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Nice : au Festival du livre, la vente de Mein Kampf soulève l'indignation

Dans une librairie à Munich, l'édition annotée de Mein Kampf d'Adolf Hitler, en 2016. Elle comporte un avertissement historique, ce qui n'était pas le cas de l'exemplaire que tentait de vendre un bouquiniste à Nice. MATTHIAS BALK/ dpa Picture-Alliance/ AFP

Parmi les livres proposés par un bouquiniste présent à la 22e édition de la manifestation niçoise, un exemplaire du manifeste antisémite d'Adolf Hitler était en vente. Un exemplaire qui, selon un élu municipal présent sur le site, était dépourvu de l'avertissement au lecteur obligatoire à toute édition de l'ouvrage.

Un exemplaire de Mein Kampf figurait dans le stand d'un bouquiniste, présent au Festival du livre à Nice, dimanche 4 juin. Interpellé par un élu de Cagnes-sur-Mer, Jean-François Téaldi, le vendeur a retiré l'ouvrage en question de l'étal, avant de dénoncer la «censure d'une expression culturelle».

«Je trouve cela moralement déplorable. C'est un ouvrage qui ne devrait pas se trouver dans les rayonnages du Festival du livre», regrette Jean-Luc Gag, conseiller municipal de la ville de Nice, délégué à la Littérature. Que l'on parle d'un ouvrage historique, je veux bien, mais évoquer une expression culturelle, non», ajoute-t-il. L'exemplaire figurant dans le stand du bouquiniste ne comportait pas l'avertissement au lecteur de huit pages.

«Il est compliqué de contrôler ce qui est mis en vente. La difficulté ne se pose pas pour les libraires qui viennent présenter de nouveaux ouvrages, puisque nous les connaissons. Elle se pose pour les bouquinistes qui mettent en vente de vieux livres. Cela reviendrait à vérifier les plus de 10.000 livres qui arrivent sur le Festival», explique Jean-Luc Gag.

Le bouquiniste face à un élu municipal

Capture d'écran du compte officiel de Jean-François Téaldi

C'est sur le compte Facebook officiel de Jean-François Téaldi que l'incident a d'abord été rapporté. «Des auteurs me signalent qu'un bouquiniste vend Mein Kampf sur son stand. J'informe les organisateurs que je vais aller le faire retirer», a-t-on pu lire sur la page de l'élu. Face à cette demande, le bouquiniste aurait répondu: «Mein Kampf est dans le domaine public, il n'y a rien d'illégal».

Réponse de l'édile: «Si vous diffusez Mein Kampf, il faut que ce soit avec l'avertissement que ce pamphlet a causé la mort de millions de personnes or ce n'est pas le cas. Retirez Mein Kampf ou je le fais moi-même.» Depuis 1979, un arrêt de la cour d'appel de Paris stipule que l'ouvrage d'Adolf Hitler doit comporter un avertissement au lecteur, rappelant les conséquences tragiques qui eurent lieu sous le Troisième Reich ainsi que l'incompatibilité entre les thèses racistes qui y figurent et les valeurs de la République.

L'ouvrage a finalement été retiré de la vente. Réagissant à la demande des associations d'établir des sanctions contre le bouquiniste, Jean-Luc Gag répond: «Pour l'instant, nous consultons nos services juridiques afin d'éviter que cet incident ne se reproduise. Nous ne voulons pas nous prononcer aussi brutalement.»

Nice : au Festival du livre, la vente de Mein Kampf soulève l'indignation

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16 commentaires
  • incognito

    le

    On expurge Sade, Aragon, Gobineau? Déjà Voltaire et Molière sont dans le colimateur...

  • Boxerrâleur

    le

    Comme le signale le Figaro, 85000 exemplaires ont été vendus en Allemagne où l on peut supposer qu il est en vente libre. Quand on étudie l Allemand ou l histoire, on peut être amené à le lire et à le commenter.

  • Champilou

    le

    Ce livre fête les 92 ans de sa première édition et son auteur est mort il y a 72 ans. Il serait temps de tourner la page.

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