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Gabon : deux Danois blessés au couteau à Libreville

L’auteur de l’attaque a dit agir en « représailles aux attaques des Etats-Unis contre les musulmans » et à « la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël ».

Le Monde avec AFP

Publié le 16 décembre 2017 à 22h20, modifié le 17 décembre 2017 à 14h52

Temps de Lecture 3 min.

Deux ressortissants danois ont été blessés, dont l’un gravement, samedi 16 décembre à Libreville dans une attaque au couteau perpétrée par un Nigérien disant agir « en représailles à la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël », une attaque inédite dans ce petit pays d’Afrique centrale.

Les deux hommes, en reportage au Gabon pour la chaîne de télévision américaine National Geographic, ont été poignardés alors qu’ils faisaient des achats au « village artisanal », un lieu habituellement fréquenté par les touristes, a annoncé le ministre de la défense à la télévision nationale, Etienne Massard. « Selon les premiers témoignages recueillis sur place, l’auteur de l’agression, un Nigérien de 53 ans, aurait commis son acte en criant Allah Akbar [Dieu est le plus grand]. Il a été interpellé sur le champ », a expliqué M. Massard.

« Résidant habituellement au Gabon depuis dix-neuf ans », l’assaillant, « dans ses premières déclarations, a dit avoir agi en représailles aux attaques des Etats-Unis contre les musulmans et à la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël ». L’auteur des faits a été identifié comme étant nommé Arouna Adamou, selon le ministre.

Soins intensifs

Les deux victimes ont été hospitalisées dans une clinique de Libreville et l’un d’eux est dans un état grave et en soins intensifs, a précisé le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, Alain-Claude Bilie By Nze. « Il y aura des suites très rapidement. Nos services sont mobilisés », a-t-il assuré. « Au regard de la gravité des faits, une enquête judiciaire a été immédiatement ouverte sous la direction du parquet de Libreville » pour savoir si cette attaque « relève d’un acte isolé ou concerté », a ajouté le ministre de la défense, qui a appelé « les populations à rester prudentes et à éviter les amalgames ».

A Copenhague, le ministère des affaires étrangères a confirmé dans un communiqué que deux ressortissants danois avaient été « blessés au Gabon », sans autre information.

Aucune précision n’a été donnée sur la profession des deux victimes, dont on ignore s’ils sont journalistes ou techniciens, et leur lien exact avec la chaîne National Geographic.

« Lâche et ignoble »

« Face à cet acte lâche, abominable et ignoble, le gouvernement tient à assurer les populations que le Gabon ne saurait être le théâtre d’agissements contraires à notre mode de vivre ensemble et attentatoires à la paix sociale », a ajouté M. Massard. « Tout sera mis en œuvre pour que l’auteur et ses éventuels complices soient sanctionnés avec la dernière vigueur qu’autorise la loi », a-t-il conclu.

En début de soirée, quelques heures après les faits, le « village artisanal » était fermé dans un centre-ville calme comme à l’ordinaire. L’endroit accueille quotidiennement des dizaines d’Occidentaux, pour la plupart des touristes de passage au Gabon. On y trouve souvenirs africains, statuettes, objets divers et autres colifichets, dans des échoppes tenues essentiellement par des ressortissants d’Afrique de l’Ouest.

Petit pays francophone d’Afrique centrale avec une population d’environ 1,8 million d’habitants, le Gabon n’avait encore jamais connu ce genre d’attaque djihadiste dirigée contre des Occidentaux, nombreux à vivre sur place.

Faible insécurité

Les derniers attentats du genre avaient eu lieu en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, en Afrique de l’Ouest, mais jamais si proche de l’équateur dans cette partie du continent. Au Cameroun, voisin du Gabon, des attaques des islamistes de Boko Haram sont restées cantonnées à l’extrême nord frontalier du Nigeria. En Afrique de l’est, en revanche, de telles attaques – meurtrières – ont été perpétrées au Kenya et en Ouganda, mais en lien avec la problématique des shebabs en Somalie voisine.

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Au Gabon, ancienne colonie française, les Français, près de 10 000, constituent l’essentiel de la communauté expatriée occidentale. Ils fréquentent avec les Gabonais de la classe moyenne et aisée les supermarchés, restaurants et discothèques dans de nombreux quartiers animés de la capitale Libreville, où l’insécurité est faible.

De nombreux migrants originaires des pays voisins ou d’Afrique de l’Ouest vivent au Gabon, pays pétrolier relativement prospère dont les richesses attirent dans la région. Beaucoup de ces migrants sont de confession musulmane : Nigérians, Maliens, Sénégalais, Guinéens ou encore Mauritaniens. Ils vivent souvent au quotidien de petits boulots, comme main-d’œuvre peu qualifiée, chauffeurs de taxis et boutiquiers dans les quartiers.

La coexistence avec les Gabonais se passe relativement bien mais la présence de ces nombreux migrants suscite parfois l’hostilité alors que la question migratoire reste très sensible politiquement et que de nombreux clandestins sont installés dans le pays.

Le Monde avec AFP

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