A picture taken on December 6, 2017 shows a giant US flag screened alongside Israel's national flag by the Jerusalem municipality on the walls of the old city. US President Donald Trump recognized the disputed city of Jerusalem as Israel's capital on December 6, 2017, and kicked off the process of relocating the US embassy there from Tel Aviv. The old city lies in the eastern part of Jerusalem which was under Jordanian control from Israel's creation in 1948 until Israeli forces captured it during the 1967 Six-Day War, and Israel later annexed it in a move not recognised by the international community. / AFP / Ahmad GHARABLI

Statut de Jérusalem, en direct : « Le fatalisme a saisi depuis longtemps les Palestiniens »

Les Palestiniens doutaient déjà, avant la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, de « l’impartialité des Etats-Unis comme médiateur dans les négociations de paix ».

  • Donald Trump a pris une décision historique en reconnaissant Jérusalem comme la capitale d'Israël.
  • Les mises en garde, allant du Proche-Orient en passant par l'Europe et même le pape François, affluaient pourtant mercredi à l'adresse du président américain.
  • La décision du président américain risque d’embraser le Proche-Orient, de fragiliser ses alliés arabes régionaux et de compromettre ses propres efforts de médiation entre Israël et l’Autorité palestinienne.
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Le Monde le 06 décembre à 23h39
La France est-elle prête à saisir le Conseil de sécurité de l'ONU?

-PASCAL D.
 
Huit pays, dont quatre européens, deux sud-américains et deux africains, ont demandé mercredi une réunion d'urgence du Conseil de sécurité. "Les missions de Bolivie, d'Egypte, de France, d'Italie, du Sénégal, de Suède, du Royaume-Uni et d'Uruguay demandent à la présidence" japonaise du Conseil de sécurité "d'organiser une réunion d'urgence du Conseil, avec un exposé du secrétaire général, avant la fin de la semaine", indique un communiqué de la mission suédoise. Le Conseil de sécurité de l'ONU compte 15 membres.
Le Monde le 06 décembre à 22h29
Cette annonce fracassante et surprise est-elle une diversion de plus de Trump pour détourner l'attention des investigations de plus en plus génantes du procureur spécial ?

-FrenchyEve
 
Voici la réponse de Gilles Paris, notre correspondant à Washington : 
 
Cette lecture n'est pas la plus probable. D'une part parce que Donald Trump était obligé d'agir à ce moment précis de l'année. Comme tous ses prédécesseurs, il devait se prononcer sur l'application de la loi voté en 1995 par le Congrès obligeant l'administration à transférer l'ambassade à Jérusalem. Ensuite parce que sa décision a été précédée par des consultations avec les alliés des Etats-Unis, qui ont débuté bien avant le dernier rebondissement de l'enquête « russe . Enfin, Donald Trump a enregistré deux succès ces derniers jours, sur la réforme fiscale et sur son décret anti-immigration. Il ne manque pas d'opportunités pour attirer l'attention du public américain sur d'autres sujets que les investigations du procureur spécial.   
Le Monde le 06 décembre à 22h26
 
L'Union européenne « exprime sa sérieuse préoccupation »

 

« L'Union européenne exprime sa sérieuse préoccupation à propos de l'annonce aujourd'hui du président des Etats-Unis Donald Trump sur Jérusalem et les répercussions que cela peut avoir sur les perspectives de paix », a affirmé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. « L'UE appelle tous les acteurs sur le terrain et dans la région à faire preuve de calme et de retenue afin d'éviter toute escalade », a-t-elle ajouté, assurant que l'Europe « se tenait prête à s'engager » dans le processus de négociation qu'elle juge nécessaire pour résoudre la question du statut de Jérusalem. 

Le Monde le 06 décembre à 22h21
Vos questions
Comment se fait-il que ce soit les US qui nomment la capitale d'Israël et pourquoi cette décision s'applique ?

-raphmoro
 
Voici les éclaircissements de Gilles Paris, notre correspondant à Washington: 
 
Les Etats-Unis n'ont pas « nommé » Jérusalem capitale d'Israël. Ils ont reconnu cette ville comme la capitale d'Israël, ce qui est autre chose. Le Congrès américain avait voté une loi en ce sens en 1995 dont l'application était bloquée par les présidents jusqu'à aujourd'hui.
 
