Quand des manuels scolaires palestiniens promeuvent le martyre: la Belgique impliquée
Les élèves sont exposés à une "culture de la haine", dit le rapport d'un institut de recherche israélien.
- Publié le 08-11-2017 à 17h02
Radicalisation généralisée, appel au martyre, promotion de la haine et du djihad… Les derniers manuels scolaires officiels palestiniens composent un tableau on ne peut plus noir. C’est du moins le portrait qu’en brosse l’institut de recherche israélien Impact-se, après avoir passé au crible les manuels publiés depuis l’an dernier par l’Autorité palestinienne. Ceux-ci concernent quelque 1,2 million d’élèves du primaire et du secondaire de tous les territoires palestiniens (Cisjordanie, bande de Gaza et Jérusalem-est).
D’après cet organisme, les manuels issus de cette première refonte intégrale des programmes scolaires depuis 2000 sont "considérablement pires" que ceux de 2000, date de la première publication des programmes suite aux Accords d’Oslo en 1993.
"La notion de martyre apparaît à travers toutes les matières, des langues à la littérature, des maths à la physique. Chaque matière est utilisée afin de pousser cet argument en avant", relève Marcus Sheff, le directeur général de Impact-se (Institute for Monitoring Peace and Cultural Tolerance in School Education).
D’après ce responsable, les exemples choisis dans les manuels palestiniens traduisent à dessein "des appels aux élèves à se suicider" pour la cause palestinienne, ce qui peut avoir, dit-il, "une profonde influence sur la psyché d’un enfant". "Franchement, c’est de la maltraitance infantile", ajoute-t-il.
Un caractère religieux renforcé
L’autre aspect préoccupant dans le rapport de cet institut de recherche, est le "caractère religieux renforcé des programmes", pas seulement dans le cours de religion mais dans d’autres matières. "On voit des idées religieuses négatives, comme la glorification de la guerre et du djihad justifié par l’islam", prétend le patron d’Impact-se, venu présenter les conclusions de son rapport à Bruxelles.
Cet organisme, qui se présente comme indépendant, est spécialisé dans l’analyse des programmes scolaires du Maghreb et du Moyen-Orient. Comme d’autres dans le même créneau, il utilise une méthodologie basée sur les critères de l’Unesco pour l’éducation à la paix et à la tolérance. Une méthode qui a fait ses preuves pour analyser l’image que les programmes scolaires d’autres pays, arabes en l’occurrence, véhiculent de l’Etat d’Israël. Et aussi pour faire pression sur les différents gouvernements qui financent lesdits programmes scolaires.
La Belgique impliquée
De fait, Impact-se présente son rapport dans les principaux pays européens qui financent directement l’éducation de l’Autorité palestinienne. La Belgique contribue, via son agence de développement, à ce financement, parmi d’autres programmes favorisant l’édification d’un futur Etat palestinien. Et d’après M. Sheff, la Belgique, qui a suspendu le financement de deux écoles palestiniennes le mois dernier après les révélations sur le changement de nom d’un établissement près de Hébron, devrait aussi réagir, s’agissant des manuels scolaires. Contacté par "La Libre", le cabinet des Affaires étrangères, dont dépend la Coopération, n’était pas disponible.
Ce qui manque cruellement dans les manuels palestiniens, précise encore M. Sheff, ce sont les explications sur les faits. "Israël et les Palestiniens sont allés à Oslo et se sont mutuellement reconnus. Cela n’apparaît pas dans le programme scolaire de l’Autorité palestinienne", souligne-t-il. De même, la paix n’apparaît pas du tout en tant que concept politique pouvant mettre fin au conflit entre Israël et Palestiniens. Cela donne l’impression que celle-ci "ne peut donc être gagnée que par la violence et le sacrifice".
Parmi les rares points positifs relevés dans les manuels palestiniens, "il y a le respect des autres, mais en interne en quelque sorte puisqu’il se rapporte aux professeurs, aux parents, à la police, aux autorités. Il est aussi fait référence à la corruption, pour la première fois. Mais ces aspects sont tellement éclipsés par les points négatifs"…