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MUSIQUEDe jeunes Toulousains font revivre les enfants juifs exterminés à Auschwitz

Toulouse: Un opéra pour faire revivre les enfants juifs exterminés à Auschwitz

MUSIQUEL’opéra «Brundibár», créé dans un camp de concentration, est interprété à Toulouse par une soixantaine d’enfants…
L'opéra «Brundibár» est joué par de jeunes Toulousains au théatre Jules-Julien, le 24 mars 2017.
L'opéra «Brundibár» est joué par de jeunes Toulousains au théatre Jules-Julien, le 24 mars 2017. - P. Pavani / AFP
Nicolas Stival

N.S. avec AFP

C’est l’histoire du terrible Brundibár, représentation d’Adolf Hitler, qui menace des enfants en pyjamas rayés, dans la lumière triste de baraquements en carton-pâte. Jusqu’au 31 mars, une soixantaine d’enfants toulousains interprètent cet opéra de Hans Krása au théâtre Jules-Julien de Toulouse, et font revivre la mémoire des enfants juifs du camp de concentration de Terezin (ou Theresienstadt) en République tchèque, qui avaient joué cette œuvre avant d’être exterminés à Auschwitz.

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Entre insouciance d’enfance et réalité historique, l’opéra en deux actes, parabole de l’oppression nazie sur les Juifs, est une fable optimiste créée dans sa version définitive en 1943 dans ce camp tchèque, pour y apporter rêve et espoir aux jeunes déportés. Dans le conte inspiré d’Hansel et Gretel, sur un livret d’Adolf Hoffmeister, les enfants aux chants joyeux et mélodieux triompheront et terrasseront Brundibár.

Brundibár, représentation d’Hitler

« Face à l’horreur, la jeunesse va s’unir et faire front pour renverser le tyran et nous donner l’espoir d’un monde meilleur », explique le metteur en scène Max Henry, qui s’est inspiré du mouvement surréaliste pour les décors et les costumes. « L’idée principale, c’est l’horreur qu’engendrent toutes ces guerres, tous ces massacres, toujours d’actualité, et qui prive ces enfants de leur joie de vivre. »

Quand sur scène, les jeunes Toulousains chantent « Brundibár est vaincu, le tyran est perdu », ils proclament la victoire sur Hitler et « font revivre la mémoire des enfants de Terezin », indique Max Henry, dont c’est le troisième opéra pour enfants avec l’Opéra du Capitole.

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L’œuvre, de moins d’une heure, fut utilisée comme outil de propagande nazie, quand en 1944 l’Allemagne d’Hitler décida d’ériger Terezin en sorte de « camp modèle » où les Juifs passaient pour être bien traités. Brundibar fut inséré dans un film de propagande et montré à des émissaires de la Croix Rouge Internationale venus constater les conditions de détention à Terezin. Une fois ceux-ci partis, Brundibár ne fut plus d’aucune utilité pour les nazis.

Une centaine de survivants sur 15.000 enfants

Sur les 15.000 enfants emprisonnés à Terezin entre 1941 et 1945, seule une centaine ont survécu aux chambres à gaz d’Auschwitz. Le compositeur tchèque Hans Krása lui-même, qui avait adapté à Terezin son œuvre créée dans une première version dans un orphelinat juif, est mort à Auschwitz.

Dans son adaptation au théâtre Jules-Julien, les jeunes solistes sont issus de la maîtrise du Théâtre du Capitole. En revanche, le chœur est entièrement composé d’enfants sans aucune expérience ni du chant ni du théâtre, élèves de quatre écoles et collèges de Toulouse. Le directeur musical Christophe Larrieu évoque un « travail de longue haleine et l’énergie » déployée auprès des enfants et insiste sur « le rôle des institutrices » pour les répétitions mais aussi pour l’explication historique de l’opéra, dans ce partenariat avec l’académie de Toulouse.

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