«Une immense erreur»: l'avis des Polonais concernant la «loi sur l'Holocauste»

© Sputnik . Valeriy Melnikov / Accéder à la base multimédiaOdwiedzający w muzeum stworzonym na terytorium byłego obozu koncentracyjnego Auschwitz-Birkenau w Oświęcimiu
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Le président polonais Andrzej Duda a signé la nouvelle version de la loi sur l'Institution de la mémoire nationale qui prévoit jusqu'à trois ans de prison pour toute déclaration publique concernant l'implication du peuple polonais dans l'Holocauste, ainsi qu'une réduction de la responsabilité des véritables coupables des crimes de la Shoah.

Le site d'information Gazeta.ru a interrogé des citoyens de Varsovie pour savoir ce qu'ils pensaient de cette nouvelle loi.

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La décision du chef de l'État polonais a conduit à une forte détérioration des relations de son pays avec Israël, qui a accusé le gouvernement polonais de «tentative de nier la Shoah». De plus, la nouvelle loi a suscité l'indignation du milieu intellectuel polonais: bien que l'activité artistique et scientifique ne soit pas concernée par les amendements, c'est le parquet qui décidera si une œuvre ou une recherche concrète constitue une violation de la loi sur l'Holocauste.

Par ailleurs, selon les critiques du texte, ces amendements représentent une sérieuse menace pour la liberté d'expression et de création. Qu'en pensent les habitants de Varsovie?

Maria (63 ans), administratrice dans le milieu culturel: «Je suis indignée par la décision du président. Je suis absolument opposée à cette loi et je pense qu'elle se reflétera très négativement sur l'image de la Pologne sur la scène internationale. Le plus désagréable est que cette loi affectera certainement le journalisme et le domaine du débat public.»

Alexandra (21 ans), étudiante: «Je trouve que c'est une nouvelle tentative du gouvernement de nous faire taire, comme si nous étions revenus à l'époque du communisme quand il était interdit d'exprimer son avis. Je trouve que cette loi n'a aucun sens: pourquoi réécrire l'histoire? Il est important d'évoquer tous les aspects des événements historiques, et non de choisir seulement ceux qui nous semblent commodes et acceptables.»

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Slavomir (25 ans), agent d'assurance: «Je pense que le plus important, dans la nouvelle loi, était de montrer la vérité telle qu'elle était. La liberté d'expression y joue un moindre rôle — elle est trop insignifiante par rapport à la vérité. Certes, on ne peut pas nier que des Polonais aient été impliqués dans les crimes de la Shoah, mais c'étaient des cas isolés. Les Polonais n'étaient pas une nation de tueurs ou de criminels pendant la Seconde Guerre mondiale, et les camps de concentration situés en Pologne ne peuvent pas être qualifiés de polonais: ils étaient hitlériens.»

Anna (26 ans), agent d'assurance: «La tâche la plus importante aujourd'hui consiste à éduquer la nouvelle génération — non seulement en Pologne, mais également dans d'autres pays. Par exemple, les élèves américains ignorent que les camps de concentration sur le territoire polonais appartenaient aux Allemands et non aux Polonais. Or c'est une falsification de l'histoire! Rien qu'à Auschwitz, près de 70.000 Polonais ont été tués. Et personne ne s'en souvient.»

Malgorzata (40 ans), entrepreneuse: «Je suis complètement opposée à la nouvelle loi car son objectif ne consiste pas à protéger la vérité historique mais à cacher des faits révélant l'activité antisémite des Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Je pense que cette vérité n'est pas très bien vue aujourd'hui et c'est pourquoi certains jugent qu'il est bien plus simple de taire certains faits.»

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Jaroslaw (62 ans), administrateur: «C'est une bonne chose que cette loi fasse davantage parler de ce sujet. Peut-être qu'Israël comprendra enfin que cela ne s'est pas du tout passé comme son gouvernement et ses médias le disent aujourd'hui. D'autant que le gouvernement polonais n'a pas collaboré avec les fascistes — contrairement à certains pays occidentaux.»

Christina (84 ans), retraitée, ancienne chimiste nucléaire: «L'Occident pense que seuls les Juifs se sont retrouvés dans les camps de concentration, or il y avait également des Polonais, des Russes, des Tziganes…»

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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