Trump n'est "pas sûr" qu'Israël "cherche à faire la paix" avec les Palestiniens

Trump n'est "pas sûr" qu'Israël "cherche à faire la paix" avec les Palestiniens
Donald Trump le 11 janvier 2018. (SAUL LOEB / AFP)

Donald Trump a également exprimé ses inquiétudes sur l'expansion des colonies israéliennes. Des propos en rupture avec ses précédentes déclarations...

Par Le Nouvel Obs
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La diplomatie façon Trump ou comment souffler le chaud et le froid sur le conflit israélo-palestinien... Alors que le président américain a déclenché une vague de protestations en reconnaissant Jérusalem comme capitale d'Israël et multiplié depuis les déclarations contre le "manque de volonté" supposé des Palestiniens à vouloir négocier la paix, il a pris un virage à 180 degrés ce dimanche 11 février pour affirmer dans une interview publiée par un quotidien israélien ne pas être sûr qu'Israël veuille conclure un accord de paix avec les Palestiniens.

S'exprimant dans les colonnes du journal gratuit "Israël Hayom", Donald Trump a souligné que les relations israélo-américaines étaient "très bonnes" mais qu'un accord de paix avec les Palestiniens les rendrait "encore meilleures".

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"Pour le moment, je dirais que les Palestiniens ne cherchent pas à faire la paix. Et je ne suis pas complètement sûr non plus qu'Israël cherche à faire la paix."

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Il a également exprimé ses inquiétudes sur l'expansion des colonies israéliennes, bien que son administration soit beaucoup moins critique sur la colonisation que celle de son prédécesseur Barack Obama. Implantations civiles israéliennes dans les Territoires palestiniens qu'occupe l'Etat hébreu, les colonies sont considérées comme illégales par l'ONU.

"Les colonies compliquent beaucoup la situation et ont toujours rendu difficiles toutes discussions sur la paix donc je pense qu'Israël doit être très prudent avec les colonies", insiste Donald Trump.

Pourtant – mais Donald Trump n'est pas à une contradiction près, ni deux ou trois... –, il a nommé ambassadeur en Israël, David Friedman, qui a financé dans le passé des projets dans des colonies israéliennes.

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"Il serait très bête de ne pas parvenir à un accord"

Diplomate à la manière d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, le président américain avait néanmoins affirmé, dès le début de sa présidence, son intention d'amener les Israéliens et les Palestiniens à "un accord final" qui résoudrait ce conflit vieux de plusieurs décennies. Mais dans l'interview de ce dimanche, il se demande si la tenue de négociations est envisageable pour le moment.

"Je ne sais franchement pas si nous allons même avoir des pourparlers. [...] Je pense qu'il serait très bête pour les Palestiniens comme pour les Israéliens de ne pas parvenir à un accord", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il s'agit "d"une opportunité unique qui ne se représentera pas".

Un virage diplomatique qui peut surprendre, alors qu'il y a à peine deux mois, le président américain avait ravivé la querelle sur Jérusalem en annonçant reconnaître la ville comme la capitale d'Israël.

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Une décision en opposition avec la majorité des Etats de l'ONU qui considèrent que le statut final de la ville doit être établi lors de négociations.

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Pour les Palestiniens, cette décision a achevé de discréditer les Etats-Unis dans le rôle de médiateur de l'effort de paix et leur président Mahmoud Abbas a, depuis, gelé les contacts avec les responsables américains.

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Pas facile d'obtenir le moindre accord dans ces conditions...

(Avec AFP)

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