de l’épargner du côté superficiel toute son enfance. Je suis content de voir ce qu’il fait dans la mode mais je lui rappelle que ce qui compte, avant tout, c’est sa scolarité ."
Êtes-vous un père strict ?
"N on, je ne pense pas, mais le travail est au centre de ma vie et au centre des valeurs que j’inculque à mes enfants ."
Que pensez-vous du président du pays dans lequel vous résidez actuellement, à savoir Donald Trump ?
"D onald Trump a dit qu’il voulait faire une America Great Again (traduction : une Amérique bien à nouveau) . Je pensais qu’elle l’était déjà quand je suis arrivé pourtant (rires) ! J’espère juste que ça ne va pas se compliquer pour les gens d’origine différente qui ont envie de travailler honnêtement aux États-Unis ."
Que pensez-vous de la présidentielle française ?
"L a seule chose que je peux dire sur la politique française, c’est : Tout est possible (rires) !"
"Je mets le cinéma de côté"
"Pour le moment, je mets le cinéma de côté en attendant de trouver la chose qui me fait plaisir", confie Gad Elmaleh qui est plus attiré par des rôles de composition comme dans Pattaya.
L’humoriste ne cherche cependant plus à sortir des sentiers battus pour interpréter des personnages plus sérieux. "Ce n’est plus mon combat et ça ne m’intéresse plus beaucoup. Pourquoi vouloir absolument montrer aux gens qu’on sait faire autre chose que faire rire si on sait bien faire rire ? C’est plus un manque de confiance en soi. Moi, je sais dans quel domaine je suis bon. Je ne vais donc pas recommencer des expériences qui ne me ressemblent pas. Il y a des meilleurs acteurs que moi qui demandent beaucoup moins cher donc pourquoi les producteurs vont-ils s’embêter avec moi ?"
Les femmes de sa vie
Gad Elmaleh n’a pas uniquement démarré une nouvelle vie professionnelle aux États-Unis, il est également reparti de zéro en ce qui concerne sa vie amoureuse. En effet, l’humoriste et la princesse héritière de Monaco, Charlotte Casiraghi, mère son fils Raphaël (3 ans), se sont séparés en octobre 2015, après quatre ans de relation.
Il fallut près d’un an à Gad Elmaleh pour retrouver l’amour avec Elisa Meliani, une mannequin de 26 ans, soit 19 ans sa cadette, dont les clichés nus font régulièrement monter la température sur les réseaux sociaux. Les deux amoureux ne se cachent d’ailleurs pas et s’affichent main dans la main dans les rues de Paris.
Elisa Meliani vient ainsi s’ajouter à la longue liste des conquêtes de l’humoriste marocain. Parmi celles qui ont "compté", on retrouve notamment l’actrice Anne Brochet (La Rafle), maman de son premier fils Noé, âgé de 16 ans, et Marie Drucker, journaliste de France 2 et nièce du célèbre animateur français Michel Drucker.