Il s'agit d'un cas très particulier qui tient au fait que, lorsque les Etats-Unis ont reconnu Israël aussitôt après la proclamation d'indépendance, le corpus juridique international se limitait à la résolution 181 des Nations unies (jamais appliquée) qui prévoyait la création d'un Etat juif et d'un Etat arabe.  
 
La ville de Jérusalem, revendiquée comme lieu saint par trois religions monothéistes, faisait l'objet d'un traitement particulier, le Corpus separatum, et devait être placée sous supervision internationale pour garantir le libre accès à ces lieux saints. C'est pour cette raison que les pays étrangers ont installé leurs ambassades à Tel-Aviv en attendant la résolution du conflit israélo-arabe, puis israélo-palestinien. D'autant qu'après la conquête de la partie orientale de Jérusalem après la guerre de 1967, et son annexion unilatérale, Israël a proclamé la ville « capitale éternelle et unifiée ».
 
De nouvelles résolutions des Nations unies (242, puis 338) ayant exclu la reconnaissance de toute la conquête territoriale par la force, les pays étrangers ne pouvaient pas déplacer leur ambassade sans cautionner ce coup de force. Donald Trump a contourné la difficulté en ne définissant pas les limites géographiques de Jérusalem et en évoquant des négociations à ce sujet qui pourraient en théorie permettre que les Palestiniens installent leur capitale dans la partie orientale, même si Israël le refuse avec la plus grande force.    
Le Monde le 06 décembre à 22h02
Emmanuel Macron a déclaré que la France désapprouvait la décision de Donald Trump, et réaffirmé son soutien pour une solution à deux Etats, Israël et la Palestine.
Le Monde le 06 décembre à 21h41
Vos questions
Quel serait le risque de voir une nouvelle vague de violence de type "intifada" suite à cette décision américaine ?

-Nico16
 
Voici la réponse de Piotr Smolar, notre correspondant à Jérusalem :
 
Personne n'a de certitude sur la volonté de mobilisation des Palestiniens contre la décision américaine. On en saura sans doute davantage vendredi, après la grande prière hebdomadaire. La colère et la déception sont partagées par tous, mais il est clair qu'il n'y aura pas de retrait de cette décision. Une sorte de fatalisme a saisi depuis longtemps les Palestiniens, qui se sentent abandonnés et doutaient bien avant ce jour de l'impartialité des Etats-Unis comme médiateur dans les négociations de paix.
 
Quant à d'éventuelles violences, on n'est jamais à l'abri d'actions individuelles isolées. Mais aucune faction n'y a appelé aujourd'hui. Au contraire, elles prétendent afficher un front uni et s'engager avec plus de zèle sur la voie de la réconciliation nationale, entre Fatah et Hamas, pour que la bande de Gaza passe véritablement sous le contrôle de l'Autorité palestinienne. Sur ce point, des intentions aux actes, il reste encore une longue distance. 
Le Monde le 06 décembre à 21h15
Vos questions
Mis à part que cette décision vient d'une promesse de campagne, pourquoi Donald Trump a-t-il pris une telle decision? Quels sont les intérêts du Président américain (électorale, géopolitique,...)Merci pour ce live

-Doudv
 
Voici la réponse de Gilles Paris, notre correspondant à Washington :
 
Donald Trump a expliqué que la stratégie adoptée par ses prédécesseurs avait échoué et il a milité pour « de nouvelles approches », sans les détailler. On ne peut donc avancer que des hypothèses. 
 
On sait que cette question de Jérusalem est très sensible pour l'électoral des chrétiens évangéliques qui le soutient massivement (au contraire de l'électorat juif). J'ai pu le constater mardi soir au cours d'un meeting politique dans l'Alabama. Lorsque l'ancien conseiller stratégique du président, Stephen Bannon, a mentionné le sujet, la salle s'est littéralement embrasée. Cependant, cet électorat est déjà très attaché à Donald Trump, ce dernier n'avait pas besoin de retremper sa confiance.
 
On a pu constater aussi que Donald Trump cherche toujours à s'opposer à ses prédécesseurs, à opposer leurs paroles et son action. Cette reconnaissance en fait une nouvelle fois l'illustration.
 
