Tuerie du Musée juif: l'enquête est bouclée

Le dossier est aux mains du parquet fédéral. On n'a jamais retrouvé le fameux suspect filmé en compagnie de Nemmouche, peu après les faits du 24 mai 2014.

Julien Balboni

Le dossier est aux mains du parquet fédéral. On n'a jamais retrouvé le fameux suspect filmé en compagnie de Nemmouche, peu après les faits du 24 mai 2014. Après près de trois ans d'enquête, le dossier de la tuerie du Musée juif de Bruxelles est bouclé. La juge d'instruction Berta Bernardo-Mendez a renvoyé l'affaire vers le parquet fédéral, a-t-on appris de sources judiciaires. Le substitut fédéral Bernard Michel doit tracer ses réquisitions avant que l'affaire ne soit renvoyée, dans deux mois, devant la chambre du conseil qui décidera quelle juridiction devra juger les prévenus. On peut imaginer un procès début 2018.

Le dernier acte d'enquête réalisé a été une commission rogatoire internationale menée en Israël, au sujet du couple de touristes israéliens tué le 24 mai. L'enquête reste donc incomplète. On n'a jamais retrouvé le fameux troisième homme filmé dans les rues de Bruxelles en compagnie de Mehdi Nemmouche, quelques jours après l'attentat. C'est ce mystérieux suspect qui aurait remis un sac à l'assassin présumé, et dont La DH avait révélé l'existence, dès janvier 2015.

Un procès devant les assises est largement privilégié par les parties civiles et la défense de Mehdi Nemmouche, le principal suspect de la tuerie, qui a fait quatre morts, le 24 mai 2014, devant et à l'intérieur du Musée juif, rue des Minimes, à Bruxelles. Le porte-parole du parquet fédéral Eric Van der Sijpt ne préfère pas indiquer officiellement quelle est la position préférentielle du ministère public entre correctionnelle et cour d'assises. Toutefois, selon une source judiciaire, le parquet fédéral tend clairement à accorder ce procès d'assises aux différentes parties. D'autant que la cour d'assises est la seule à permettre la prononciation d'une peine de réclusion criminelle à perpétuité…

Du côté des parties civiles, le constat est le même : le procès doit se tenir devant un jury populaire. L'ancien bâtonnier bruxellois Pierre Legros, qui défend les deux filles, mineures au moment des faits, du couple de touristes israéliens, Emanuel et Miriam Riva, âgés de 54 et 53 ans, morts sous les balles, a la même analyse. "La nouvelle loi prévoit que les affaires les plus graves soient renvoyées devant les assises. Dire que les assassinats du Musée juif ne sont pas une affaire grave, c'est mettre la barre très haut. Ou alors, soyons logiques et supprimons la cour d'assises. On parle d'assassinats antisémites, d'inspiration terroriste", précise-t-il à La DH. Selon lui, le procès pourrait se tenir au début de l'année 2018.

En plus de Mehdi Nemmouche, deux autres suspects, Nacer Bendrer et Mounir Atallah, sont eux aussi inculpés dans ce dossier. Nemmouche a été interpellé le 30 mai 2014 à Marseille. Il est le premier membre de l'organisation État islamique à être soupçonné d'avoir commis un attentat en Europe. Depuis le début de l'enquête, il conserve le silence sur son implication dans les faits. Ses avocats ont toujours affirmé qu'il comptait réserver ses explications et propos aux jurés d'assises. Mehdi Nemmouche a, selon nos informations, été transféré il y a quelques semaines à la prison de Beveren.

La chambre du conseil de Bruxelles prolonge la détention de Mehdi Nemmouche

La chambre du conseil de Bruxelles a prolongé pour une durée de deux mois la détention préventive de Mehdi Nemmouche, le suspect principal de l'attentat au Musée Juif à Bruxelles, a indiqué mercredi le parquet fédéral. Il demeure inculpé d'assassinat dans un contexte terroriste. L'attentat au Musée Juif s'est produit le 24 mai 2014 et a coûté la vie à quatre personnes. Mehdi Nemmouche, le premier suspect identifié dans ce dossier, a été interpellé à Marseille le 30 mai, une semaine après les faits. Nemmouche était en possession d'armes très similaires à celles utilisées lors de l'attentat, de munitions et d'un drapeau de l'État islamique, ainsi qu'une vidéo où un homme affirme hors-champ être l'auteur de l'attentat à Bruxelles, tandis qu'il filme ses armes et ses vêtements.

Jusqu'à présent, Nemmouche n'a encore fait aucune déclaration aux enquêteurs belges. Selon ses avocats, il n'existe aucune preuve déterminante à son encontre mais la chambre du conseil comme la chambre des mises en accusation ont à chaque fois prolongé sa détention.

Nacer Bendrer, le deuxième suspect dans ce dossier, a quant à lui été arrêté à Marseille au début du mois de décembre 2014. Il avait partagé la même cellule de prison que Nemmouche et les deux hommes ont entretenu des contacts étroits quelques semaines avant l'attentat. Bendrer a nié toute implication dans les faits

Le troisième suspect, Mounir Attalah, un ressortissant français, avait rencontré Mehdi Nemmouche en avril 2014 à Marseille. D'après, Nacer Bendrer, l'homme aurait aidé Nemmouche à obtenir des armes. Nacer Bendrer et Mounir Attalah, ont respectivement été transférés en Belgique en février et juillet 2015 mais ont depuis été remis en liberté sous condition.

Un avis de recherche concernant un quatrième suspect potentiel a été diffusé à la mi-janvier 2015. L'homme avait été filmé quelques jours après l'attentat en compagnie de Nemmouche et n'a toujours pas été identifié.

Après près de trois ans d'enquête, le dossier sur l'attentat au Musée Juif est bouclé et la juge d'instruction Berta Bernardo-Mendez a renvoyé l'affaire vers le parquet fédéral. Le substitut fédéral Bernard Michel doit tracer ses réquisitions avant que l'affaire ne soit renvoyée, dans deux mois, devant la chambre du conseil qui décidera quelle juridiction devra juger les prévenus.


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