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Autour des fraudeurs au carbone, ça sent le roussi

La carambouille du carbone 4/5. Samy Souied est tué par balle porte Maillot. Son entourage mène l’enquête, à Paris et en Israël. La situation se tend pour les fraudeurs partis trouver refuge et protection en Terre sainte.

Par  et

Publié le 17 août 2017 à 16h00, modifié le 18 août 2017 à 11h49

Temps de Lecture 11 min.

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Sur la place de la Porte-Maillot embouteillée, les phares des voitures et les lumières du Palais des congrès retardent la tombée du jour. Le temps est doux. Il est près de 20 heures, ce mardi 14 septembre 2010, et Samy Souied s’apprête à quitter les amis qu’il avait retrouvés devant le Palais. Un avion pour Israël l’attend.

Arrivé le matin même pour régler un différend financier avec Arnaud Mimran, il tient absolument à rentrer pour fêter Kippour à Herzliya, la banlieue huppée de Tel-Aviv où il réside depuis plusieurs années avec sa femme et ses quatre enfants.

Samy Souied est content, son vieux copain de Belleville, Miro Nahum, lui a apporté Paris-Turf, un journal qu’il ne trouve pas en Israël et qui va lui permettre de prendre les dernières nouvelles de la base du quinté. Il s’enquiert de la grippe de Manu Dahan, un voyou rencontré en prison qui se charge depuis quelques mois de sa sécurité et doit le conduire à l’aéroport.

Arnaud Mimran, son associé dans le CO2, arrive juste à temps pour remettre à Samy une bague qu’il lui avait promis de faire agrandir pour son épouse, avant de filer pour sa partie de poker hebdomadaire, avenue Montaigne.

Samy Souied, le petit gars de Belleville qui disait vouloir « monter et ne jamais descendre », a été assassiné.

Au moment où Arnaud s’approche de Samy pour lui tendre le bijou, deux hommes surgissent sur un scooter de grosse cylindrée. L’un d’eux descend à hauteur du petit groupe et tire sur Samy Souied avec une arme de poing munie d’un silencieux. Six balles l’atteignent, dont deux en plein cœur. Samy s’écroule contre une Mercedes garée en face de l’esplanade. La bague en or rose ornée d’une tête de mort roule à ses côtés.

La panique s’empare de la place. Manu Dahan tente de courir après le commando, qui s’enfuit à scooter vers le périphérique. Miro se penche vers son ami Samy. Très vite, les véhicules de secours puis la police arrivent sur les lieux. Leurs gyrophares illuminent à intervalles réguliers les visages des badauds agglutinés sur la place.

La nuit est tombée. Samy gît sur le dos entre deux voitures. Son polo Ralph Lauren bleu a été découpé pour pratiquer les premiers soins. En vain. A 23 h 35, le corps de Samy Souied quitte la porte Maillot pour l’institut médico-légal. Le petit gars de Belleville qui disait vouloir « monter et ne jamais descendre », a été assassiné. Un palier est franchi, rien ne sera plus comme avant.

300 000 euros dans le top-case

La police note qu’il porte au poignet une montre Audemars Piguet, modèle Barrichello, du nom du célèbre pilote de formule 1 brésilien. Une pièce à 90 000 euros. Autour de son cou, une chaîne avec une étoile de David. Dans les poches de son pantalon, une tablette de Xanax 0,50 mg entamée, un petit morceau de résine de cannabis, 1 800 shekels et 480 euros. Et dans le top-case du scooter de Miro Nahum, qui l’avait accompagné devant le Palais des congrès, 299 500 euros en billets de 500, 200 et 100 dissimulés dans deux sacs en plastique estampillés Paris Match.

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