Ce qui trouble, cependant, et qui explique sans doute la réprobation générale, c'est qu'elle n'est pas accompagnée par une demande de contrepartie, du moins pour l'instant, alors qu'on sait que l'administration est déjà bien plus proche du gouvernement israélien que de l'Autorité palestinienne. La faiblesse voire l'absence de réaction américaine concernant les annonces de construction dans les colonies israéliennes en Cisjordanie le rappelle.  
Le Monde le 06 décembre à 21h12
Sur le terrain
 
Le ministre des affaires étrangères égyptien condamne une « violation des résolutions internationales » : 
 
Hélène Sallon, journaliste du Monde envoyée spéciale au Caire, analyse les réactions égyptiennes : 
 
Le ministre des affaires étrangères, Sameh Shoukry, a condamné « une violation des résolutions internationales » sur le statut de Jérusalem. Une réunion d’urgence a été convoquée samedi à la Ligue arabe, qui siège au Caire. Mardi, le président Sissi avait déjà mis en garde, au téléphone, Donald Trump du risque de « compliquer la situation dans la région en introduisant des mesures qui affaiblissent les chances de parvenir à la paix au Moyen-Orient ». Cette décision pourrait saboter les efforts pour une relance du processus de paix israélo-palestinien, dossier dans lequel l’Egypte s’est investie. Ses services de renseignement ont joué un rôle essentiel dans la réconciliation interpalestinienne entre le Fatah et le Hamas, signée le 12 octobre au Caire. 
Le Monde le 06 décembre à 21h12
Sur « Le Monde.fr »

 

Retrouvez l'analyse de Gilles Paris, notre correspondant à Washington :

 

Statut de Jérusalem : Donald Trump contente Israël sans détailler sa vision de la paix

Dénonçant l’échec de la stratégie des administrations précédentes, le président américain n’a pas évoqué la revendication palestinienne sur la partie orientale de la ville.
 
Ce flou entretenu volontairement, ajouté au rappel des concessions que les deux parties doivent faire pour espérer parvenir à une paix durable, et à la mention de la solution des deux Etats, vise à laisser une chance au processus de paix auquel est attelé son gendre, Jared Kushner, et pour lequel il a souhaité la mobilisation des pays arabes alliés aux Etats-Unis. « Les Etats-Unis restent déterminés à faciliter un accord de paix acceptable pour les deux parties », a affirmé le président américain.
Le Monde le 06 décembre à 21h05
Benjamin Barthe, notre correspondant dans la région, analyse la réaction des pays arabes, « pris au piège de leur alliance avec Washington » :
 
Les dirigeants arabes sont pris au piège de leur alliance avec Washington. L’Egypte et l’Arabie saoudite, les deux pays les plus importants de la région, qui avaient des relations exécrables avec Barack Obama, ont accueilli Donald Trump à bras ouverts. Ils ont noué des relations très proches avec le président américain, qui, comme ils l’espéraient, a pris le contre-pied de son prédécesseur sur beaucoup de sujets.
 
Abdel Fattah Al-Sissi, le président égyptien, a besoin de l’aide financière des Etats-Unis pour redresser son économie et équiper son armée, en lutte contre les djihadistes dans le Sinaï. Il a besoin de la couverture politique de Trump pour faire oublier ses atteintes, massives, aux droits de l’homme, un sujet qui l’avait brouillé avec Obama. Le roi Salman d’Arabie saoudite et son fils, l’omniprésent prince héritier Mohamed Ben Salman, dit MBS, de même que le chef de file des Emirats arabes unis, Mohamed Ben Zayed Al-Nahyan, ont besoin du soutien américain pour endiguer « l’expansionnisme » iranien au Proche-Orient, leur obsession numéro un.  
 
L’accord sur le nucléaire iranien signé par Barack Oabama avait été vécu comme un lâchage traumatisant dans les palais de Riyad et d’Abou Dhabi. Dans le cadre de son plan de diversification de l'économie saoudienne, MBS a par ailleurs lancé des méga-chantiers, de plusieurs centaines de milliards de dollars, qui nécessitent l'appui des Etats-Unis.
 
Dans le cas des monarchies du Golfe, il y a un dernier facteur à mentionner : leur rapprochement, de moins en moins discret, avec Israël, pour des raisons non seulement stratégiques (leur hostilité commune à l’Iran), mais aussi économiques (échange de technologies, etc.) et diplomatiques (c’est une manière très efficace de s’attirer les bonnes grâces de Washington et de se voir décerner le label très payant d’« Etat arabe modéré »).
 
