Le Syndicat des avocats de France (SAF) confirme jeudi 29 juin la mort de Roland Rappaport, à 83 ans. L’avocat s’est éteint lundi en se rendant à la cérémonie d’inauguration d’un collège au nom de Sabine Zlatin, la « dame d’Izieu », fondatrice de la colonie refuge pour des enfants juifs pendant l’Occupation.
Il avait plaidé pour elle au procès Barbie, en 1987. Le 6 avril 1944, 44 enfants juifs avaient été raflés dans cette maison située dans l’Ain, sur ordre de Klaus Barbie, puis déportés vers les camps de la mort.
Roland Rappaport « fut d’abord l’homme des indignations devant toutes les formes d’injustice ou de discrimination », écrit Me Jean-Louis Brochen dans un hommage diffusé par SAF, organisation marquée à gauche.
Figure du barreau, l’ancienne présidente du Syndicat de la magistrature Simone Gaboriau lui rend également hommage, sur Twitter.
Contre la torture en Algérie
Devenu avocat en 1956, en pleine guerre d’Algérie, M. Rappaport a défendu devant les tribunaux militaires des militants du Front de libération nationale (FLN) et du Parti communiste algérien. Lui-même membre du Parti communiste français de 1949 à 1979, il a également été président du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) en 1988 et 1989.
Roland Rappaport a dénoncé la torture en Algérie, en particulier en assistant la famille de Maurice Audin, jeune mathématicien et militant anticolonialiste disparu après avoir été arrêté à Alger en 1957 par des parachutistes français.
L’avocat a aussi défendu des pilotes de ligne et leur famille, en particulier au procès du crash du Concorde. Il a par ailleurs fait des apparitions au cinéma, dans Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère (René Allio) et Bamako (Abderrahmane Cissoko).
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