Sans s’être consultés, des touristes français sortent les uns après les autres sur les terrasses de leur chambre au Ngorongoro Serena Safari Lodge, en Tanzanie, pour admirer le lever du jour sur l’Afrique. Les vastes bords du cratère et du lac Makat se révèlent, alors que les chants des oiseaux rivalisent de grâce. Au petit-déjeuner, on espère : « J’ai hâte d’y être. Vous pensez qu’on va descendre tout en bas ? Et qu’il y aura des lions ? »
Les lions sont bien là, mais aussi les gazelles, les hippopotames et les zèbres, les grues royales et une immense colonie de flamants roses. Les animaux offrent leurs déambulations aux photographes amateurs. L’après-midi, quand un éléphant solitaire passe à deux mètres de la voiture, ses défenses immaculées et son allure souveraine imposent le silence.
Un safari en Tanzanie ? Pas seulement. Cette journée africaine n’est qu’une des neuf escales d’un voyage autour du monde. « C’est mon deuxième, nous dit l’une des participantes. Je suis revenue parce que les pays visités ne sont pas les mêmes que ceux de l’an passé. » Mais pourquoi voir le monde si vite ? « J’ai tellement travaillé dans ma vie que j’ai l’impression d’avoir pris du retard. Je n’ai pas le temps de m’occuper moi-même de tout organiser. Là c’est simple, et si j’aime particulièrement un pays, j’y reviendrai. »
Une passion française
Le site Internet parle du « voyage d’une vie ». Vendre du rêve, c’est l’ambition de cette croisière aérienne autour du globe imaginée par l’agence de voyage Safrans du monde. Signe des temps, les offres de ce type se multiplient. Outre TMR – concurrent de Safrans du monde, qui proposera en 2018 son 43e tour du monde –, les trois grandes alliances aériennes internationales (Skyteam, Star Alliance et Oneworld) proposent chacune un « Round the World Ticket » à ceux qui veulent voir le monde en une seule fois.
De quel tour s’agit-il exactement ? De Phileas Fogg au skippeur François Gabart, le tour du monde est une passion française. Jules Verne en imagina un limité à l’hémisphère Nord, qui ne frôlait l’équateur qu’à Singapour, et qui partait de Londres vers l’Orient. François Gabart et son bateau se sont pliés aux océans. Il a navigué presque entièrement dans l’hémisphère Sud et son projet n’était pas exactement touristique.
Pourquoi voir le monde si vite ? « J’ai tellement travaillé dans la vie que j’ai l’impression d’avoir pris du retard. Là, c’est simple, et si j’aime un pays, j’y reviendrai », confie l’une des 70 passagers.
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