Pour toutes ces raisons, passées les protestations d’usage, l’Egypte comme l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis devraient tourner la page ou du moins fermer les yeux. En tant que gardienne de l’orthodoxie musulmane sunnite, l’Arabie saoudite aurait pourtant de bonnes raisons de se dresser contre la décision de M. Trump. Pareil pour l’Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe, soutien de longue date de l’Autorité palestinienne. Mais les calculs politiques devraient l’emporter sur la solidarité avec les Palestiniens.
 
« Les Palestiniens n'ont jamais été aussi seuls, soupire l'intellectuel libanais Elias Khoury. Ils n'ont plus d'alliés internationaux depuis la chute de l'URSS et ils n'ont plus d'alliés régionaux. Ils doivent repenser radicalement leur stratégie. L'idée des deux Etats est morte. Il faut réinventer la Palestine. 
Le Monde le 06 décembre à 21h04
Sur le terrain
 
Sur les réseaux sociaux les insultes fusent contre Donald Trump, et les critiques contre les dirigeants arabes abondent, observe Hélène Sallon, journaliste du Monde envoyée spéciale au Caire, en Egypte : 
 
C’est sur les réseaux sociaux que la colère s’exprime. La cause palestinienne et le statut de Jérusalem continuent d’avoir une résonance en Egypte. Bien que Sadate ait signé la paix avec Israël en 1979, une majorité de la population est opposée à la normalisation avec l’Etat hébreu.
 
Sous le mot-clé « Jérusalem, capitale de la Palestine », les insultes fusent contre Donald Trump et les critiques abondent contre les dirigeants arabes qui courtisent le dirigeant américain : le Saoudien Mohamed Ben Salman, l’Emirien Mohamed Ben Zayed et le président Sissi. Des députés de gauche, minoritaires au Parlement égyptien, ont appelé au boycott des produits américains en réaction à ce « crime historique ».
 
Le grand imam d'Al-Azhar, la plus haute institution sunnite d'Egypte, a rejeté la décision du président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. "La décision du président américain nie les droits des Palestiniens et des Arabes sur leur ville sainte. Elle ignore les sentiments de plus de 1,5 milliard de musulmans et de millions d'Arabes chrétiens qui ont un lien avec les églises et les monastères de Jérusalem", a déclaré le cheikh Ahmed El-Tayyeb dans un communiqué.
Mardi, le pope Tawadros II, qui dirige l'église copte orthodoxe d'Egypte, avait lui aussi adressé une mise en garde au président Trump contre une décision qui risque de déstabiliser toute la région. 
 
 
Le Monde le 06 décembre à 20h55
Sur « Le Monde.fr »
Après l’annonce de Donald Trump, les autorités israéliennes et palestiniennes ont vivement réagi. 
Le Monde le 06 décembre à 20h53
Sur le terrain
Dans les rues du Caire personne ne regardait le discours de Donald Trump raconte Hélène Sallon, journaliste spécialiste du Moyen-Orient :
 
Dans les rues du Caire, personne ne s’est arrêté regarder le discours du président américain Donald Trump. La politique, même régionale, n’est plus une chose que l’on discute hors du cercle proche depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah Al-Sissi. Dans les cafés, les télévisions passent le match de foot entre les clubs d’Ahly et d’Assiout. Aucun appel à manifester n’a pour le moment été lancé. Interdites depuis 2014, les manifestations peuvent valoir plusieurs années de prison.
 
 
Le Monde le 06 décembre à 20h52
Vos questions
Bonsoir, il est possible que Trump se soit assuré avant sa décision de ne pas se trouver isolé sur la scène internationale. On vient de voir une réaction critique des français, des britanniques... Mais est il vraisemblable que d'autres pays emboîtent le pas aux US dans leur déménagement d'ambassade, voire dans leur reconnaissance de Jérusalem?

-chtiniko
 
Voici la réponse de Gilles Paris, notre correspondant à Washington :
 
Le président des Etats-Unis avait préparé le terrain, lundi et mardi, et il avait suscité déjà un mouvement de réprobation qui est confirmé ce mercredi. En privilégiant une voie unilatérale, Donald Trump ne facilite pas la création d'une dynamique, même si on peut évidemment imaginer que de petits pays courtisés avec insistance par Israël, notamment dans la perspective des rotations au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, profitent de l'occasion pour en faire de même.
 
