Dieudonné condamné pour propos antisémites
L'humoriste français controversé Dieudonné a été condamné mardi à Paris à 7.000 euros d'amende pour des propos antisémites sur la mémoire de la Shoah, notamment l'expression "pornographie mémorielle", tenus lors d'une conférence de presse à Alger en février 2005. Le sketch controversé de Dieudonné
- Publié le 10-09-2007 à 00h00
L'humoriste français controversé Dieudonné a été condamné mardi à Paris à 7.000 euros d'amende pour des propos antisémites sur la mémoire de la Shoah, notamment l'expression "pornographie mémorielle", tenus lors d'une conférence de presse à Alger en février 2005.
Le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Dieudonné coupable de "diffamation publique à caractère racial". Une amende de 10.000 euros avait été requise à son encontre le 19 juin. Absent du procès comme son avocat, Dieudonné a la possibilité de faire appel.
Lors d'une conférence de presse sur un de ses spectacles, le 16 février 2005 à Alger, Dieudonné s'en était pris au "lobby sioniste, qui cultive l'unicité de la souffrance", et aux "autorités sionistes (qui), avec l'argent public, confisquent la création culturelle et ont déclaré une guerre au monde noir".
Au cours de la même conférence de presse, dans des propos rapportés par plusieurs médias français, Dieudonné avait également parlé de "pornographie mémorielle". Il avait par la suite expliqué viser par cette expression "l'instrumentalisation de la Shoah". Dans une lettre lue à l'audience en juin, Dieudonné a accusé la presse qui avait rapporté ses propos de "diffusion de fausses nouvelles", jugeant "honteux de détourner (ses) propos dans une intention de nuire évidente".
Conformément aux réquisitions, le tribunal a reconnu Dieudonné coupable de "complicité du délit de diffamation publique envers un groupe de personnes en raison de leur race, de leur religion ou de leur origine". Habitué des prétoires, il doit comparaître le 11 octobre devant la cour d'appel de Paris pour des propos antisémites comparant les "juifs" à des "négriers", tenus dans le Journal du dimanche du 8 février 2004.
En première instance, le 10 mars 2006, le tribunal correctionnel de Paris l'avait condamné à 5.000 euros d'amende pour incitation à la haine raciale. Dieudonné Mbala Mbala, né de mère française et de père camerounais, avait annoncé vouloir être candidat à la présidentielle française de mai, avant de renoncer avant le dépôt des candidatures, faute de "moyens" et d'avoir obtenu le nombre de parrainages d'élus nécessaires.