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Yuval Noah Harari : « La technologie nous laisse le choix, à condition d’être imaginatifs »

L’homme du futur sera-t-il manufacturé, ou hacké par les machines ? L’historien israélien se penche avec son nouveau livre, « Homo deus », sur l’avenir de l’humanité.

Propos recueillis par 

Publié le 13 septembre 2017 à 15h49, modifié le 22 septembre 2017 à 11h33

Temps de Lecture 6 min.

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Spécialiste de l’histoire militaire et médiévale, Yuval Noah Harari est maître de conférences à l’Université hébraïque de Jérusalem. En 2014, sa fresque, Sapiens (Albin Michel), décrivant les moteurs du développement humain depuis la préhistoire, a connu un succès planétaire. Homo deus (Albin Michel), paru début septembre chez le même éditeur, est un exercice plus périlleux de prospective sur l’avenir anthropologique de nos sociétés.

Comment expliquez-vous que vos livres, qui s’intéressent au passé et à l’avenir de l’humanité, aient un tel succès ?

C’est sans doute de la chance, car il y a beaucoup de bons livres que personne ne lit. Mon mari et manageur, Itzik Yahav, y est également pour beaucoup. Mais c’est probablement aussi parce que je propose une vision globale des phénomènes. Les gens sont submergés par les informations nouvelles. Ils n’en veulent donc pas davantage, mais souhaitent que quelqu’un les structure. Je suis un peu comme Google et son moteur de recherche qui organisent la Toile !

Qu’est-ce qui conduit un historien à tenter de prédire l’avenir de l’humanité, comme vous le faites dans ce nouveau livre ?

Pour moi, l’histoire n’est pas simplement l’étude du passé, mais celle de la façon dont les sociétés et les cultures changent. Bien sûr, on se concentre sur le passé puisque nous disposons de données factuelles sur ces périodes. Mais l’idée est de parvenir à dire des choses sur le futur, sans toutefois le faire comme un prophète, car on ne peut pas prédire l’avenir. C’est du reste l’exercice auquel se livrent les économistes : ils étudient les crises financières, par exemple, pour nous éclairer sur les dangers et les conséquences de ces événements.

Comment voyez-vous l’avenir de l’humanité ?

Je décris deux grands scénarios, l’un appelé « techno-humanisme » et l’autre que j’ai baptisé « dataïsme », la religion des données. Tous deux combleront un vide après l’épuisement des idéologies et des religions actuelles.

Dans le premier scénario, les technologies, surtout la bio-ingénierie, seront mises au service de l’augmentation des capacités cognitives, émotionnelles ou physiques de l’homme. L’être humain sera alors une sorte de produit manufacturé comme un autre.

Dans le second scénario, l’homme devient de moins en moins important. L’autorité passera des humains aux algorithmes spécialisés en intelligence artificielle et en analyse des mégadonnées, collectées par une multitude de capteurs. Ce n’est pas une augmentation des capacités humaines, c’est un hacking de l’humanité par les machines. Les algorithmes seront capables de nous comprendre bien mieux que nous-mêmes. Entre les deux hypothèses, on peut avoir des scénarios où l’homme est augmenté par sa connexion avec des machines, devenant une espèce mi-humain, mi-robot.

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