Crash d'un F16 israélien et d'un hélicoptère turc après des raids en Syrie: Deux militaires turcs tués (Notre résumé)

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Crash d'un F16 israélien après des raids: L'Iran accuse Israël de "mensonges"
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EN BREF

  • Dans la nuit de vendredi à samedi, Israël intercepte un drone présenté comme iranien au-dessus de son territoire. L'appareil aurait été lancé de Syrie.
  • Israël riposte et vise des "cibles iraniennes" en Syrie. C'est la première fois qu'Israël affirme cibler des "cibles iraniennes" sur le territoire syrien.
  • La Syrie riposte et touche plusieurs F-16 israéliens. Un pilote est gravement blessé. Son avion s'est écrasé sur le territoire israélien.
  • Samedi, l'Iran accuse Israël de "mensonges" et souligne le droit de la Syrie à la "légitime défense".
  • Erdogan annonce qu'un hélicoptère turc a été abattu, mais le lien avec l'opération n'est pas avéré.
  • Plusieurs pays réagissent, dont Moscou : "Mettre en danger la vie des soldats russes en Syrie est "inacceptable"".
  • Le Premier ministre turc annonce que deux militaires turcs ont été tués par la chute de l'hélicoptère.

Début des tensions dans la nuit

Un avion de combat F16 israélien s'est écrasé en Israël et l'un des pilotes a été gravement blessé samedi, après avoir essuyé des tirs de la défense anti-aérienne syrienne lors de frappes contre des "cibles iraniennes" en Syrie voisine. Le F16 est tombé dans le nord du territoire israélien, mais un porte-parole de l'armée n'a pas précisé si l'appareil avait été effectivement touché par les tirs antiaériens ou s'il était tombé à la suite d'un incident technique.

Néanmoins c'est la première fois que l'armée israélienne dit ouvertement avoir pris pour cible des "cibles iraniennes" en Syrie depuis le début en 2011 de la guerre chez le voisin syrien, où l'Iran aide militairement le régime de Bachar al-Assad.

Les hostilités semblaient se poursuivre. L'agence officielle syrienne Sana a rapporté que la défense anti-aérienne avait repoussé quelques heures plus tard une nouvelle attaque de l'armée de l'air israélienne près de la capitale Damas.

L'accès de fièvre a commencé dans la nuit avec l'interception par l'armée israélienne d'un drone présenté comme iranien au-dessus de son territoire.

Crash d'un F16 israélien et d'un hélicoptère turc après des raids en Syrie: Deux militaires turcs tués (Notre résumé)
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"Un hélicoptère de combat a procédé à l'interception réussi d'un appareil sans pilote qui avait été lancé de Syrie et est entré en Israël", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué. "En représailles, l'armée a visé des cibles iraniennes en Syrie".

L'armée a ensuite précisé qu'elle avait visé des éléments du système de lancement de l'appareil sans pilote.

Les avions israéliens ont alors essuyé "de multiples tirs de missiles anti-aériens", a-t-elle dit. Les pilotes de l'un des avions ont dû s'éjecter et sont retombés en territoire israélien, où ils ont été emmenés à l'hôpital. L'un d'eux est gravement blessé.

Leur avion s'est écrasé dans la région de la vallée de Jezreel, à l'est de la ville de Haïfa, dans le nord d'Israël, selon la police.

Selon l'agence officielle syrienne Sana, la première attaque aérienne israélienne a visé une base militaire dans le centre du pays. Plusieurs avions israéliens ont été touchés, a-t-elle affirmé.

Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane, les raids israéliens ont visé des cibles dans l'est de la province de Homs (centre), dans une région où sont présents, a-t-il dit, des forces iraniennes et des membres du Hezbollah libanais pro-iranien.

L'armée israélienne a prévenu qu'elle considérait "l'attaque iranienne et la riposte syrienne comme une violation grave de la souveraineté israélienne". Elle surveille la situation "et est totalement prête à de nouvelles actions, en fonction de son évaluation de la situation et des nécessités".

"L'Iran est responsable de cette grave violation de la souveraineté israélienne", a tweeté le porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus.

Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël suit avec la plus grande attention l'évolution de la situation chez son voisin, veillant à ne pas être aspiré dans le conflit tout en frappant ponctuellement des positions du régime syrien ou des convois d'armes à destination du Hezbollah, sa bête noire, en fonction de ce qu'il présente comme ses intérêts.

Israël et la Syrie restent officiellement en état de guerre depuis des dizaines d'années. Les relations sont d'autant plus tendues que le régime syrien est soutenu par le Hezbollah et l'Iran.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'a cessé au cours des derniers mois de mettre en garde contre l'expansion de l'Iran dans la région, et de prévenir vigoureusement qu'Israël ne permettrait pas que la présence iranienne en Syrie menace ses intérêts.

M. Netanyahu s'emploie ardemment à pousser la Russie, autre acteur du conflit et allié du régime syrien et de l'Iran, à contenir les agissements de la République islamique iranienne.

Lors d'entretiens à Moscou le mois dernier, M. Netanyahu avait souligné le "danger" de voir l'Iran prendre pied militairement en Syrie et y produire des armes de précision.

"Nous n'accepterons aucun des deux et nous agirons en fonction de nos besoins", avait-il dit après sa rencontre avec le président Vladimir Poutine.

Mardi, il s'était rendu avec des membres de son gouvernement sur le plateau du Golan syrien occupé par Israël pour un briefing de sécurité. "Nous sommes pour la paix, mais nous sommes prêts à tous les scénarios et nous ne conseillons à personne de nous chercher", avait-il averti.

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L'Iran a accusé samedi Israël de "mensonges"

L'Iran a accusé samedi Israël de "mensonges" et souligné le droit de la Syrie à la "légitime défense", en riposte à des raids israéliens lancés après l'interception selon l'Etat hébreu d'un drone présenté comme iranien. "Les allégations à propos du survol d'un drone iranien sont trop ridicules", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi.

"Pour couvrir ses crimes dans la région, les dirigeants israéliens recourent à des mensonges contre les autres pays", a-t-il ajouté. "La Syrie a le droit à la légitime défense" face à Israël.

L'Iran est l'ennemi juré d'Israël et soutient militairement le régime syrien de Bachar al-Assad dans la guerre qui ravage depuis 2011 la Syrie, pays voisin de l'Etat hébreu.

Israël a affirmé avoir mené le matin des attaques aériennes d'envergure en Syrie, frappant des cibles militaires syriennes mais aussi "iraniennes" après avoir intercepté dans la nuit un drone lancé de Syrie et présenté comme iranien.

La défense anti-aérienne syrienne a tiré en direction des avions israéliens.

Un avion de combat F16 s'est écrasé en Israël après avoir essuyé des tirs de la DCA syrienne, a indiqué l'armée israélienne sans qu'il apparaisse clairement si l'appareil a été touché ou s'il est tombé en raison d'une défaillance technique ou humaine.

Un hélicoptère militaire turc abattu lors d'une opération en Syrie, deux militaires turcs tués

Deux militaires turcs ont été tués lorsqu'un hélicoptère s'est écrasé au cours de l'offensive militaire d'Ankara contre les milices kurdes dans le nord de la Syrie, a indiqué le Premier ministre turc, Binali Yildirim. "A ce stade, nous pouvons dire que l'un des deux hélicoptères s'est écrasé. Nous avons deux martyrs. Nous ne disposons pas d'éléments démontrant que cela résulte d'une intervention extérieure", a précisé le Premier ministre à la télévision.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait déclaré un peu plus tôt que l'hélicoptère avait été "abattu" au-dessus d'une région identifiée par les médias turcs comme la province de Hatay, à la frontière méridionale de la Turquie.

Le Hezbollah salue la riposte du régime syrien aux attaques d'Israël

Le Hezbollah, militairement engagé au côté des forces du président syrien Bachar al-Assad, a dénoncé les "attaques répétées (d'Israël) contre les installations militaires et civiles" en Syrie, selon un communiqué publié par l'Agence nationale de l'information (ANI).

Le mouvement chiite, dont les positions militaires en Syrie ont été prises pour cible plusieurs fois par Israël, a salué par ailleurs la "vigilance de l'armée syrienne," qui a "vaillamment bloqué les avions israéliens et réussi à abattre un F-16".

