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Statut de Jérusalem : les Etats-Unis isolés lors d’un vote à l’ONU

L’approbation de 14 des 15 membres du Conseil de sécurité à une résolution condamnant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par les Etats-Unis est un camouflet pour Washington.

Le Monde avec AFP

Publié le 18 décembre 2017 à 20h25, modifié le 18 décembre 2017 à 20h51

Temps de Lecture 3 min.

La mise au vote lundi d’une résolution condamnant la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël « est une insulte et un camouflet que nous n’oublierons pas », a affirmé l’ambassadrice américaine à l’ONU.

Les Etats-Unis ont mis lundi 18 décembre leur veto à une résolution de l’ONU condamnant leur reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d’Israël, dont l’approbation par leurs quatorze partenaires au Conseil de sécurité représente un camouflet pour Washington.

Le vote de quatorze des quinze membres du Conseil de sécurité, dont la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni (les deux plus proches alliés européens des Etats-Unis), a été vivement dénoncé par l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley.

« C’est une insulte et un camouflet que nous n’oublierons pas », a lancé la diplomate. Nikki Haley n’a pas précisé si les Etats-Unis pourraient prendre des mesures de rétorsion contre les pays ayant voté le texte ou accentuer leur volonté de moins participer au financement de l’ONU, dont ils sont les premiers contributeurs.

Présenté par l’Egypte, qui a dénoncé les « graves répercussions » de la décision américaine, le texte réclamait que la décision annoncée il y a une dizaine de jours par le président républicain Donald Trump soit révoquée. La reconnaissance a déclenché la colère des Palestiniens, des manifestations dans le monde musulman et une réprobation quasi unanime de la communauté internationale.

Le statut de Jérusalem « doit être résolu par la négociation », soulignait le texte, évoquant de « profonds regrets concernant les récentes décisions sur Jérusalem », sans toutefois mentionner les Etats-Unis. Il affirmait que « toute décision ou action visant à altérer le caractère, le statut ou la composition démographique » de Jérusalem « n’a pas de force légale, est nulle et non avenue et devait être révoquée ».

Israël applaudit le vote américain

Le veto américain a été salué par Israël. « Merci madame l’ambassadrice Haley » et « président Trump », « vous avez allumé une bougie de vérité », « dissipé les ténèbres », a réagi sur Twitter le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

Pendant une semaine, la rédaction du texte a donné lieu à d’intenses négociations, parfois lors de réceptions ou au bar de l’ONU, entre la représentation diplomatique palestinienne, ayant rang d’observateur, et plusieurs pays arabes ou européens.

L’objectif était vraiment « d’avoir quatorze votes pour » faire face aux Etats-Unis, ont expliqué des diplomates. Pour cela, certaines ardeurs des Palestiniens à un premier texte plus fort et datant du 11 décembre, qui citait nommément les Etats-Unis, avaient dû être refrénées.

Avec ce processus, même sanctionné au final par un veto, il s’agissait aussi de faire pression sur l’administration américaine et ses futures discussions avec les deux parties afin que les droits des Palestiniens soient davantage pris en compte, selon les mêmes sources. Il fallait enfin souligner que les Etats-Unis bafouaient une série de résolutions sur le conflit au Proche-Orient.

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Avant le vote, Nikki Haley avait accusé les Nations unies d’avoir fait « obstacle » à la recherche d’un accord de paix. Le 8 décembre, deux jours après l’annonce américaine sur Jérusalem, le Conseil de sécurité avait déjà montré l’isolement des Etats-Unis lors d’une réunion convoquée en urgence. Tous leurs partenaires avaient critiqué la reconnaissance américaine avec plus ou moins de vigueur.

Après le vote lundi, les Palestiniens ont annoncé leur volonté de demander un autre scrutin à l’Assemblée générale de l’ONU (193 pays). A la différence du Conseil de sécurité, il n’y a pas dans cette enceinte de droit de veto et ses textes sont sans valeur contraignante.

Les Palestiniens jugent le veto américain « inacceptable »

La France et le Royaume-Uni ont rappelé lundi que Jérusalem était « une clé » pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant en paix côte à côte.

La France et le Royaume-Uni ont rappelé lundi que Jérusalem était « une clé » pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant en paix côte à côte. « Sans accord sur Jérusalem, il n’y aura pas d’accord de paix », a fait valoir l’ambassadeur français, François Delattre, rappelant le « consensus international » sur « une solution à deux Etats ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Statut de Jérusalem : fragile unité de l’UE face à Nétanyahou

Il faudrait être « fou » pour laisser les Etats-Unis jouer à nouveau les médiateurs de paix, a de son côté affirmé le président palestinien Mahmoud Abbas, qui boycottera une visite cette semaine au Proche-Orient du vice-président américain Mike Pence. Les Palestiniens ont jugé « inacceptable » le veto américain.

Israël a annexé la partie orientale de Jérusalem, dont elle a pris le contrôle pendant la guerre de 1967, puis voté une loi faisant de la Ville sainte sa capitale « indivisible ». Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale et les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur Etat.

Le Monde avec AFP

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