Il est cependant improbable que les voix qui comptent dans la région et pour ce dossier changent de position. On a pu constater par ailleurs que le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris a été sans conséquences. Il a surtout traduit un isolement américain, qui n'est d'ailleurs pas de nature à inquiéter Donald Trump. 
Le Monde le 06 décembre à 20h45
La Jordanie dénonce une "violation du droit international"
 
Le gouvernement de Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem, a dénoncé comme "une violation du droit international et de la charte des Nations unies" l'annonce faite par Donald Trump. Il a affirmé que le droit international et la charte de l'ONU "soulignent que le statut de Jérusalem doit être décidé via des négociations, et considère toutes les mesures unilatérales visant à imposer des réalités nouvelles sur le terrain comme nulles et non avenues".
Le Monde le 06 décembre à 20h38
Pour notre correspondant à Jérusalem, Piotr Smolar, Trump n'écarte pas l'idée de Jérusalem capitale pour deux Etats : 
Le Monde le 06 décembre à 20h34

Notre correspondant dans la région, Benjamin Barthe, souligne qu'il s'agit d'un « moment très cruel pour le monde arabe », qui est « divisé ». Voici son analyse : 

 

C’est un moment très cruel pour le monde arabe, un moment de cristallisation de son impuissance, un moment qui jette une lumière crue sur son incapacité totale à peser sur le cours de son histoire. Jérusalem, c’est la terre et le ciel, le profane et le sacré, le politique et le religieux. Pour les Arabes, c’est un symbole extrêmement puissant, qui parle autant aux musulmans et aux chrétiens parmi eux qu’aux non-croyants.

Les chefs d’Etat arabes vont bien sûr protester, ils ont d’ailleurs déjà commencé à le faire. On peut s’attendre à une réunion d’urgence de la Ligue arabe, qui se conclura sur un communiqué vraisemblablement très critique de la décision de Donald Trump. Il y a aura peut-être aussi des manifestations de colère dans les grandes capitales arabes. La cause palestinienne va retrouver quelque temps la centralité qu’elle a perdue depuis le début des soulèvements arabes en 2011.

Mais à moins que les Palestiniens eux-mêmes se soulèvent et que leur exemple fasse boule de neige, il est probable que l’attention de la région se détournera assez vite de Jérusalem. Les dirigeants arabes sont trop dépendants de Washington et leur peuple trop accaparé par des drames plus immédiats pour offrir une résistance efficace à Donald Trump. L’urgence pour un Yéménite, ce n’est pas Jérusalem, mais c’est de nourrir ses enfants, alors que la famine menace le pays. Pour un Syrien, c’est de survivre aux bombardements du régime Assad. Pour un Irakien, c’est de reconstruire sa maison, rasée dans l’offensive contre l’Etat islamique. Divisés, désespérés, les Arabes n’ont plus les moyens de se battre pour Jérusalem.

Le Monde le 06 décembre à 20h26
Réactions
 
Mahmoud Abbas : « Les Etats-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix​» 
 
Jérusalem est la « capitale éternelle de l'Etat de Palestine », a déclaré Mahmoud Abbas. Le président palestinien a également affirmé mercredi que les Etats-Unis ne pouvaient plus jouer leur rôle historique d'intermédiaire de la paix.
« Par ces décisions déplorables, les Etats-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix et proclament qu'ils abandonnent le rôle de sponsor du processus de paix qu'ils ont joué au cours des dernières décennies », a-t-il ajouté à la télévision palestinienne.
Le Monde le 06 décembre à 20h18
 
Le secrétaire général de l'ONU dénonce une décision « unilatérale »
 
 
La réaction de l'ONU n'a pas tardé. Son secrétaire général, Antonio Guterres, a souligné qu'il n'y avait « pas d'alternative à une solution à deux Etats ».
 
"Je me suis toujours opposé aux mesures unilatérales susceptibles de compromettre le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Le statut de Jérusalem est un problème qui doit être résolu à travers des négociations directes entre les deux parties, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU, et en prenant en compte les préoccupations légitimes des Palestiniens et des Israéliens. Dans ce moment de grande inquiétude, je veux être clair : il n'y a pas d'alternative à une solution à deux Etats. Il n'y a pas de plan B.
Le Monde le 06 décembre à 20h18
Réactions
 
La Turquie juge la décision des Etats-Unis « irresponsable »
 
"Nous condamnons la déclaration irresponsable de l'administration américaine (...) cette décision est contraire au droit international et aux résolutions de l'ONU"
 
Réaction du ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, sur Twitter.
 
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