La Pologne refuse de restituer les maisons d'une famille juive réfugiée en Belgique
- Publié le 11-04-2017 à 12h09
- Mis à jour le 11-04-2017 à 12h10

Jozef Sznajer, un Bruxellois né en 1939 en Pologne, va saisir la Cour européenne des droits de l'homme parce que la ville de Varsovie refuse de restituer les cinq immeubles que sa famille y possédait avant d'être envoyée au ghetto, rapporte mardi Le Soir. Réfugié en Belgique, Jozef Sznajer est retourné à Varsovie dès la fin du communisme pour faire valoir ses droits.
Mais on lui a demandé de patienter. En 2016, la Pologne a adopté une loi qui accorde six mois aux propriétaires lésés pour entreprendre des démarches judiciaires, et ce uniquement à la condition de s'être déjà manifesté avant 1989 et la chute du mur de Berlin. Cette loi a anéanti les espoirs de Jozef Sznajer, qui avait fait établir par un géomètre expert polonais le relevé cadastral de tous les biens de sa famille spoliés par les nazis puis par le régime communiste.
Né avec la Deuxième Guerre mondiale, Jozef Sznajer a connu la faim et la peur dès son plus jeune âge dans le ghetto de Varsovie, avant de parvenir à s'en échapper par les égouts avec ses parents et sa soeur. Tous les quatre se sont ensuite cachés 18 mois dans une cache au sous-sol d'une ferme. Retrouvée vivante mais complètement dénutrie en 1944, la famille est partie s'installer en Belgique car les violences contre les Juifs perduraient.
Aujourd'hui, M. Sznajer n'entend pas "porter une cause communautaire" : "Ce n'est pas parce que je suis d'origine juive que je me révolte. J'entends simplement, comme toute personne victime d'un vol, récupérer ce qui appartient à ma famille. Sans plus", affirme-t-il.