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Alain Soral, la PME rentable de l’extrême droite, malgré les procès

L’idéologue d’extrême droite, plusieurs fois condamné, comparaît mercredi pour diffusion d’une caricature antisémite.

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Publié le 24 janvier 2018 à 10h31, modifié le 24 janvier 2018 à 11h25

Temps de Lecture 5 min.

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Sur le photomontage figure Emmanuel Macron, portant un brassard nazi où le symbole du dollar remplace la croix gammée. Derrière lui, les visages de l’entrepreneur franco-israélien Patrick Drahi, du banquier britannique Jacob Rothschild et de l’essayiste français Jacques Attali, sur fond de drapeaux américain et israélien. Le tout accompagné d’un slogan « En marche vers le chaos mondial ». En novembre 2017, l’image antisémite relayée sur le compte Twitter du syndicaliste Gérard Filoche avait suscité l’indignation d’une partie de la classe politique et provoqué l’exclusion de ce dernier du Parti socialiste, dont il était membre depuis 1994.

C’est le même photomontage qui vaut à l’idéologue Alain Soral de comparaître, mercredi 24 janvier, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour avoir « directement provoqué à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». C’est en effet sur le site Egalité et réconciliation (E&R) animé par cet homme de 59 ans qui se définit lui-même comme un « national-socialiste français » qu’était parue pour la première fois l’image imprudemment relayée par Gérard Filoche.

Blousons de cuir et barbes taillées

Caricatures antisémites, injures racistes, « blagues » négationnistes, c’est presque devenu une habitude de voir Alain Soral devant les tribunaux. Il y comparaît très régulièrement, en personne ou représenté par son avocat, Damien Viguier, pour diffamation, apologie de crime contre l’humanité ou provocation à la haine raciale, sans que ses multiples condamnations ne l’aient jamais, jusqu’ici, incité à modifier les publications sur son site, fondé en 2007. Bien au contraire. A chacun de ses procès, une petite troupe de militants – blousons de cuir et barbes taillées – l’accompagne pendant qu’un « reporter » d’E&R filme avocats et plaignants et recueille complaisamment les protestations de celui qui s’affirme comme un « dissident ».

Sur son site, Soral publie photos et méchantes caricatures des avocats et présidents d’association qui l’attaquent – Licra, MRAP, SOS-Racisme, association des Fils et filles de déportés – ainsi que la longue liste de ses condamnations, sans toujours parvenir à la mettre à jour : « Le total des sommes demandées par les parties adverses s’élève à ce jour à 243 581 euros, auxquelles il faut ajouter trois mois de prison ferme et neuf mois de prison avec sursis », note-t-il ainsi en arrêtant sa comptabilité au mois de septembre 2017 – année où il a comparu à une demi-douzaine de procès, tous perdus ou en appel.

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