"C'est le début d'une nouvelle ère stratégique, qui met un terme à la violation de l'espace aérien et du territoire syriens", selon le communiqué.

Mettre en danger la vie des soldats russes en Syrie est "inacceptable" (Moscou)

La Russie a appelé samedi toutes les parties à la "retenue" en Syrie, et considéré comme "absolument inacceptable" de mettre en danger la vie de soldats russes, après les frappes israéliennes dans ce pays. "Nous appelons avec insistance toutes les parties impliquées à faire preuve de retenue et à éviter tout acte pouvant mener à compliquer encore la situation", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. "Il est absolument inacceptable de créer des menaces contre la vie et la sécurité des soldats russes" qui se trouvent en Syrie, a-t-il ajouté.

Le Liban a également dénoncé ces attaques israéliennes dans la région syrienne, précisant qu'il allait déposer une plainte contre l'Etat hébreu auprès des Nations Unies pour avoir utilisé son espace aérien, a rapporté l'agence de presse officielle libanaise NNA.

Samedi matin, l'armée israélienne a affirmé avoir intercepté dans la nuit un drone lancé de Syrie et présenté comme iranien, et entrepris des raids aériens en représailles. Aucun drone n'a pénétré dans "l'espace aérien de la Palestine occupée", a affirmé ce commandement conjoint pour les opérations en Syrie, dénonçant des "mensonges" de l'Etat hébreu. Les alliés du régime syrien ont ajouté que le drone en question était en mission pour récolter des informations sur des militants deu groupe terroriste Etat islamique dans le désert syrien.

A la suite de ces raids, l'avion de combat F16 israélien s'est écrasé en Israël, après avoir essuyé des tirs de la défense anti-aérienne syrienne. Les deux pilotes se sont éjectés et ont été récupérés et hospitalisés, a dit l'armée. L'un d'eux est dans un état grave. L'engin est tombé dans le nord du territoire israélien, mais un porte-parole de l'armée n'a pas précisé si l'appareil avait été effectivement touché par les tirs antiaériens ou s'il était tombé à la suite d'un incident technique.

L'ONU appelle à une "action internationale urgente"

Le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé samedi à une "action internationale urgente" en Syrie après l'escalade de violences survenue la semaine passée, selon un communiqué. "La semaine dernière a été l'une des périodes les plus sanglantes de tout le conflit, avec des frappes aériennes successives qui ont fait des victimes civiles dans les régions de la Ghouta orientale et d'Idleb", a expliqué le haut commissaire.

Les services du haut commissariat ont répertorié "au moins 277 civils tués entre le 4 et le 9 février - dont 230 par des frappes aériennes du gouvernement syrien et de ses alliés - avec en outre 812 autres civils blessés", précise le communiqué du haut commissariat.

"Pas moins de neuf installations médicales, parmi lesquelles un hôpital clé qui fonctionnait toujours à Idleb, un établissement spécialisé dans la santé mentale et une clinique à Kafr Batna en Ghouta orientale" ont été endommagées par des frappes aériennes, a souligné par ailleurs Zeid Ra'ad Al Hussein.

Ce dernier en a appelé à une "action internationale urgente" en Syrie, notamment pour mettre fin au "climat d'impunité" qui y prévaut et protéger les civils.

"Après sept années de paralysie au Conseil de sécurité, la situation en Syrie appelle à un renvoi devant la Cour pénale internationale, ainsi qu'à un effort beaucoup plus concerté de la part des États pour ramener la paix", a estimé le haut commissaire aux droits de l'homme.

"La conduite et la gestion de cette guerre ont été totalement honteuses depuis le début, et l'échec à y mettre fin souligne l'énorme échec de la diplomatie mondiale", a-t-il souligné.

Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies examinent un projet de résolution réclamant l'instauration d'un cessez-le-feu de trente jours dans l'ensemble de la Syrie pour permettre la livraison urgente d'aide humanitaire, selon le texte consulté vendredi par l'AFP.

Les tractations sur le texte devraient débuter lundi.

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