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Elections locales en Cisjordanie dans une ambiance morose

Les Palestiniens sont appelés à voter, le 13 mai, pour leurs municipalités, à l’exception de la bande de Gaza. Le Hamas ne participe pas au scrutin.

Par  (Jérusalem, correspondant)

Publié le 12 mai 2017 à 10h40, modifié le 13 mai 2017 à 08h31

Temps de Lecture 3 min.

Manifestation à Ramallah, le 21 septembre 2016, pour s’opposer au report des élections locales initialement prévues en octobre.

Des élections, quelles élections ? Privés d’une véritable compétition démocratique pluraliste, les Palestiniens accordent peu d’intérêt au scrutin municipal qui sera organisé uniquement en Cisjordanie, samedi 13 mai.

Il s’agit pourtant d’un rendez-vous rare. Cette élection devait se tenir début octobre 2016, mais elle avait été annulée quelques semaines auparavant, après avoir suscité une curiosité inédite. A la surprise générale, au cours de l’été, le Hamas avait accepté d’y participer. Mais une bataille par tribunaux interposés entre le mouvement islamiste et l’Autorité palestinienne (AP) avait une nouvelle fois compromis cette avancée vers la réconciliation.

Cette fois, le Hamas, le Jihad islamique (JIP) et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ne participent pas à ces municipales.

Absence d’élections générales

L’absence du Hamas, qui n’appelle pas toutefois les électeurs à boycotter le scrutin, fait peser de lourdes réserves sur la crédibilité du processus. Le scrutin sera analysé de près dans les grandes villes : Ramallah, Bethléem, Naplouse ou encore Hébron.

Mais dans près de 180 petites localités, clans et partis se sont déjà accordés entre eux depuis des semaines : le conseil municipal y est entériné. On appelle cela le vote par consensus ou par acclamation. « Si on peut retrouver un peu de démocratie, même au détriment de l’unité, il faut le faire, argumente Nabil Shaath, haut cadre du Fatah et ancien ministre des affaires étrangères. Les élections locales, comme celles aux conseils étudiants ou les élections professionnelles, n’ont pas forcément besoin de se passer partout en même temps. »

En 2012, lors du scrutin local précédent, après deux années de report, le Hamas avait déjà brillé par son absence. Le taux de participation avait péniblement atteint 55 %. Depuis les législatives de 2006 et la victoire surprise du Hamas, suivie de la rupture entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, les deux territoires palestiniens sont en instance de divorce. Cette situation, aggravée par l’absence d’élections générales, convient bien aux adversaires israéliens de la solution à deux Etats.

Dans une étude d’opinion réalisée début mars, le Palestinian Center for Policy and Survey Research (PSR) avait indiqué que seuls 42 % des électeurs en Cisjordanie se disaient décidés à voter aux municipales.

Pressions

Le seul sujet qui motive réellement la population est la grève de la faim des prisonniers palestiniens. Ils sont entre 900 et 1 600, selon les sources, à ne plus s’alimenter depuis vingt-cinq jours. L’élan de solidarité populaire prend de l’ampleur.

Des affrontements ont éclaté, mercredi, entre des lanceurs de pierres et les soldats israéliens à la sortie de Ramallah, en face de la colonie de Beït El. Une première depuis des mois. Plusieurs émeutiers ont été blessés. Le comité central du Fatah, divisé sur la grève, a décidé d’appeler tous ses membres détenus en Israël à s’y joindre.

Le seul rendez-vous vraiment démocratique a eu lieu le 10 mai à l’université de Bir Zeit, près de Ramallah, pour pourvoir les 51 sièges du conseil étudiant. Il a confirmé pour la troisième année consécutive la domination du Bloc islamique, affilié au Hamas.

Le Bloc islamique a recueilli 25 sièges, comme en 2016, contre 22 pour le mouvement Chabiba, affilié au Fatah. Ce résultat est d’autant plus significatif que l’Autorité palestinienne et l’armée israélienne exercent, depuis la fin 2015, des pressions régulières sur les étudiants proches du Hamas.

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Le Bloc islamique s’est montré très actif à Bir Zeit, depuis sa victoire en 2015, pour défendre les préoccupations des étudiants. Il a notamment joué un rôle moteur, en septembre 2016, dans une grève de près d’un mois pour protester contre la hausse des droits d’inscription voulue par la direction.

Mais il a aussi profité du discrédit dont souffre l’Autorité palestinienne dans la jeunesse, profondément désabusée. « Le problème du Fatah, c’est qu’il doit toujours défendre les positions de l’AP, qui sont très impopulaires, comme la coordination sécuritaire avec Israël ou bien les négociations de paix », explique Ghassan Khatib, professeur adjoint en études internationales et ancien ministre du travail.

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