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ISRAËL

Ari Harow, un ami de Netanyahou qui ne lui voulait pas du bien

L’ami et ancien chef de cabinet de Benjamin Netanyahou, Ari Harow, devenu témoin de l’accusation dans des enquêtes pour corruption, pourrait bien faire tomber le Premier ministre israélien. Portrait.

Ari Harow, l'ancien chef de cabinet de Benjamin Netanyahou, devant la justice.
Ari Harow, l'ancien chef de cabinet de Benjamin Netanyahou, devant la justice. Capture d'écran du compte Twitter de @radioshalom94_8
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On le dit taiseux et discret. Pourtant, Ari Harow, un fidèle parmi les fidèles de Benjamin Netanyahou, a signé le 4 août avec le parquet israélien un accord par lequel il accepte de devenir "témoin d’État" et ainsi livrer tout ce qu’il sait au sujet du Premier ministre. En échange de sa loquacité, l’homme, sous le coup d'une enquête depuis plus de deux ans pour des soupçons de corruption, abus de confiance, conflit d'intérêt et fraude, pourrait voir sa peine adoucie. Arrêté en 2015 à l'aéroport de Tel-Aviv à son retour de l'étranger, ses agissements présumés sont passibles d'une peine de prison.

>> À (re)lire sur France 24 : La menace d'une mise en examen pour corruption plane sur Benjamin Netanyahou

Deux enquêtes

Ses interrogatoires auraient déjà livré aux policiers un matériel précieux dans les deux dossiers qui concerneraient directement Netanyahou et qui font les titres des journaux depuis des mois. Un document de police, rendu public accidentellement selon la presse, est venu confirmer jeudi que ces investigations visaient des faits présumés de corruption, fraude et abus de confiance.

L'une des enquêtes repose sur le soupçon que Netanyahou aurait reçu, illégalement, des cadeaux de personnalités très riches, dont le milliardaire australien James Packer et un producteur à Hollywood, Arnon Milchan. La valeur totale de ces cadeaux a été chiffrée par les médias à des dizaines de milliers de dollars.

Une autre enquête cherche à déterminer s'il a essayé de conclure un accord secret avec le propriétaire du Yedioth Ahronoth pour obtenir une couverture positive de la part du journal conservateur, en échange de laquelle il aurait aidé à réduire les opérations du quotidien concurrent, Israel Hayom. Ce sont des enregistrements de conversations entre Netanyahou et le propriétaire du Yedioth, retrouvés sur le portable de Harow, qui ont éveillé la suspicion des policiers, selon la presse. Les médias ont souligné ces derniers jours le potentiel explosif des déclarations de cet ancien directeur du bureau puis chef de cabinet de Netanyahou.

L’homme de l’ombre

Harow était un proche confident et jouait quasiment le rôle de "ministre des Finances" des Netanyahou, écrit le quotidien Yedioth Ahronoth, généralement hostile au Premier ministre, citant une source proche du bureau de celui-ci.

Ce colon de Karnei Shomron, en Cisjordanie occupée, âgé de 44 ans, né à Los Angeles et installé en Israël avec ses parents à l’âge de 12 ans, était jusque-là inconnu du grand public. Élevé dans le milieu nationaliste religieux soutenant la colonisation des Territoires palestiniens, l’homme de l’ombre devient d’abord soldat d’élite dans la Brigade Golani, avant de faire sa carrière dans le sillage de Benjamin Netanyahou. Conseiller pour les relations extérieures en 2002, puis directeur des American Friends of the Likud (Les amis américains du Likoud, 2003-2006), le quadragénaire occupe une bonne place dans le "système Netanyahou" puisqu’il tient les cordons de la bourse pour les campagnes électorales du Likoud.

De la consécration à la chute

Entre 2014 et 2015, il accède au poste de directeur de cabinet. Parallèlement, l’Israélo-américain continue de gérer en sous-main son cabinet de consulting, H3 Global, qu’il a créé en 2010. Mais très vite, des accusations de trafic d’influence éclatent au grand jour. Il démissionne de son poste de chef de cabinet et prépare son procès. Sachant son inculpation inévitable, Ari Harow propose au parquet de devenir "témoin d’État" moyennant un aménagement de sa peine. Un retournement qui lui permet de convertir ses quatre ans de prison en six mois de travaux d’utilité sociale.

En attendant, Benjamin Nethanyahou, qui martelait publiquement que "les enquêteurs ne trouveront rien parce qu’il n’y a rien", se retrouve en délicate posture. Car le recours au statut de témoin, rarement utilisé par le parquet israélien, peut laisser penser qu’il peut détenir des informations fiables susceptibles de faire tomber le Premier ministre. Netanyahou serait alors contraint de présenter sa démission comme Ehoud Olmert en 2008. Ce dernier était tombé après les révélations d’une proche, Shoula Zaken, elle aussi entendue comme "témoin d’État".

 

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