VIDEO. Bruno Ganz a joué dans «Un Juif pour l'exemple» pour titiller les Suisses
DRAME•Le grand acteur explique pourquoi il a tenu à jouer dans ce drame tiré d’une histoire vraie survenue pendant la Seconde Guerre mondiale…Caroline Vié
L'essentiel
- Bruno Ganz émeut dans « Un Juif pour l’exemple », son personnage étant sacrifié par des paysans suisses adeptes de l’idéologie nazie.
- L'acteur suisse a ensuite tourné dans le nouveau film de Lars von Trier, qu'il espère voir sélectionné à Cannes.
C’est parce qu’il avait envie de secouer ces concitoyens que l’acteur suisse Bruno Ganz, 76 ans, a tourné dans Un Juif pour l’exemple de Jacob Berger. Cette histoire vraie, qui se déroule en 1942, revient sur le meurtre d’un marchand de bétail juif que des paysans ont assassiné pour offrir son corps comme cadeau d’anniversaire à Hitler.
« Pendant toute ma jeunesse, on m’a expliqué que les Suisses étaient supérieurs aux autres parce qu’ils étaient restés neutres pendant la guerre, explique l’acteur à 20 Minutes. J’ai fini comprendre que les choses n’étaient pas si simples et j’ai eu envie de pratiquer une petite piqûre de rappel sur ces faits que les Suisses préféreraient oublier. »
Des abrutis dangereux
Le romancier Joseph Chessex (joué par André Wilms) a d’ailleurs été violemment pris à parti par des lecteurs furieux qu’il remette cette histoire dans les mémoires à travers son roman (paru chez Grasset en 2009) qui sert de base au film. « Les coupables étaient des imbéciles dangereux, explique Bruno Ganz. Quand ils se sont retrouvés avec le corps de leur victime, ils ont compris qu’ils n’avaient pas réfléchi à la façon dont ils allaient l’acheminer à Berlin. » La solution qu’ils trouvent pour se débarrasser du cadavre donne une scène aussi atroce qu’absurde.
aDe « La Chute » à « Un Juif pour l’exemple »
« Je suis heureux d’avoir joué ce rôle de commerçant juif massacré après avoir incarné Hitler dans La Chute d’Oliver Hirschbiegel, insiste Bruno Ganz. Cela me permet de montrer deux aspects différents des horreurs qui se sont déroulées pendant la première partie du siècle dernier. Ces choses doivent rester en mémoire pour éviter qu’elles se reproduisent. » Le comédien est cependant très fier de sa performance dans La Chute qu’il qualifie de « joli travail » dans un français délicieux.
Se souvenir des belles choses
Il pense la même chose des Ailes du désir (1987) de Wim Wenders qui ressortira le 25 avril prochain en version restaurée. « Quand je vois ces films, je me dis que j’ai fait quelques belles choses », sourit-il. La prochaine est The House that Jack bilt, le nouveau Lars von Trier. « J’y incarne un homme qui conduit un tueur en série en enfer », raconte-t-il avant d’avouer espérer que le film, qui met également en scène Matt Dillon, sera sélectionné à Cannes en mai prochain.
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