Israël: grève de la faim de migrants africains
- Publié le 21-02-2018 à 17h30
- Mis à jour le 21-02-2018 à 17h32
Quelque 750 migrants africains du Centre de rétention ouvert de Holot, au sud d'Israël, se sont mis en grève de la faim, mardi soir, après l'arrestation de sept migrants erythréens en vertu d'un plan controversé du gouvernement Netanyahu leur donnant le choix entre soit, leur départ vers leur pays ou un pays tiers, soit la prison en Israël.
Cette mise en demeure concerne uniquement les hommes seuls (ceux venus avec leur famille ne sont pas concernés ni ceux libérés de l'esclavage en Libye), n'ayant pas déposé de demande d'asile ou ayant vu celle-ci rejetée.
Refus de citer les pays tiers
Un des éléments fondamentaux de la crise est que le gouvernement Netanyahu affirme qu'il a conclu des accords avec des pays tiers en vue d'y expulser les migrants dont il ne veut pas - mais refuse de les citer. Plusieurs ONG israéliennes d'aide aux réfugiés et demandeurs d'asile en Israël affirment qu'il s'agit du Rwanda et de l'Ouganda, alors que ces deux pays ont clairement nié tout accord avec Israël en ce sens et à plusieurs reprises.
Le Rwanda souligne n’avoir “jamais signé d’accord secret avec Israël sur la relocation de migrants africains”.
Sans contrainte
Kigali a indiqué à plusieurs reprises: “Le Rwanda est prêt à aider, dans ses moyens limités, en recevant ceux qui arrivent à ses frontières à la recherche d’un abri, volontairement et sans contrainte d’aucune sorte”. Une position logique pour un pays dont une partie de la population d’ethnie tutsie - dont le président Paul Kagame - a longtemps été maintenue de force en exil par les gouvernements hutus qu’a connus le pays.
La section rwandaise du Haut Commissariat aux Réfugiés de l’Onu indique qu’entre 2014 et 2017, quelque 4000 réfugiés africains sont passés volontairement d’Israël au Rwanda. Seuls 7 sont encore présents, les autres, déçus par les conditions de vie au Rwanda - un pays pauvre - sont repartis ailleurs, vers des pays voisins ou vers l’ Europe.