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L'étau des affaires se resserre encore sur Netanyahu

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une réunion de son cabinet à Jérusalem le 24 décembre 2017
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une réunion de son cabinet à Jérusalem le 24 décembre 2017
AFP/Archives - AMIR COHEN

Pas de répit judiciaire pour Benjamin Netanyahu, même avant sa rencontre avec son "ami" Donald Trump: un proche collaborateur a accepté selon les médias de témoigner dans l'une des enquêtes pour corruption présumée menaçant le long règne du Premier ministre israélien.

La visite à Washington et à la Maison Blanche aurait pu représenter une trêve bienvenue pour M. Netanyahu, interrogé plusieurs heures vendredi, ainsi que sa femme Sara.

Mais le Premier ministre a appris à Washington que Nir Hefetz, l'un de ses hommes de confiance, avait signé avec les enquêteurs un accord lui conférant le statut dit de "témoin d'Etat".

En échange, il bénéficierait de la mansuétude de la justice dans l'affaire dite Bezeq, du nom du plus important groupe israélien de télécommunications, ont rapporté les médias israéliens.

Nir Hefetz, ancien porte-parole de M. Netanyahu lui-même puis de sa famille jusqu'en 2017, ne serait pas jugé, n'irait pas en prison et ne paierait pas d'amende, ont indiqué les médias, qui ont présenté la nouvelle comme un possible tournant.

M. Hefetz, arrêté le 18 février en même temps que six autres personnes dans l'affaire Bezeq, et libéré dimanche pour être placé en résidence surveillée, est présenté par la presse comme le dépositaire d'informations potentiellement très compromettantes pour l'incontournable Premier ministre.

Soupçonné d'avoir joué les intermédiaires dans l'affaire Bezeq, M. Hefetz pourrait livrer des enregistrements de l'épouse du Premier ministre, a écrit le quotidien Haaretz. Mais il pourrait aussi témoigner dans les autres investigations visant directement ou indirectement M. Netanyahu, disent d'autres médias.

- Trois témoins dangereux -

M. Netanyahu a été questionné à huit reprises dans les au moins six dossiers en cours.

S'il n'a été formellement mis en cause dans aucun, la police a recommandé le 13 février son inculpation dans deux d'entre eux.

Cette succession de coups durs remet en question l'avenir du Premier ministre, au pouvoir depuis bientôt 12 ans au total et sans rival apparent.

Nir Hefetz, ancien porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à un tribunal de Tel-Aviv le 22 février 2018 (AFP/Archives - JACK GUEZ)
Nir Hefetz, ancien porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à un tribunal de Tel-Aviv le 22 février 2018 (AFP/Archives - JACK GUEZ)

Dans l'affaire Bezeq, la police cherche à savoir si les Netanyahu ont cherché à s'assurer une couverture propice de la part du site d'information Walla en contrepartie de faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des centaines de millions de dollars à Bezeq, selon la presse.

Walla est la propriété de Shaul Elovitch, principal actionnaire de Bezeq, arrêté et relâché en même temps que M. Hefetz.

Nir Hefetz est le troisième proche ou ancien proche du Premier ministre à accepter de coopérer avec les enquêteurs dans différents dossiers, après Ari Harow, ancien directeur du bureau puis chef de cabinet de M. Netanyahu jusqu'en 2015, et Shlomo Filber, ex-directeur général du ministère des Communications jusqu'en 2017.

M. Netanyahu proclame son innocence sur tous les fronts, dénonce une "chasse aux sorcières" et affirme sa ferme intention de rester au pouvoir.

- 'Il n'y a rien' -

"La course permanente aux témoins d'Etat (de la part des enquêteurs) constitue la meilleure preuve possible qu'il n'y a rien (dans le dossier) et qu'il n'y aura rien", a déclaré un collaborateur de M. Netanyahu après l'accord passé par M. Hefetz.

Même s'il était inculpé, M. Netanyahu ne serait pas légalement tenu de démissionner. L'enchaînement des mauvaises nouvelles a cependant suscité les spéculations sur la possibilité que M. Netanyahu provoque des élections anticipées.

Ne semblant pas affecté dans les sondages, il pourrait faire le pari que des élections confirmeraient une fois de plus sa prédominance sur la scène politique, et qu'une victoire compliquerait son éviction. Pari risqué, tant cette période incertaine est porteuse de menaces qui pourraient changer la donne d'ici à ces élections.

Jusqu'alors, les chefs des partis de sa coalition, sur laquelle repose le gouvernement réputé le plus à droite de l'histoire d'Israël, sont restés solidaires en attendant son éventuelle inculpation.

Mais la coalition est depuis quelques jours sérieusement agitée par des turbulences. Les ultra-orthodoxes conditionnent leur approbation du budget du pays à une loi exemptant leurs électeurs du service militaire obligatoire, et se disent prêts à la rupture.

Dans cette perspective, la rencontre de M. Netanyahu avec M. Trump devait lui permettre de se poser en meilleur garant de la sécurité et des intérêts israéliens, face à l'expansion iranienne notamment. Mais les ennuis domestiques risquent fort de jeter une ombre sur l'occasion.

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