De nouveaux affrontements ont éclaté, jeudi 27 juillet, entre la police israélienne et les Palestiniens, sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, alors que des fidèles se sont rendus pour la première fois en deux semaines sur ce lieu saint hautement symbolique. Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d’une centaine de personnes blessées sur l’esplanade et aux alentours.
Les autorités politiques et religieuses avaient appelé dans la matinée les Palestiniens à retourner prier sur l’esplanade des Mosquées, à la suite de l’annonce par Israël du retrait de toutes les nouvelles mesures de sécurité qu’il avait mises en place aux entrées de ce site, après l’assassinat de deux policiers israéliens le 14 juillet. Les autorités musulmanes maintenaient depuis une dizaine de jours l’appel à boycotter l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam.
L’installation par Israël de détecteurs de métaux aux entrées de l’esplanade des Mosquées, le 16 juillet, avait engendré des tensions et des violences. Israël avait justifié ce dispositif par le fait que les assaillants avaient dissimulé des armes sur ce site et en étaient sortis pour mener leur attentat. Mais les musulmans palestiniens y avaient vu une tentative d’Israël d’affermir son contrôle sur ce site.
Au total, cinq Palestiniens ont été tués la semaine dernière au cours des affrontements qui ont éclaté après l’installation de ces détecteurs. Trois Israéliens ont également été tués pendant la même période par un Palestinien dans une colonie israélienne en Cisjordanie.
Jeudi, le ministère de la santé palestinien a fait état du décès d’une sixième personne. Mohammed Kanaan, 26 ans, avait été blessé, lundi, dans des heurts avec les forces israéliennes en Cisjordanie.
Vers de nouvelles mesures de sécurité
Le gouvernement jordanien a salué, jeudi, la décision israélienne de retirer son nouveau dispositif de sécurité sur l’esplanade des Mosquées comme « une étape vers l’apaisement ». Les entrées de l’esplanade où se trouve la mosquée Al-Aqsa et le dôme du Rocher sont contrôlés par Israël, qui l’appelle mont du Temple, le lieu le plus saint du judaïsme, mais elle est gérée par la Jordanie.
La Maison Blanche a, elle, loué « les efforts d’Israël pour assurer la sécurité tout en réduisant les tensions dans la région ».
De son côté, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait déjà salué mercredi la décision d’Israël de retirer les détecteurs de métaux, mais a jugé qu’elle n’était « pas suffisante ». Israël avait réagi en affirmant que « la seule démocratie réelle dans la région » n’avait pas de « leçons de morale » à recevoir du gouvernement turc « qui a envahi le nord de Chypre, réprime brutalement la minorité kurde et emprisonne des journalistes ».
Le gouvernement israélien compte toutefois remplacer les détecteurs de métaux par un autre système de repérage, « basé sur des technologies avancées », au grand dam des autorités musulmanes. Selon le quotidien israélien Haaretz, le gouvernement veut mettre en place un réseau de caméras de surveillance sophistiquées, reposant sur une technologie de reconnaissance biométrique.
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