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Attaque à New York : le suspect planifiait son attentat « depuis plusieurs semaines »

Le chef adjoint de la police, John Miller, a affirmé mercredi qu’une note manuscrite en arabe mentionnant l’organisation djihadiste Etat islamique a été retrouvée dans la voiture du suspect.

Le Monde avec AFP

Publié le 31 octobre 2017 à 21h52, modifié le 01 novembre 2017 à 22h14

Temps de Lecture 4 min.

Huit personnes ont été tuées et onze autres blessées par le conducteur d’une camionnette, mardi 31 octobre dans l’après-midi à Manhattan, dans ce que le maire de New York, Bill de Blasio, a qualifié d’« acte terroriste ».

L’attaque a eu lieu alors que la ville et l’ensemble du pays s’apprêtaient à célébrer Halloween. La 44parade prévue pour l’occasion à quelques pâtés de maisons plus au nord a été maintenue, avec des mesures renforcées de sécurité. Le président, Donald Trump, a en outre ordonné un renforcement du contrôle des étrangers voulant entrer aux Etats-Unis.

  • Que s’est-il passé ?

Vers 15 heures, heure locale, un homme à bord d’une camionnette blanche (louée à une grande enseigne de bricolage) s’engage à contresens sur une piste cyclable du sud de Manhattan et y reste sur près d’un kilomètre. Il percute plusieurs personnes et un bus scolaire où se trouvaient deux adultes et deux enfants. Le conducteur sort alors du véhicule en possession de deux armes factices, hurlant « Allahou akbar » (« Dieu est grand », en arabe).

Des policiers lui tirent dessus pour l’arrêter. L’homme est touché à l’abdomen, il a été interrogé sur son lit d’hôpital.

Le bus scolaire touché par l’attaque à la camionnette, mardi 31 octobre, à New York.
  • Quel est le bilan de l’attaque ?

Six personnes sont mortes sur les lieux, et deux autres à l’hôpital, a précisé le chef des pompiers de New York, James Leonard. Onze autres ont été gravement blessées mais elles ne sont pas en danger de mort, a-t-il ajouté.

Cinq Argentins font partie des tués. Les victimes, originaires de Rosario, « formaient un groupe d’amis qui fêtaient le 30anniversaire de la fin de leurs études à l’Ecole polytechnique », a précisé le ministère des affaires étrangères argentin dans un communiqué. Une ressortissante belge est également morte ; elle visitait New York avec sa sœur et sa mère, a précisé le ministre des affaires étrangères belge, Didier Reynders.

  • Que sait-on du suspect ?

Le gouverneur de l’Etat de New York a confirmé mercredi l’identité du suspect, Sayfullo Saipov, un Ouzbek de 29 ans arrivé légalement aux Etats-Unis en 2010. C’est un « lâche perverti lié à l’EI et [qui] s’est radicalisé » aux Etats-Unis, a affirmé le gouverneur. Une note manuscrite en arabe citant l’organisation Etat islamique a été retrouvée à l’intérieur du véhicule, ont annoncé mercredi les autorités.

Le chef adjoint de la police, John Miller, a annoncé mercredi que le suspect avait préparé son attaque depuis « plusieurs semaines », mais que le FBI n’avait jamais enquêté sur lui. Le parquet fédéral de Manhattan a annoncé son inculpation pour soutien à une organisation terroriste étrangère et violence et destruction de véhicules.

Sayfullo Saipov aurait d’abord vécu dans l’Ohio, état industriel de l’est du pays. A Cincinnati, une famille originaire comme lui d’Ouzbekistan, l’aurait alors accueilli. Il a été décrit comme quelqu’un de calme et travailleur par un membre de cette famille, cité par le Cincinnati Enquirer.

La plate-forme américaine de voitures avec chauffeur (VTC) Uber a dit dans un communiqué que le suspect avait travaillé pour elle pendant au moins six mois, réalisant plus de 1 400 courses.

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Le New York Times, citant également la famille qui l’avait accueilli, écrit qu’il a ensuite rejoint Fort Myers, en Floride, et qu’il a travaillé comme routier. Son permis de conduire est de Floride (il avait une adresse dans la ville de Tampa), mais il vivrait dans le New Jersey, à proximité de New York, selon plusieurs médias. C’est là qu’il aurait loué la camionnette utilisée pour l’attaque.

Capture d’écran vidéo montrant le suspect courant dans la rue après l’attaque, à New York, le 31 octobre.
  • Premières réactions

« C’est un jour très douloureux pour notre ville, a déclaré M. De Blasio lors d’une conférence de presse. « New York est un symbole international de liberté et de démocratie, a commenté le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo. Cela fait aussi de nous une cible pour ceux qui s’opposent à ces concepts. » « Nos pensées et nos prières vont à ceux touchés » par cet attentat, a dit la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Face à l’attaque de New York, Donald Trump, président commentateur

Le président américain, Donald Trump, a évoqué mercredi la possibilité d’envoyer le suspect dans la prison cubaine de Guantanamo, ouverte en 2002, et où les prisonniers sont soustraits à la convention de Genève. « Absolument, c’est quelque chose que j’examinerais », a déclaré M. Trump, interrogé sur cette éventualité.

Dans la soirée de mardi, M. Trump a ordonné un renforcement du programme de contrôle des étrangers voulant entrer aux Etats-Unis. « Être politiquement correct, c’est bien mais pas pour ça ! », a-t-il justifié. Il a appelé à mettre fin au système d’attribution à la loterie des célèbres cartes vertes.

De l’autre côté du pays, une minute de silence a été observée par les 55 000 spectateurs du sixième match des World Series à Los Angeles. Le maire de New York, Bill de Blasio, a par ailleurs annoncé mercredi que le marathon prévu dimanche serait maintenu.

  • Une attaque à proximité du World Trade Center, symbole du terrorisme à New York

Le 11 septembre 2001 reste l’attentat le plus meurtrier jamais commis sur le sol américain (2 996 morts) ; il avait touché notamment les deux plus hautes tours du World Trade Center, dans le sud de Manhattan, à 500 mètres de l’attaque de mardi.

La dernière attaque djihadiste à New York date du 17 septembre 2016, lorsqu’un jeune Américain d’origine afghane, Ahmad Rahimi, avait posé deux bombes dans le quartier huppé de Chelsea. Une seule a explosé, faisant une trentaine de blessés légers. Rahimi, qui avait également posé des bombes dans le New Jersey, a été récemment reconnu coupable par un jury populaire à l’issue d’un procès de deux semaines, et attend désormais sa sentence. Il risque la prison à perpétuité.

Le Monde avec AFP

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