En visite à Bruxelles, Netanyahou dit croire que les Etats européens déménageront leur ambassade à Jérusalem

Vincent Braun
En visite à Bruxelles, Netanyahou dit croire que les Etats européens déménageront leur ambassade à Jérusalem
©AFP

La neige a marqué de son empreinte la visite de Benjamin Netanyahou, ce lundi à Bruxelles. Froide et éclair comme une glissade. La poudreuse aura d’ailleurs offert une raison toute trouvée à l’annulation de la rencontre prévue entre le Premier ministre israélien - craignant sans doute de rester bloqué dans la capitale de l’Union - et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Convié depuis plusieurs semaines à un échange informel avec les ministres des Affaires étrangères de l’Union en marge leur réunion mensuelle, M. Netanyahou était attendu au tournant sur la question de Jérusalem, cinq jours à peine après l’annonce de Donald Trump de reconnaître la Ville sainte comme capitale d’Israël. Une reconnaissance américaine unilatérale controversée, largement désapprouvée dans le monde mais qui ravit l’Etat hébreu au point que M. Netanyahou déclare lundi à Bruxelles qu’elle "rend possible la paix car reconnaître la réalité est la substance de la paix".

Il a ensuite formulé l’espoir que les Etats de l’Union européenne suivent la voie ouverte par les Etats-Unis et transfèrent prochainement leur ambassade de Tel Aviv à Jérusalem. "Je pense que tous les Etats européens, ou la plupart, déménageront leurs ambassades à Jérusalem, reconnaîtront Jérusalem comme la capitale d’Israël et s’engageront de manière énergique avec nous pour la sécurité, la prospérité et la paix", a insisté le président du Conseil des ministres israélien, au côté de la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

Une politique préjudiciable à l’Europe

Celle-ci a pourtant répété son désaccord avec la position américaine. "Nous pensons que la seule solution réaliste au conflit entre Israël et la Palestine est basée sur deux Etats, avec Jérusalem comme capitale des deux Etats, suivant les frontières de 1967. Ceci est notre position consolidée et nous continuerons de respecter le consensus international jusqu’à ce que le statut de la ville soit résolu par la négociation", a expliqué Mme Mogherini.

Il fallait davantage que les rigueurs de la météo et les convictions du dirigeant israélien pour décourager les quelques centaines de représentants et sympathisants d’organisations non gouvernementales venus dénoncer la présence à Bruxelles de Benjamin Netanyahou et la "politique israélienne d’occupation et de colonisation des territoires palestiniens". Une politique préjudiciable pour l’Europe, l’Association belgo-palestinienne (ABP) soulignant que ces politiques menées par Israël ont détruit pour 1,2 million d’euros de projets humanitaires financés par l’UE dans les territoires palestiniens.

Retour à la violence

Le retour au pays de M. Netanyahou s’est accompagné lundi en fin de journée d’une reprise des hostilités dans le secteur de la bande de Gaza. Israël a riposté à une roquette tirée par un groupe armé palestinien vers Israël. Depuis l’annonce américaine, mercredi, des heurts dans les territoires palestiniens ont coûté la vie à quatre Palestiniens et font un millier de blessés.

Un retour à la violence sur fond d’un nouvel échec du transfert du pouvoir entre le Hamas et l’Autorité palestinienne. Promis ce 10 décembre, après avoir déjà été reporté, ce transfert est le fruit de l’accord de réconciliation signé il y a deux mois au Caire entre les factions palestiniennes.

Au Caire, le président russe Vladimir Poutine a, lui, appelé à "une reprise immédiate des négociations directes israélo-palestiniennes sur tous les sujets disputés, y compris le statut de Jérusalem", selon une traduction officielle simultanée en arabe de ses propos en russe.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...