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Défense

Et si le char Leclerc renaissait de ses cendres en Inde?

Le char français, dont la production a été arrêtée en 2007, pourrait participer à une compétition géante pour 1.770 engins en Inde. Avec un avantage majeur : contrairement au Leopard allemand, à l'Abrams américain et au Merkava israélien, il respecte tous les critères demandés.

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Un char Leclerc

Le char du français Nexter, dont la production a été arrêtée en 2007, correspond parfaitement aux critères d’un possible contrat de 1.770 engins en Inde. A l’inverse des Leopard allemand, Abrams américain et Merkava israélien. 

SALEH AL-OBEIDI / AFP

Le char Leclerc va-t-il renaître de ses cendres en Inde ? Le char du français Nexter, dont le dernier exemplaire est sorti de ligne d’assemblage en 2007, voit en tout cas s’ouvrir compétition géante en Inde où il a un très beau coup à jouer. Delhi a publié le 8 novembre un RFI (Request for Information) pour un programme baptisé Future Ready Combat Vehicle (FRCV), dans lequel le ministère indien de la défense détaille un projet d’acquisition de 1.770 chars pour remplacer les vieux engins russes T-72 à l’horizon 2025-2027. Ces chars seraient basés sur un design étranger, mais produits en Inde dans le cadre de la politique de "Make in India" du premier ministre Narendra Modi, avec au moins 40% de contenu local. Selon les termes du RFI, l’appel d’offres définitif (RFP, Request for Proposal), pourrait être lancé dès mi-2018.

Si cette compétition peut intéresser Nexter, c’est que le document indien dresse un portrait-robot très proche de son Leclerc. Ce dernier, en service dans les armées de terre française et émirienne, coche a priori toutes les cases : vitesse, armement, cadence de tir, autonomie, protection et survivabilité, mais aussi et surtout les exigences de masse (55 tonnes, l’Inde demandant 50 tonnes avec une tolérance de plus ou moins 15%). Le respect de ce dernier critère est un avantage essentiel, puisque trois des concurrents les plus sérieux du char français ne passent pas la rampe : le Leopard allemand (KMW), le M1 Abrams américain (General Dynamics) et le Merkava israélien. Atteignant ou dépassant les 60 tonnes, il sont trop lourds par rapport à la demande indienne.

Concurrence russe, ukrainienne et coréenne

De quoi imposer le Leclerc comme un candidat crédible. Mi-novembre, un officiel de l’armée de terre indienne citait même nommément le char français comme référence possible pour le contrat FRCV, aux côtés de trois concurrents : "L’armée de terre veut un char similaire au T-14 Armata russe, au Oplot ukrainien, au Leclerc français et au K2 Black Panther sud-coréen", détaillait cet officiel sous couvert d’anonymat. Appel du pied ? Interrogé par Challenges, Nexter se refuse à tout commentaire.

Nexter a jusqu’au 20 décembre pour répondre à la demande d’information indienne. S’il se lance dans la bagarre, la route vers un contrat en bonne et due forme s’annonce longue et périlleuse. Un, l’Inde est spécialiste des procédures d’acquisition sans fin, comme le fameux contrat de chasseurs MMRCA, monument de complexité qui avait finalement été annulé au profit de l’achat de 36 Rafale sur étagère. Deux, la concurrence reste forte, même en l’absence du trio infernal Leopard-Abrams-Merkava : le T-14 Armata russe s’annonce notamment comme un concurrent redoutable. Trois, le respect du "Make in India" est un art difficile : la recherche et le travail avec des partenaires et sous-traitants locaux s’avérant souvent effroyablement complexe, et le dosage de transfert de technologie plutôt subtil.

Le Caesar aussi en piste

Cette compétition n’est pas la seule à intéresser le groupe français. Celui-ci est aussi en lice pour deux énormes contrats avec Delhi. Le premier, "qui pourrait être le contrat du siècle en matière d’artillerie", selon les termes du PDG de Nexter Stéphane Mayer en mars 2016, porte sur 1.400 canons de 155 millimètres tractés. L’autre compétition porte sur 800 canons montés sur camions, compétition sur laquelle Nexter propose son Caesar. Un contrat maousse également, quand on sait que la France n’a que 77 Caesar. A 5,5 millions d’euros le canon, le contrat pourrait atteindre 4,4 milliards d’euros. A condition, comme toujours en Inde, de ne pas être trop pressé…

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