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Pourquoi un départ du Tour d'Italie en Israël ?

Alberto Contador fait partie des ambassadeurs du départ du Giro 2018
Alberto Contador fait partie des ambassadeurs du départ du Giro 2018

En choisissant Israël pour le départ de l'édition 2018, le Giro est le premier Grand Tour à s'élancer hors d'Europe.

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Pour l'histoire

Il Giro d'Italia, créé après le Tour de France en 1909, prend un virage important en devenant le premier Grand Tour de l'Histoire à voir son grand départ prendre place en dehors de l'Europe. «On espère inspirer les autres, assume le directeur de l'épreuve Mauro Vegni. C'est important pour l'internationalisation du cyclisme. Avec le Giro, on aime raconter des histoires, comme on a raconté l'histoire de l'Italie avec celui du centenaire. On va même recommencer cette année avec la suite du parcours.»

A commencer par ce grand départ qui ne sera pas sans rappeler Gino «le pieux» Bartali. Le champion italien a été reconnu Juste parmi les nations en 2013 pour sa participation à un réseau de sauvetage des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. A travers la présence de sa petite-fille Gioia Bartali et de son neveu Giacomo Bertagni, il a été grandement salué lors de la présentation officielle ce lundi.

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Pour la diplomatie

«Ici, en Israël, nous sommes un mélange entre le très ancien et la culture moderne. Le croisement des trois religions abrahamiques. Et une population de plus de 100 nationalités différentes», insiste Sylvan Adams, homme d'affaires canadien qui a émigré en Israël et qui a persuadé les organisateurs du Giro. Reste que deux équipes actuelles du World Tour sont issues de pays qui ne reconnaissent pas Israël : Bahrain-Merida et UAE (Emirats Arabes Unis). «Les discussions sont en cours, et pour l'instant, nous n'avons pas eu de contestation de la part de ces équipes, assure Mauro Vegni. De toute façon, Israël est reconnu par l'UCI et par le CIO.» Le Giro pourrait là encore réussir un coup important, y compris par la présence de l'équipe continentale Israël Cycling Academy, fondée en 2015. Elle est une sérieuse candidate aux wild cards attribuées en janvier.

Pour les finances

Recevoir un Grand départ coûte cher pour la ville hôte : 4M€ pour Utrecht et le Tour de France 2016, 5M€ pour Düsseldorf en 2017. Pour Jérusalem et Israël, cela dépasserait les 12 M€, à cause des coûts de logistique et de sécurité. Est-il encore possible pour une ville italienne d'organiser le Giro ? Rome avait, par exemple, retiré sa candidature aux JO 2024 pour des raisons économiques. «Des villes italiennes étaient candidates, assure Mauro Vegni. Mais je leur donne rendez-vous l'année prochaine.»

Pour le développement du sport

Le football et le basket sont rois en Israël. Derrière, les autres disciplines ont du mal à exister, sauf certains événements comme le marathon de Jerusalem. Dans les rues, on se déplace beaucoup à vélo (souvent électriques) mais 95% de la population ignore ce qu'est le Giro. Ce serait un énorme élan pour le cyclisme israélien dont l'équipe continentale vient de disputer deux courses World Tour, Québec et Montréal. Un vélodrome est en construction à Tel Aviv, avec livraison prévue en 2018.

Le Giro 2018 sera à suivre sur la chaîne L'Equipe

publié le 18 septembre 2017 à 17h18 mis à jour le 18 septembre 2017 à 17h37
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