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Dîner du CRIF : Macron veut lutter contre la cyberhaine

L’Etat luttera sans faiblesse contre l’antisémitisme, qui porte atteinte à la République et dont des formes anciennes et profondes renaissent, a promis mercredi le chef de l’Etat.

Par  (avec AFP et Reuters)

Publié le 08 mars 2018 à 01h14, modifié le 08 mars 2018 à 11h37

Temps de Lecture 2 min.

Emmanuel Macron, le 7 mars,  au dîner du CRIF à Paris.

Après un discours à l’invitation du Conseil français du culte musulman (CFCM) en juin 2017, un autre pour les 500 ans de la Réforme protestante en septembre et avant l’invitation de la Conférence des évêques de France le 9 avril, Emmanuel Macron était pour la première fois de son quinquennat l’invité du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), mercredi 7 mars, sous la Pyramide du Louvre.

La parole du président de la République était attendue par de nombreux Français juifs alarmés par la persistance d’un niveau élevé d’actes antisémites et par un climat quotidien jugé de plus en plus hostile. M. Macron leur a promis que l’Etat mènerait une lutte « implacable » contre la résurgence de l’antisémitisme, « le déshonneur de la France ».

Antisémitisme « réinventé »

Le président du CRIF, Francis Kalifat, venait d’exprimer l’angoisse des « Français juifs qui vivent la peur au ventre » face à « l’antisémitisme au quotidien ». Celui-ci s’est notamment exprimé, ces dernières semaines, par l’agression de plusieurs enfants. « Il y a ici quelque chose qui ne tourne pas rond », avait-il conclu, en demandant à l’Etat d’agir contre la propagation de la haine sur Internet et contre l’antisionisme, « la forme réinventée de l’antisémitisme ».

A sa façon, M. Macron a donné acte que la République avait tardé à poser le bon diagnostic sur ce qui s’est passé depuis le début des années 2000. « Nous avons collectivement cru à tort que l’antisémitisme avait définitivement reculé dans notre pays », a-t-il déclaré, en y voyant là une « faute morale de déni ». Puis « nous avons compris avec effroi que l’antisémitisme était toujours vivant », a-t-il ajouté. Si, par le passé, il a pu être confondu avec « l’importation » du conflit israélo-palestinien, a analysé le chef de l’Etat, ce n’est plus le cas aujourd’hui. « C’est plus grave, plus installé », a-t-il ajouté.

« Observatoire de la haine »

Alors que le président du CRIF a annoncé la création d’un « Observatoire de la haine sur le Net », le chef de l’Etat a affirmé vouloir conduire dans les mois qui viennent, au niveau européen, « un combat permettant de légiférer » pour contraindre les opérateurs à retirer dans les meilleurs délais « les contenus haineux du Web ». En France, une mission sera confiée à Gil Taïeb, vice-président du CRIF, et à l’écrivain franco-algérien Karim Amellal, sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet. « Aucune piste ne sera écartée, y compris la possibilité de légiférer », a affirmé M. Macron.

Sur deux sujets, le président de la République s’est cependant démarqué des demandes du CRIF. Il a jugé contre-productive la reconnaissance à ce stade de Jérusalem comme la capitale de l’Etat d’Israël, décrétée par Donald Trump et défendue par le CRIF. Elle « n’a pas aidé à la résolution du conflit ni à l’amélioration du contexte sécuritaire », a-t-il plaidé.

Il a également refusé de trancher le débat sur la publication, projetée par Gallimard, des pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline, tout en laissant entendre qu’il n’était pas partisan de cette réédition. « Il n’y a pas dans notre pays de police mémorielle et morale des éditions dans le sens où je dirais “j’interdis la publication de ces écrits”. Je ne vais pas trancher ce débat. »

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