Yair Netanyahou, fils du Premier ministre isréalien, a la parole facile

Pendant sa scolarité, Yair Netanyahou rêvait de devenir comédien. Il voulait même faire son service militaire, obligatoire en Israël, dans une troupe de théâtre. Mais il a finalement atterri dans l’unité porte-parole de l’armée israélienne. Ses trois ans de service terminés, il choisit de reprendre des études en relations internationales à Jérusalem.

Yair Netanyahou et son frère cadet Avner ont grandi dans l’ombre du pouvoir paternel. Cette situation a sûrement marqué le jeune garçon. Il s’est investi dans le mouvement étudiant du Likoud (le parti de droite que dirige son père), sans jamais en prendre les rênes.

C’est sur les réseaux sociaux qu’il se déchaîne désormais, multipliant les critiques véhémentes à l’égard des journalistes ou des organisations de gauche en Israël. Suite aux violences provoquées par le rassemblement d’extrême droite à Charlottesville aux Etats-Unis, le 12 août, il avait partagé sur sa page Facebook que la gauche était plus dangereuse pour son pays que les néonazis qui, eux, "appartiennent au passé".

Quelques jours auparavant, toujours sur son profil Facebook, il avait publié une violente diatribe contre le "think tank" israélien Molad, accusant ses membres d’"antisionistes". L’équipe éditoriale de Molad avait précédemment édité un article dénonçant le mode de vie de ce "fils national" vivant sur l’argent du contribuable israélien et appelant au boycott d’entreprises arabes en Israël. Suite au post du fils Netanyahou, Molad a entamé une action en justice contre celui-ci pour diffamation.

Depuis 2015, sa page personnelle Facebook est donc devenue son terrain d’expression favori. "Yair Netanyahou joue subtilement", observe Anat Ben-David, maître de conférences à l’université ouverte d’Israël, au laboratoire médias information. Sur son profil, il n’est pas directement identifiable puisqu’il apparaît sous la dénomination "Yair Hun". Par ailleurs, nul moyen de le demander en ami, de voir le nombre d’amis ou d’ajouter un commentaire. "Il utilise les privilèges de tout utilisateur privé, en termes de liberté de parole, mais pour y faire des commentaires d’ordre public", analyse Anat Ben-David.

Mais le jeune homme n’en reste pas là. Il aurait une grande influence sur son père et serait à l’origine de son récent virage très marqué à droite. Il a aussi fait recruter un de ses camarades de l’armée, Topaz Luk, au bureau du Premier ministre pour y être responsable des réseaux sociaux. Et depuis les élections législatives de 2015, sur le profil Twitter ou Facebook de M. Netanyahou, "les informations à caractère officiel ont laissé place à des commentaires plus personnels et plus agressifs, note Anat Ben-David. Notamment à l’égard de la presse israélienne".