La romancière israélienne Ronit Matalon est morte jeudi 28 décembre à 58 ans des suites d’un cancer. Le quotidien Haaretz, pour lequel elle avait travaillé plusieurs années, a annoncé sa disparition.
Le chef de l’Etat israélien, Reuven Rivlin, a déploré dans un communiqué la disparition d’une « auteure merveilleuse, dont la voix originale et déterminée a contribué à la culture israélienne ». Elle était l’une des figures majeures de la littérature israélienne contemporaine, se définissait comme « féministe », et son œuvre est enseignée depuis 2014 dans le cadre du baccalauréat de lettres israélien.
Née en 1959 à Gnei Tikva, dans une famille originaire d’Egypte, elle a travaillé comme journaliste pour Haaretz, où elle couvrait la bande de Gaza et la Cisjordanie entre 1987 et 1993. Elle avait remporté en 2009 le prix de la Fondation Bernstein, qui récompense les auteurs d’expression hébraïque, pour son roman Le Bruit de nos pas (Stock, 2012).
« Régime d’apartheid »
Dans un long entretien au Monde, en janvier 2016, elle dénonçait le « régime d’apartheid » dans lequel son pays était, selon elle, entré.
« Ce qui m’inquiète le plus, c’est le fait que ces deux dernières années j’ai commencé à avoir peur d’exprimer mes idées. Ce qui se passe à l’intérieur de la société israélienne me fait plus peur que les couteaux. Plus que des coups de couteau, j’ai peur que l’on ne perde notre démocratie. Et je ne suis pas la seule. Nous commençons à nous méfier les uns des autres. »
La romancière s’exprimait à propos des séries d’attaques au couteau menées par des Palestiniens, dont Israël était la cible régulière, et du climat qui en découlait dans son pays. Ses propos avaient alors été critiqués en Israël.
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