Pendant quarante-huit heures, Israël a pris le contrôle de l’esplanade des Mosquées (mont du Temple pour les juifs), dans la vieille ville de Jérusalem. Les répliques de cette parenthèse sécuritaire exceptionnelle n’ont pas fini de se faire sentir. Elle a fait suite à l’attaque perpétrée le 14 juillet au matin par trois Arabes israéliens, qui a causé la mort par balles de deux policiers. Les autorités israéliennes ont décidé de boucler l’esplanade des Mosquées et d’interdire la tenue de la prière du vendredi à la mosquée Al-Aqsa. Elles ont aussi imposé de nouvelles mesures de contrôle à deux des portes d’entrée, avec des portiques métalliques, qui suscitent la colère des représentants du culte musulman.
Conscients du contexte hautement inflammable, Benyamin Nétanyahou et Mahmoud Abbas se sont entretenus par téléphone dans les heures qui ont suivi l’attaque. Le président de l’Autorité palestinienne a condamné, sans ambiguïté, toute forme de violence. De son côté, le premier ministre israélien a assuré qu’il ne comptait pas remettre en question le statu quo qui régit la gestion et l’accès au site depuis des décennies. Il l’a répété à Paris, dimanche, aux journalistes israéliens, en marge de sa visite officielle. Une modification du statu quo « aurait des conséquences imprévisibles dans le monde et dans l’ordre régional », a-t-il dit. Ce n’est pourtant pas l’avis des représentants du Waqf – la fondation pieuse jordanienne administrant le site – dépossédés de leurs attributions pendant le week-end, qui dénoncent les initiatives unilatérales d’Israël.
Le 15 juillet, au lendemain de l’attaque, alors que l’esplanade des Mosquées était bouclée, la police a procédé à des fouilles dans les bâtiments. Selon les premiers éléments de l’enquête, les assaillants sont arrivés pour commettre leur crime, porte des Lions, en provenance de l’esplanade des Mosquées, où les armes auraient été cachées. Lors des fouilles, les policiers n’ont pas trouvé d’armes à feu ou d’explosifs, seulement quelques couteaux. Yoram Halevy, le chef de la police de Jérusalem, a assuré que l’opération s’était déroulée en coordination avec le Waqf. « Nos officiers ont retiré leurs chaussures avant d’entrer dans la mosquée afin de s’assurer qu’ils ne profanaient pas l’endroit », a-t-il expliqué.
Pour l’heure, on ne sait toujours pas où deux des trois assaillants ont été tués, après avoir été poursuivis par les policiers. Des coups de feu ont-ils été tirés à l’intérieur même de la mosquée ? Impossible de le préciser à cette heure, car les points les plus sensibles de l’enquête sont soumis à une interdiction de révélation publique imposée à la presse israélienne.
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