L'Iran "ne tolèrera pas" la "violation" de Trump sur Jérusalem

Le président iranien Hassan Rohani a affirmé mercredi que son pays ne tolérerait pas la décision que doit prendre son homologue américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

AFP
L'Iran "ne tolèrera pas" la "violation" de Trump sur Jérusalem
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Le président iranien Hassan Rohani a affirmé mercredi que son pays ne tolérerait pas la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël. Le président américain Donald Trump va reconnaître mercredi Jérusalem comme capitale d'Israël, rompant avec des décennies de diplomatie américaine et internationale malgré les mises en garde de toutes parts contre le risque d'une flambée de violences.

Dans un entretien téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, M. Rohani a déploré une décision américaine "illégitime, provocatrice et très dangereuse", selon des propos relayés sur le site du gouvernement.

Lors de cet échange, le président iranien s'est engagé à participer à un sommet extraordinaire de l'Organisation de coopération islamique (OCI) le 13 décembre à Istanbul convoqué par le président turc pour élaborer une réponse unifiée face aux derniers développements.

L'Iran "ne tolérera pas une violation des lieux saints musulmans", a indiqué par ailleurs M. Rohani lors d'un discours devant des responsables à Téhéran, en référence à l'annonce prochaine de M. Trump.

"Les musulmans doivent être unis face à ce grand complot", a-t-il ajouté devant des responsables politiques et religieux de plusieurs pays musulmans réunis dans la capitale iranienne.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui s'est exprimé plus tôt, a lui vu dans la décision américaine un geste désespéré, fruit de l'"incompétence" des Etats-Unis. "Le monde islamique s'opposera assurément à ce complot", a-t-il déclaré.

Depuis la révolution islamique de 1979, le soutien à la cause palestinienne et l'opposition à Israël sont deux éléments centraux de la diplomatie iranienne.

Les mises en garde, y compris celle du pape François, ont afflué mercredi à l'adresse de M. Trump.

Toute reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël est un casus belli pour les dirigeants palestiniens, qui revendiquent Jérusalem-Est, occupée puis annexée par Israël, comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

La communauté internationale n'a jamais reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël et considère Jérusalem-Est comme un territoire occupé. Israël proclame tout Jérusalem, Ouest et Est, comme sa capitale "éternelle et indivisible".

L'ONU a répété mercredi que le statut de la ville devait être négocié entre Israéliens et Palestiniens.

Trump "est très engagé en faveur du processus de paix" israélo-palestinien, assure Tillerson

Le ministre américain des Affaires étrangères Rex Tillerson a assuré que le président Donald Trump, qui va reconnaître mercredi Jérusalem comme la capitale d'Israël, était "très engagé en faveur du processus de paix" israélo-palestinien.

"Le président (Trump) est très engagé en faveur du processus de paix au Proche-Orient", a assuré M. Tillerson lors d'une conférence de presse au siège de l'Otan à Bruxelles.

"Nous continuons de croire qu'il y a une très bonne opportunité de faire la paix et le président a une équipe qui est totalement dédiée à cela", a insisté le chef de la diplomatie américaine.

Cette équipe censée relancer les pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens, au point mort depuis 2014, est dirigée par le gendre de Donald Trump, Jared Kushner.

Elle "a travaillé avec beaucoup de diligence sur de nouvelles approches du processus de paix, ils ont discrètement eu de nombreux contacts dans la région autour de ce processus" et "travaillé dur", a décrit M. Tillerson, assurant qu'il avait été sollicité pour donner "des conseils" sur les questions les plus "difficiles".

Israël considère la Ville sainte comme sa capitale et les Palestiniens veulent en faire la capitale de leur futur Etat.

Dans un discours attendu à 18H00 GMT, M. Trump "reconnaîtra Jérusalem comme la capitale d'Israël", a indiqué un responsable de l'administration sous couvert d'anonymat, mettant en avant la "reconnaissance d'une réalité" à la fois historique et contemporaine.

Ce revirement dans la politique étrangère américaine est une promesse de campagne de M. Trump et va à l'encontre d'une décennie de prudence américaine sur ce dossier.

Les dirigeants de la région, dont le président palestinien Mahmoud Abbas, le président turc Recep Tayyip Erdogan ou le roi Salmane d'Arabie saoudite, ont multiplié les mises en garde, prédisant que cette décision risquait de provoquer une flambée de violences.

Un haut conseiller de M. Abbas, Nabil Chaath, a déjà prévenu mardi Donald Trump que toute reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem -- occupée et annexée par Israël - comme capitale de l'Etat hébreu signifierait la fin de l'effort mené par l'administration américaine pour relancer la paix.

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