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Un mariage arrangé se termine en tentative de meurtre

Les symboles de la justice : le marteau et la balance

La justice

Photo : iStock

Radio-Canada

Assis dans un fauteuil roulant, la barbe longue et grise, un homme de 55 ans reconnaît avoir frappé sa femme à la tête avec un marteau, en décembre 2015. L'épouse, mariée de force dans la religion juive orthodoxe, a vécu des années d'horreur, selon le récit qui a été fait au palais de justice de Montréal.

Un texte de Geneviève Garon

Non seulement la victime n'a pas pu choisir son époux en 1999, mais en plus, l'union a été marquée par des années de violence.

Il la contrôle, crie, donne des coups de pied aux enfants, et tente même de « la pousser du balcon du deuxième étage », relate la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Emmanuelle André.

C'est l'événement qui fait déborder le vase en 2012, et elle le quitte. Mais l'accusé n'accepte pas la rupture.

Il fait irruption chez elle en son absence et tente de la contrôler par le biais de leurs deux fils. À plusieurs reprises, elle appelle la police. Jusqu'au soir du 12 décembre 2015.

Un plan mortel

La victime passe la soirée au deuxième étage de son duplex avec son fils de 16 ans, alors que celui de 13 ans dort dans sa chambre.

Soudain, l'électricité est coupée. Seul son étage est dans le noir.

La femme se rend dans le garage en compagnie de son fils, qui insiste pour l'accompagner, afin de vérifier le disjoncteur.

C'est alors que l'accusé fait irruption en criant avec un marteau, le visage couvert, et portant des gants de jardinage. « Ses vêtements ne sont pas conformes à la religion », mentionne Me André.

Il frappe la victime à la tête alors qu'elle tente de se protéger avec les mains.

L'adolescent s'interpose et lui arrache le marteau. L'homme réussit encore à frapper son ex-femme au visage.

Alertée par les cris, une voisine appelle le 911.

Des séquelles à vie

La femme s'en est sortie avec un nez fracturé, de nombreuses ecchymoses, une plaie ouverte à la main et des blessures à la tête.

Son ex-mari s'est justifié en disant qu'il était déprimé depuis la séparation et n'avait pas digéré de ne pas être invité à la Bar Mitzvah de son fils, la semaine suivante.

Les deux parents sont d'avis que l'adolescent a sauvé la vie de sa mère.

Pendant le récit, la victime verse quelques larmes en silence dans la salle d'audience, aux côtés de sa fille aînée, issue d'une union précédente.

Sept ans de pénitencier

Lorsqu'il s'est adressé au tribunal, l'homme a commencé par insister sur sa condition physique. « M. le juge, voyez comme je suis en fauteuil roulant », a-t-il déclaré d'entrée de jeu, avant de demander pardon à sa victime et à ses enfants.

Il a plaidé coupable à cinq chefs d'accusation, dont tentative de meurtre. La procureure et l'avocate de l'accusé, Me Marie-Hélène Giroux, se sont entendues pour suggérer une peine de sept ans de détention, en plus d'une probation de deux ans.

Il lui est interdit de communiquer avec son ex-femme et ses enfants.

« Vous n'avez pas le droit de continuer à la persécuter », lui a dit le juge Christian M. Tremblay, en qualifiant son comportement d'« inacceptable ». « Je vous souhaite qu'un jour, vos enfants puissent vous pardonner. »

L'identité de l'homme n'est pas révélée afin de préserver l'anonymat de ses victimes.

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