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« La Syrie, réceptacle des infinies complexités du Moyen-Orient »

Régime d’Assad contre rebelles islamistes, Turcs contre Kurdes, Israéliens contre Iraniens… Alain Frachon, éditorialiste au « Monde », fait le point, dans sa chronique, sur les trois guerres de Syrie.

Publié le 22 février 2018 à 06h39, modifié le 22 février 2018 à 11h00 Temps de Lecture 4 min.

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Des soldats de l’Armée syrienne libre soutenue par la Turquie, se reposent, près d’Afrin, en Syrie, le 19 février.

Chronique. Après la guerre, vient la paix, en général. Quelquefois, il y a aussi la réconciliation. A cette aune, la Syrie est plus que jamais en guerre. La survie du régime de Bachar Al-Assad, sous perfusion russo-iranienne, est peut-être assurée.

Mais, chaque jour, des Syriens sont tués par dizaines, blessés par centaines et des milliers d’entre eux sont jetés sur les routes du pays. Aux feux toujours incandescents du conflit principal – celui qui oppose Damas aux restes d’une insurrection dominée par les islamistes – s’ajoutent deux autres foyers : la bataille turco-kurde et l’affrontement irano-israélien. Ce qui fait trois fronts de guerre pour la Syrie, réceptacle, en l’espèce, des infinies complexités de la région.

Puissance de tutelle sur les affaires syriennes, la Russie n’en demandait pas tant. Elle prend la mesure de ses responsabilités. La voilà arbitre. Elle court un risque majeur : être débordée par le jeu de forces locales qu’elle contrôle moins qu’elle ne le croit.

A la Ghouta et à Idlib, un déluge de feu

Le premier front, et le plus meurtrier, c’est ce déluge de feu qui s’abat depuis plusieurs semaines sur les dernières poches rebelles – la Ghouta orientale, près de Damas, et la région d’Idlib, au nord-ouest du pays. Bombardements aériens, russes et syriens, pilonnages d’artillerie, hôpitaux ciblés, populations civiles prises au piège. « La pire situation humanitaire depuis 2015 », « une souffrance humaine insensée », « un massacre », dit l’ONU.

Pour le seul mois de janvier, 744 civils – hommes, femmes, enfants – ont été tués, précise-t-on de source humanitaire. Ceux qui peuvent fuient le siège de la Ghouta, où sévit la famine, pour se réfugier à Idlib, martelée sous les bombes. Tragédie infinie, toujours recommencée depuis 2012, qui fut aussi celle de Mossoul, en Irak, la seule présence de djihadistes semblant justifier le martyre des civils.

Dans cette bataille, Russes et Iraniens sont aux côtés de leur protégé, Bachar Al-Assad. Le régime a repris le contrôle de toutes les grandes villes, la moitié du pays, plus de 60 % de la population. Le Kremlin aurait souhaité ouvrir une étape plus politique, un début de dialogue entre Damas et une partie de la rébellion. Mais faute d’entente sur la représentation de l’opposition, la réunion de Sotchi, fin janvier, fut un échec – notamment pour son promoteur, la Russie, apparemment incapable de peser sur l’intransigeance de Damas.

Le Rojava en deux morceaux

Le deuxième front a été ouvert par la Turquie en janvier. Ankara craint d’avoir tout au long de sa frontière avec la Syrie une zone entièrement kurde : le Rojava, forgé par les Kurdes syriens, et notamment leur milice YPG, au fil des guerres qui déchirent le pays depuis 2011.

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